La première victoire éliminatoire de Lamar Jackson des Ravens de Baltimore est pleinement méritée.

Avant la rencontre, on s'entendait pour dire que Jackson ne devait pas tomber dans du football de rattrapage et pourtant il s'est retrouvé rapidement en déficit de 10-0.

On savait que face aux Titans du Tennessee, Jackson allait avoir la chance de passer le ballon. La défense contre la passe est justement l'une des faiblesses des Titans.

Contre toute attente, le contraire s'est produit au premier quart avec un déficit de dix points alors que l'on a vu Jackson être victime de l'une des pires interceptions de la fin de semaine dans une situation où il avait suffisamment d'espace pour repérer son receveur. On se disait alors que l'histoire se répétait et que Jackson allait se voir coller à lui, l'étiquette du quart incapable de gagner un match éliminatoire.

Heureusement pour Jackson, il a été en mesure d'éviter cette étiquette et dès le deuxième quart en situation de troisième et long, et ce à deux occasions, il a utilisé ses jambes pour rejoindre Mark Andrews et faire bouger les chaîneurs.

Ce premier essai a été déterminant parce que l'on sentait le tapis bougeait sous les pieds de Jackson. La séquence s'est terminée avec un placement, mais ç’a été le commencement de la mise en marche de l'attaque des Ravens.

Sur la séquence suivante en situation de troisième jeu et neuf, Jackson a effectué une course de 48 verges. Dès ce moment, on a senti que les Ravens avaient pris leur envol.

Il a orchestré cette remontée avec ses jambes comme il nous a habitués. Même s'il a été efficace avec son bras  - il n'est pas un grand passeur - il a utilisé ses jambes pour aller chercher cette première victoire méritée.

On dit souvent que la première victoire est la plus difficile à aller chercher. Espérons pour lui que ce n'est pas la dernière.

Les Browns n'avaient pas grand chance

Quelle victoire incroyable des Browns de Cleveland sur les Steelers de Pittsburgh.

 Tout jouait contre les Browns dans ce match. Ils étaient privés de leur entraîneur-chef, de l'un de leurs meilleurs joueurs de ligne et de deux demis de coin, Denzel Ward et Kevin Johnson, en plus d'avoir été privés d'entraînement pendant la semaine, sauf vendredi, en raison de la COVID-19.

Les Browns se rendaient aussi à Pittsburgh où ils avaient perdu leurs 17 derniers matchs. Pour les observateurs, c'était impossible que Cleveland gagne le match.

On a pourtant assisté à tout le contraire. Le début de rencontre a été phénoménal et les Browns ont pris une avance de 28-0. Je ne sais pas quelle mouche à piquer les Browns, ou si se sont les Steelers qui les ont pris à la légère.

Le niveau d'énergie, d'intensité et de robustesse était du côté des Browns, qui ont pris une grosse avance contre toute attente.

Avec un recul de 28 points, on a cru que les Steelers étaient faits, mais au contraire, ils ont tenté une remontée. Même qu'au quatrième quart, on a commencé à paniquer pour les Browns qui semblaient en mauvaise posture. Cleveland a pourtant répliqué avec de gros jeux et agressivité.

L'allure du match indiquait qu'il fallait passer le ballon et le quart

Baker Mayfield a réussi à le faire. Le meilleur joueur des Browns Nick Chubb a réussi à aller chercher des premiers jeux importants.

Non seulement il s'agit d'une première victoire éliminatoire des Browns depuis 1994, mais cette victoire a été acquise contre leurs rivaux de section, les Steelers.

Les Browns peuvent célébrer cette victoire et cette saison. Qu'importe le sort qui attend cette équipe lors du prochain match, on pourra se dire que ç’a été la plus belle saison en deux décennies pour les Browns.

L'entraîneur des Steelers Mike Tomlin a peut-être aidé la cause des Browns avec des décisions douteuses en demandant un dégagement à un certain point au quatrième quart, ce qu'il n'aurait pas du faire. Ce dégagement a ouvert la porte à un touché des Browns, ce qui a freiné la remontée des Steelers.

J'ai aimé la force de caractère des Browns qui commençaient à sembler fragiles.

Taylor Heinicke se révèle

On a assisté à une belle victoire des Buccaneers de Tampa Bay sur Washington. Une grande performance de Tom Brady qui n'a pas l'air d'un quart de plus de 40 ans.

Malgré le beau travail de Brady, c'est le quart Taylor Heinicke qui a retenu l'attention. Ce dernier arrivait de nulle part et obtenait qu'un deuxième départ en carrière.

Heinicke nous en fait voir de toutes les couleurs en démontrant qu'il était très mobile, qu'il pouvait échapper à la pression régulièrement et être capable d'aller cherche les premiers jeux avec ses jambes. Il a d'ailleurs été le meilleur porteur de ballon des siens avec 46 verges au sol et un touché.

On voyait que Heinicke comprenait ce qui se passait. Au niveau universitaire, il étudiait les mathématiques. C'est un gars qui comprend les chiffres et les schémas. Ça sautait aux yeux. Il savait où il allait et il a démontré qu'il comprennait le football. Il a été très précis avec ses passes. N'eût été quelques passes échappées par ses receveurs, l'allure du match aurait pu être différente.

Taylor Heinicke vient au moins de s'assurer de revenir au camp l'an prochain, il vient peut-être aussi de s'assurer d'un poste dans la NFL. Peut-être comme partant ou peut-être comme réserviste pour les dix prochaines années. Grâce une grande performance, il vient peut-être d'assurer ses vieux jours lui qui s'est joint à cette organisation il y a un mois à peine.

Les Bills enfin

Les Bills de Buffalo ont gagné un premier match  éliminatoire depuis 1995. Cette équipe s'est présentée en éliminatoires avec le momentum et en jouant du très bon football. Le quart Josh Allen joue très bien et la défense commence à le faire aussi.

Les choses n'ont toutefois pas été exactement comme on s'y attendait parce que les Colts d'Indianapolis ont mieux joué que les Bills. Les Colts ont raté leurs opportunités en étant que deux en cinq en zones payantes.

L'entraîneur Frank Reich a été audacieux en situation de quatrième jeu en fin de la première demie alors qu'il a tenté un touché qui ne s'est pas concrétisé. Les Bills ont alors pris le ballon et traversé le terrain pour aller chercher un majeur. C'est là que le match a basculé.

Les Colts n'ont pas saisi leurs chances. En fin de course, ç'a fait très mal.

Je retiens la performance exceptionnelle de Josh Allen qui a été le meilleur sur le terrain. On voit qu'il a atteint un autre niveau. Il est un athlète extraordinaire comme en font foi ses 54 verges en onze courses et un touché. Il a été le meilleur porteur de ballon des Bills.

Sa progression fait en sorte que son coordonnateur offensif Brian Daboll devient un candidat de choix pour plusieurs organisations à la recherche d'un entraîneur-chef comme les Eagles de Philadelphie où il pourrait relancer la carrière de  Carson Wentz.

Daboll et le DG des Eagles Howard Roseman ont le même agent.  Ça pourrait faciliter les choses.

La défense des Rams a été le meilleure

Les Rams de Los Angeles ont défait les Seahawks de Seattle grâce à leur unité défensive. J'aime généralement le football défensif étant moi-même un joueur défensif. J'aime quand une bonne défensive se frotte à une bonne attaque. Cette fois, on a eu droit à un duel entre deux mauvaises attaques qui se faisaient dominer par deux bonnes défenses.

Au final, la défense des Rams a été la meilleure sur le terrain. C'est la meilleure unité défensive des huit clubs toujours dans la course éliminatoire.

On a été incapable d'établir une attaque. Que ce soit au sol ou dans les airs. Le quart Russell Wilson a été pressé sur plus de 50% de ses reculs de passe. Les Seahawks ont été limités à seulement onze premiers jeux.

Le jeu le plus significatif est survenu quand nous avons vu DK Metcalf frustré sur les lignes de côté. On a forcé un jeu en sa direction en lui lançant une passe rapide dans le flanc gauche, mais Darious Williams a bien lu le jeu pour réaliser l'interception. Williams a ramené le ballon sur 42 verges pour un touché. À partir de ce moment, on a senti que la défense des Rams allait gagner ce match et c'est ce qui est arrivé.

Les Rams ont été un peu supportés en attaque par Cam Akers au sol avec 131 verges. Il sera le joueur clé la semaine prochaine contre Green Bay.

*Propos recueillis par Robert Latendresse