Nous sommes à la 17e et dernière semaine du calendrier régulier de la NFL. Ce sera un dimanche enlevant alors que 18 des 32 équipes ont encore des chances de se qualifier pour les éliminatoires.

Sur les 16 matchs, 13 peuvent avoir des implications directes sur le classement. Ce ne seront pas les enjeux qui vont manquer. Pas besoin de vous dire que plusieurs équipes sont déjà en mode éliminatoires depuis quelques semaines.

Dans l’Américaine, il ne reste que le dernier meilleur deuxième à identifier. Cette bataille se fera entre les Dolphins, les Ravens, les Chargers et les Steelers. Vous ne rêvez pas en voyant le nom des Steelers dans cette liste. À la mi-saison, Pittsburgh montrait une fiche de deux victoires et six défaites. Ils ont encore de minces chances de se qualifier. Pour ce faire, les Steelers doivent l’emporter contre les Browns et espérer des revers des trois autres formations.

Dans la Nationale, ce qui est surprenant - et qui est très agréable en même temps pour le spectacle -, c’est qu’on ne connaît pas encore les champions de chacune des divisions. Même les Seahawks avec un dossier de 12-3 n’ont pas confirmé leur championnat. Par contre, les quatre équipes en tête contrôlent leur destin. Une victoire dimanche leur assure le titre.

Les Seahawks accueillent les Rams, donc il y a de fortes chances que Seattle l’emporte. Pour leur part, les Panthers affronteront les Falcons qui connaissent une saison de misère.

Mais, les deux affrontements qui seront plus intéressants sont les Eagles contre les Cowboys et les Packers contre les Bears. Voici les points à surveiller pour ces deux rencontres.

La vie sans Tony Romo

Dallas a appris une mauvaise nouvelle alors que la saison de Tony Romo est terminée puisqu’il a été opéré au dos, vendredi. Kyle Orton sera le quart partant des Cowboys.

Il faut faire attention. Les partisans des Eagles doivent être vigilants et ne pas penser que c’est dans la poche. Je suis d’accord que les Cowboys sont plus dangereux avec Romo aux commandes de l’attaque, même avec sa piètre fiche dans les semaines no 17. Je reconnais aussi - et il ne faut pas être un grand connaisseur pour affirmer cela - que Kyle Orton n’est pas un grand quart-arrière.

Mais, et c’est pourquoi je dis aux partisans des Eagles d’être vigilants, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas capable de nous offrir une grande performance dans le cadre d’un match crucial. La nuance est importante.

Il ne faut pas remonter très loin. Il y a deux semaines, le quart des Vikings Matt Cassel a découpé la défense des Eagles pour 48 points. Il avait lancé pour 382 verges de gains avec deux passes de touché et une interception. Il avait même inscrit un majeur par la course. En somme, il faut se méfier des quarts réservistes.

Orton est un quart qui a déjà été un partant pour les Broncos et les Bears. Il a un dossier de 35-34 en tant que partant. Il a donc un bon bagage d’expérience. Il est à Dallas depuis quelques années et il connaît bien le système. Toutefois, il n’a pas vu énormément d’action, mais c’est tout de même un quart réserviste intéressant.

Les bons quarts réservistes ont de l’expérience et sont dans l’entourage de l’équipe depuis quelques années. Ils connaissent la terminologie et les jeux. Ils n’ont pas besoin de beaucoup de répétitions pour se préparer. Kyle Orton correspond bien au profil d’un bon réserviste.

De plus, quand on regarde l’unité offensive des Cowboys, il n’est pas seul. Il y a du talent au sein de cette attaque. Il y a un très bon groupe de receveurs. On demandera à Orton de leur distribuer le ballon et surtout de ne pas cafouiller en commettant des erreurs.

L’émergence de DeMarco Murray?

Est-ce que cette blessure à Romo signifiera que, tout d’un coup, le porteur de ballon DeMarco Murray sera finalement le joueur vedette? À plusieurs reprises cette saison, on a dit aux Cowboys de donner le ballon plus souvent à Murray. Mais on a des entraîneurs qui sont en amour avec le jeu aérien et évidemment avec Tony Romo également.

Peut-être que cette situation permettra à Dallas de vraiment se commettre envers le jeu au sol. J’espère qu’on donnera la chance à DeMarco Murray de faire la différence. Ce serait une manière de protéger Kyle Orton. Ce sera son premier match cette année - et en quelques saisons même. On ne lui demandera assurément pas de décocher 60 passes.

Du même coup, ce serait une bonne façon de protéger la défense des Cowboys. L’unité défensive de Dallas est une vraie passoire cette saison. Ce fut une année difficile pour elle en raison des multiples blessures et du changement de système, qui n’est peut-être pas maîtrisé par tous. De plus, des joueurs vedettes comme l’ailier défensif DeMarcus Ware et le demi de coin Brandon Carr n’offrent pas de grandes performances non plus.

Bref, contrôler le temps de possession avec le jeu sol serait une bonne manière de protéger la défense contre l’attaque explosive des Eagles.

En même temps, je suis conscient que de raccourcir le match en volant des possessions à Philadelphie ne sert à rien si les Cowboys ne marquent pas de touchés. C’est bien beau de contrôler le ballon, mais les Cowboys devront faire preuve de finition pour inscrire des majeurs.

Et des touchés, les Cowboys devront en marquer pour espérer l’emporter. L’attaque des Eagles a marqué un touché à chaque trois possessions lors de ces quatre derniers matchs.

Lors de l’affrontement entre les deux équipes survenu à la septième semaine, Nick Foles effectuait son deuxième départ de la campagne et ce fut son pire match, tout comme pour l’attaque des Eagles. Philadelphie n’a marqué que trois points. Foles n’avait pas terminé la rencontre alors qu’il avait subi une commotion. Il avait été victime de trois sacs du quart. Il avait complété 11 de ses 29 passes pour seulement 80 verges de gains. Le quart recrue Matt Barkley avait complété le match et avait été intercepté à trois reprises. Bref, ce fut la pire performance de l’unité offensive des Eagles en 2013.

Depuis cette rencontre, les Eagles ont évolué. Nick Foles montre une fiche de 6-1 comme partant depuis ce revers. Il a lancé 19 passes de touché contre seulement deux interceptions. Foles peut compter sur la meilleure attaque au sol de la NFL. Dallas est au 27e rang contre la course. Plusieurs secondeurs sont blessés.

La bougie d’allumage de l’attaque des Eagles est LeSean McCoy. Dans les victoires, Nick Foles tente en moyenne 26 passes. Dans les défaites, ce nombre s’élève à 38. Foles profite d’un bon système. Il divise les ressources défensives. Souvent sur le même jeu, il y a trois options différentes qui partent et c’est au quart de distribuer le ballon à la bonne place. Parfois, c’est aussi simple que d’effectuer un calcul mathématique.

Il y a beaucoup de jeux où il y a trois actions complètement différentes. C’est comme s’il y avait trois jeux qui partaient en même temps et c’est au quart à décider à qui il va donner le ballon. Philadelphie fait un bon travail en divisant les ressources de la défense adverse. Les Eagles forcent l’unité défensive adverse à surveiller tout le terrain. LeSean McCoy profite souvent de grands corridors de course qui sont naturellement là en raison de cette couverture que doit faire la défense adverse.

On connaît tous l’histoire des Cowboys lors de la dernière semaine du calendrier régulier. Depuis l’an 2000, Dallas est la pire équipe en semaine 17. Ils ont un dossier de 2 victoires contre 11 défaites.

Par contre, les Cowboys sont parfaits dans leur division cette saison. Quelque chose changera dans ces statistiques dimanche.

La dynamique changée par le retour de Rodgers

Les Packers vivent une situation inverse à celle des Cowboys alors qu’ils retrouveront leur quart Aaron Rodgers dimanche.

Il a raté sept matchs et sa blessure est survenue contre ces mêmes Bears, le 4 novembre dernier, lors de la semaine no 9. Il s’était blessé sur la première séquence n’effectuant que deux passes. Il s’est fracturé la clavicule gauche lorsque l’ailier défensif des Bears, Shea McClellin, l’a aplati comme une crêpe.

Pendant l’absence de Rodgers, les Packers se sont bien débrouillés. Ils s’étaient inclinés seulement par la marque de 27-20 dans cette rencontre avec Seneca Wallace comme quart-arrière. Évidemment, ce dernier n’avait pas connu une grande performance.

Malgré la présence de Wallace et une attaque aérienne beaucoup moins dangereuse, les Packers avaient couru 29 fois pour des gains de 199 verges. Eddie Lacy avait porté le ballon à 22 reprises pour des gains de 150 verges. C’est une statistique intéressante, surtout quand on pense aux déboires des Bears pour contrer le jeu au sol.

Avec le retour de Rodgers, l’attaque aérienne des Packers est beaucoup plus dangereuse. Il va peut-être y avoir encore plus d'espace pour Lacy, s’il n’est pas ralenti par sa blessure à une cheville. Présentement, tout indique qu’il sera en mesure de jouer.

La formation de base des Packers est composée d’un porteur de ballon, d’un ailier rapproché et de trois receveurs. Souvent, l’adversaire va jouer avec un demi défensif supplémentaire vis à vis cette formation pour être plus adapté à arrêter le jeu de passe.

Quand tu as un gros porteur physique comme Lacy, c’est le style parfait pour percer cette unité défensive. C’est une formation qui force l’adversaire à avoir moins de joueurs dans le front défensif et avoir plus de petits joueurs sur le terrain. Ce sont deux éléments qui avantagent Lacy.

Rodgers est un spécialiste pour étirer les jeux lorsque la protection n’est pas adéquate. Souvent, Green Bay fait de gros jeux de passe de cette façon. Ce sera intéressant de voir à quel niveau Rodgers jouera puisque ça fait un petit bout de temps qu’il n’a pas été dans le feu de l’action.

Néanmoins, dans ces quatre derniers matchs contre les Bears (excluant celui qu’il n’a pas complété cette année), Aaron Rodgers a complété 70 % de ses passes pour des gains par la passe de 1091 verges avec 12 passes de touché et seulement 2 interceptions.

Objectif : défendre la course

Onze porteurs de ballon ont connu des matchs de plus de 100 verges de gains contre les Bears cette saison. Si Eddie Lacy devient le 12e, Chicago va égaler la marque des Lions de 2008 pour l’équipe qui a accordé le plus de matchs d’au moins 100 verges de gains à un porteur de ballon. Les Lions de 2008 avaient terminé la saison avec une fiche de 0-16...

La défense des Bears accorde environ 5,4 verges par course, ce qui la place au dernier rang de la NFL à ce chapitre. Par le fait même, quand tu n’arrêtes pas le jeu au sol, il est rare d’avoir beaucoup sacs du quart. Les équipes n’ont pas besoin de tenter énormément de passes puisque la course fonctionne. Chicago a seulement réussi 28 sacs, autre statistique qui relègue les Bears au 32e échelon.

En conclusion, si les Bears n’arrivent pas à arrêter Eddie Lacy, la journée sera très longue pour eux.

Si le retour de Rodgers alimente les discussions, on a aussi très hâte de voir comment Jay Cutler va jouer. Contre les Packers, il n’a jamais vraiment connu beaucoup de succès. Est-ce que Marc Trestman permettra à Cutler de débloquer contre Green Bay? Le quart des Bears a une fiche de 1-7 avec 16 interceptions et 16 sacs du quart contre les Packers en carrière.

Lors de la victoire de la septième semaine, c’était Josh McCown qui était aux commandes de l’attaque. Il avait bien fait en ne commettant aucun revirement. Il avait terminé la rencontre avec 272 verges de gains aériens tout en complétant deux passes pour des touchés. L’attaque avait cumulé des gains totaux de 442 verges.

Jay Cutler a donc de la pression sur les épaules. Il doit performer et c’est un match sans lendemain. Sous les ordres de Trestman, il sera intéressant de voir si ce sera un nouveau Jay Cutler face aux Packers.

Pour Marc Trestman, il n’y a pas de danger pour son poste étant donné qu’il n’en est qu’à la première année de son contrat. Par contre, si les Bears échappent ce match, ce sera un long hiver! Non seulement Chicago n’aura pas fait les éliminatoires, mais ce sera à cause d’une défaite à domicile face à l’ennemi juré.

Trestman en avait glissé un mot quand il avait été engagé. Une des premières choses que tu dois faire comme entraîneur des Bears, avant même de qualifier ton équipe aux éliminatoires et de gagner le Super Bowl, c’est de battre les Packers.

Comme tous partisans de la NFL, j’ai très hâte à dimanche. Le dernier jour du calendrier régulier en sera un très excitant!

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne