Eric Berry est un grand leader et un beau modèle chez les Chiefs de Kansas City
NFL mardi, 6 déc. 2016. 12:07 mercredi, 11 déc. 2024. 15:45Dimanche, on a utilisé tous les moyens à notre disposition pour l’emporter, in extremis, 29 à 28 face aux Falcons d’Atlanta et cette victoire très importante est signée Eric Berry.
Pour ceux qui n’ont pas vu les images de la partie, Berry a réussi sa deuxième interception du match alors que les Falcons tentaient un converti de deux points en fin de rencontre. Il a ramené le ballon jusque dans la zone des buts adverse ce qui nous a donné deux points et la victoire.
Mais ce n’est pas tout, Berry a accompli tout ça dans un match extrêmement émotif pour lui. Originaire d’Atlanta, il n’était pas revenu dans sa ville natale depuis qu’il avait subi ses traitements de chimiothérapie pour son cancer il y a deux ans. Pour l’occasion, environ 80 membres de sa famille et de son entourage étaient présents à la partie pour le supporter.
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Avant d’aller plus loin, je dois préciser qu’Eric Berry, est un grand leader, l’un des plus grands de notre équipe. C’est simple, il n’y a pas un match qui commence sans qu’il ne fasse un cri d’encouragement ou un discours, pas une mi-temps qui se termine sans qu’il ne fasse aussi un petit discours ou un cri avant qu’on ne revienne sur le terrain et pas une fin de match sans qu’il ne dise son mot. Il insiste toujours sur le fait qu’on doit garder notre concentration et rester humbles dans tout ce qui se produit. Il rappelle sans cesse qu’il faut retourner au travail dès le lendemain, garder la mentalité de « tourner la page » et constamment se préparer pour perfectionner son art.
Eric trouve toujours le moyen de rallier les troupes avec des messages qui sont puissants. Autant il peut jouer dans les notes d’intensité et faire monter l’adrénaline avant les matchs, autant il est capable de rassembler les joueurs dans les moments plus difficiles. Ce n’est pas donné à tout le monde de posséder d’aussi grandes qualités de leader.
Quand il s’est fait annoncer une mauvaise nouvelle comme son lymphome, cette force intérieure qu’il a en lui est l’une des raisons pour lesquelles il a été capable de la digérer, de l’attaquer du bon pied et d’être un exemple pour tout notre vestiaire et même n’importe quelle personne qui doit composer avec des difficultés dans la vie. C’est quand même incroyable ce qu’il a fait. Il a été en mesure de revenir au jeu si rapidement après une épreuve comme celle-ci et il l’a fait avec autant d’élégance et de dominance.
Ça me fait chaud au cœur surtout que lui et moi, on s’est rapproché cette saison. On s’est toujours respecté auparavant, mais on se parle plus et j’ai beaucoup de respect pour lui. Quand j’ai des questions, c’est vraiment quelqu’un vers qui je me tourne pour m’orienter que ce soit à propos du football, des contrats ou autre. J’ai confiance en son opinion.
On a le même agent (Chap Speck) aux États-Unis. Ce week-end, quand on est arrivé à l’hôtel, notre agent était là, on s’est retrouvé les trois à casser la croûte rapidement. Eric en avait déjà beaucoup à gérer avec toutes les personnes qui s’étaient déplacées pour le voir jouer et l’histoire personnelle qui était rattachée à ce match. Ça en dit long sur le type de personne qu’il est qu’il ait pu réussir un match aussi explosif et effectuer des jeux aussi importants.
En fin de première demie, il a intercepté Matt Ryan pour une première fois et il a couru sur une distance de 37 verges pour marquer un touché très précieux. Il s’est empressé d’aller remettre le ballon à sa mère en lui disant simplement : « I’ll be back ».
On aurait pu déduire que ça signifiait qu’il allait revenir la voir après la partie. Mais il a plutôt respecté sa parole en accomplissant l’exploit de ramener le ballon dans la zone des buts une deuxième fois avant la fin du match et ce ballon a été confié à son père.
C’est quand même fou ! Si je peux faire un parallèle avec ce que l’on vit au sein de l’unité offensive, il faut que tu aies pleine confiance en tes moyens lors des moments cruciaux sur le terrain. Ce serait facile de craindre des scénarios catastrophiques comme concéder un sac et voir le temps restant s’écouler de manière coûteuse. Au contraire, tu dois demeurer positif et toujours te répéter les mêmes phrases. Dans mon cas, on se retrouve souvent dans des situations de passes lors des moments critiques alors je me rappelle de garder mes mains à l’intérieur, d’avoir la tête haute, de contrôler mon centre de gravité, de bouger rapidement les bras. Je me dis que je suis capable et j’exécute ma tâche.
Il faut y croire jusqu’au dernier moment et tout donner avec un focus irréprochable, c’est ça le plus important malgré les grands moments de stress. Eric a été capable de faire ça. Non seulement il a empêché les Falcons d’ajouter deux points, mais il a été capable de ramener le ballon jusqu’à l’autre bout pour nous donner la victoire.
D’ailleurs, quand il fait une interception pendant nos entraînements, il va toujours courir avec le ballon jusque dans la zone des buts. Il développe des habitudes et il l’a répété deux fois. Bref, Eric est un beau modèle !
Les gens ne peuvent pas tous réaliser à quel point les moments critiques peuvent être éprouvants au niveau émotif. C’est vraiment stressant, la pression est plutôt incroyable. C’est encore plus impressionnant qu’il soit capable de faire des jeux comme ceux-là dans de tels moments.
Vous aurez deviné que tout le monde était super excité dans notre vestiaire après la rencontre à la fois d’un point de vue offensif, défensif et des unités spéciales. Il ne faut pas oublier que les Falcons ont entamé le match avec trois passes d’affilée à Julio Jones pour des gains de 11, 16 et 17 verges. Ils ont traversé le terrain avec 10 jeux sur 81 verges en 4 :58 pour le touché. On se disait : « Oh my god ».
Mais, tout de suite après, on a répliqué alors que notre attaque a été capable de faire ce qu’on n’a pas fait souvent cette saison. À notre tour, on a parcouru tout le terrain avec des productions de 13, 21 et 35 et une course de 3 verges pour le touché. Normalement, on se bat plutôt pour chacune de nos verges. Cette séquence a procuré beaucoup de confiance et d’énergie au groupe.
Par la suite, notre défense a arrêté les Falcons à deux occasions pour les limiter à des placements. Je peux vous assurer que ce n’est pas une chose facile à faire. Ensuite, on a pu créer l’égalité avec un deuxième majeur et on a enchaîné avec un touché défensif et celui sur les unités spéciales.
À ce moment, on détenait une avance de 27-16 au troisième quart. Oui, ils sont revenus dans la partie, mais quand on est retourné sur le terrain après la demie, on savait que c’était loin d’être gagné parce qu’on affrontait une attaque très talentueuse. On a été en mesure d’aller chercher des points avec toutes les facettes de notre arsenal et ce fut déterminant.
Le plus gros match de notre saison
Quand on regarde le portrait plus général, on terminera, jeudi soir, une portion de trois matchs en 12 jours. C’est reconnu pour être une séquence difficile et on a eu le dessus dans les deux premiers affrontements alors que notre mission est de gagner les trois. Ces deux victoires ont été acquises à l’étranger et un troisième match contre une grosse équipe au classement (les Raiders, 10-2) se dresse devant nous. On a gagné alors on en a profité, dimanche soir, dans la mesure qu’on peut le faire. Dans mon cas, ce fut de me coucher à 21h30 après un bon souper au restaurant avec ma copine. Mais quand même, ça fait du bien de l’emporter parce que t’es joyeux quand tu reviens dans l’avion et tu as du plaisir avec tes camarades.
Ceci dit, c’était déjà le retour à l’entraînement lundi matin. Étant donné qu’on procédera à plusieurs réunions mercredi, on peut seulement s’entraîner lundi et mardi. C’est une semaine extrêmement courte dans laquelle mardi constitue notre seule vraie journée complète.
Inutile de nous faire un dessin, on comprend que la partie de jeudi est la plus importante de notre saison jusqu’à maintenant. Il ne faut pas tomber dans le piège de se dire qu’on a eu du succès contre eux la première fois (gain de 26-10 à Oakland), qu’on a couru pour près de 200 verges, que ce sera facile de répéter cet exploit et bla-bla-bla...
Au football, ça ne fonctionne pas comme ça. Rien n’est gagné d’avance. La première chose à laquelle je me suis attardé, lundi matin, a été de revoir le match contre eux pour me remettre dans le bain. Je peux vous dire qu’on a « laissé des verges » sur le terrain et il faut s’assurer de corriger le tir pour capitaliser sur chaque opportunité. Eux, ils vont faire la même chose et ils ont attaque de plus en plus impressionnante. C’est certain qu’ils vont être capables de marquer des points alors ça revient sur nos épaules de contrôler le temps de possession, ne pas provoquer de revirements et marquer des points quand on en a la chance.