CHANDLER - L'histoire aura donné raison à Ernie Accorsi.

L'architecte du méga-échange qui a fait venir Eli Manning à New York le jour du repêchage de 2004 a servi de bouc émissaire aux partisans frustrés des Giants depuis plus de trois ans.

Chaque fois que Manning en arrachait, l'ancien directeur général était blâmé pour avoir hypothéqué l'avenir de la concession pour un joueur pas aussi bon que son frère.

Mais depuis dimanche soir ce n'est plus le cas. La poussée victorieuse de dernière minute orchestré par le quart-arrière, un parcours de 83 verges, a mené au touché victorieux de Plaxico Burress et à la conquête du Super Bowl grâce à une victoire de 17-14 sur les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, invaincus jusque-là cette saison.

Manning a ensuite été nommé le joueur du match.

"Je ne pourrais être plus heureux, a déclaré Accorsi lundi. J'ai la peau dure. Pour moi, ça faisait partie du travail. S'il ne jouait pas bien, j'allais être critiqué. Je ne ressens aucun sentiment de vengeance. C'est un trop beau moment pour penser à ça."

Selon Accorsi, le quatrième quart échevelé du Super Bowl a reflété en quelque sorte les hauts et les bas de Manning depuis quatre ans.

Tout a commencé quand les Chargers de San Diego ont repêché Manning au premier rang malgré l'avis contraire de sa famille. Les Giants ont ensuite acquis ses services en retour des droits sur Philip Rivers, qu'ils venaient de sélectionner au quatrième rang, et de deux choix au repêchage dont un allait devenir le secondeur étoile Shawne Merriman.

Accorsi aimait les habiletés naturelles de Manning et une interview l'avait convaincu que c'était l'homme dont les Giants avaient besoin. "Il était imperturbable", rappelle notamment Accorsi.

Manning ne changera pas

Manning a effectué un retour sur la dernière saison lundi en notant que les Giants avaient surmonté l'adversité d'une fiche de 0-2 en formant un groupe uni et en continuant de croire en leurs chances.

La seule différence qu'il voyait dans sa vie au lendemain de la grande victoire était qu'il pouvait maintenant se présenter comme un gagnant du Super Bowl.

"Ca ne changera pas mon attitude, ma personnalité ni même mes objectifs pour la prochaine saison", a-t-il dit, assurant que ça ne le dérangerait pas de disputer le prochain Super Bowl contre son frère Peyton, nommé le joueur de l'année la saison précédente après avoir mené les Colts d'Indianapolis à la conquête du super Bowl.

"Je dois devenir un meilleur quart-arrière", a aussi déclaré Manning.

Mais en attendant, il avait déjà hâte au défilé dans les rues de New York mardi qui sera suivi d'une fête avec les partisans au Giants Stadium dans le New Jersey.

Retour au travail

Après quoi, les dirigeants de l'équipe reprendront leur routine de travail.

On s'attend à ce que l'entraîneur Tom Coughlin reçoive une prolongation de contrat lui rapportant quelque 5 millions $ par année. Il a gagné 3,25 millions $ cette saison et devait toucher la même somme en 2008.

Les secondeurs Kawika Mitchell et Reggie Torbor, le demi de sûreté Gibril Wilson, le botteur de précision Lawrence Tynes et le botteur de dégagement Jeff Feagles, tous utilisés régulièrement au Super Bowl, sont joueurs autonomes.

"On va travailler là-dessus dès notre retour (à New York)", a déclaré Jerry Reese, qui a remplacé Accorsi au poste de directeur général.

Entre-temps, la majorité des joueurs semblaient fatigués lundi après avoir fait la fête pendant la nuit.