Entendu cette semaine autour de moi : « Je déteste le fantasy football. C’est un jeu injuste. Mon équipe est tellement bonne sur papier, comment est-ce que je peux être 1-3 après quatre semaines? Qu’arrive-t-il avec Tom Brady? », etc. Ces cris du cœur ont sans doute résonné aux quatre coins de l’Amérique. Cette présumée injustice peut se manifester de plusieurs façons différentes pour plusieurs poolers.

Prenons le cas de mon collègue rebaptisé Boris, le même dont je vous parlais il y a quelques semaines, dont le duel était à égalité 68-68 à l’aube du match du lundi soir Bears contre Jets le 22 septembre. Il n’avait besoin que d’un maigre point de la part de Brandon Marshall pour l’emporter. Un seul petit point. Et Marshall venait d’en récolter 22 la semaine précédente à San Francisco. Vous connaissez la suite? Marshall accumule 6 verges par la passe (0 point) et le duel de Boris se terminait avec un pointage nul. Une nulle amère au possible.

Je sympathisais avec lui, car je suis moi-même le premier à crier ma frustration après une défaite serrée, surtout lorsque c’est une mauvaise décision de ma part qui cause ma perte. Mais je crois fermement que les choses finissent par s’équilibrer dans l’univers du fantasy. Que si on a fait un bon repêchage et de bonnes acquisitions pendant la saison, notre club remontera tôt ou tard à la surface. Du moins, c’est ce que je préfère croire...

Sans plus tarder, voici la douzaine de joueurs (certains obscurs, d’autres moins) qui captent mon attention cette semaine :

QUARTS-ARRIÈRES :

ELI MANNING (Giants) : Jamais au grand jamais, après sa saison 2013 pitoyable et ses débuts difficiles en 2014, est-ce que je croyais vous parler d’Eli Manning en tant qu’option fantasy viable en début octobre. Mais nous y voici, en raison de ses performances solides lors des semaines no 2 et no 3 (15 et 17 points respectivement) et sa performance étincelante à Washington jeudi dernier (33 points). On nous disait à New York que la mise en place du nouveau système offensif allait prendre du temps mais qu’il fallait y croire. Que ce schéma offensif allait aider Eli à faire oublier les 27 interceptions accumulées la saison dernière. Et bien j’ai drôlement envie d’y croire, surtout quand je vois des matchs contre les défensives aériennes parfois poreuses des Falcons, Eagles et Cowboys sur le calendrier des Giants pour conclure le mois d’octobre.

MIKE GLENNON (Bucs) : J’étais de l’avis que Josh McCown (35 ans) méritait sa chance d’être le partant officiel d’une équipe avant la fin de sa carrière après son excellente prestation en renfort à Jay Cutler en 2013 (ratio de 13 touchés contre une interception). Je souhaitais ça par pure curiosité. Mais on a rapidement compris pourquoi il s’était autant promené durant sa carrière après deux rencontres à Tampa pour débuter la saison 2014. Il n’a pas été mauvais, mais pas trop convaincant non plus. Sa blessure au pouce a ouvert la porte au substitut Mike Glennon et je vous le suggère en option de remplacement cette semaine face aux Saints. Il vient de récolter 19 points dans un environnement pas évident à Pittsburgh et des performances de deux touchés ou plus, il en a amassé 8 en 13 départs la saison dernière à Tampa.

PORTEURS :

JERICK McKINNON (Vikings) : Je sais, je sais, Matt Asiata vient d’avoir la journée de sa vie contre les Falcons avec un ahurissant total de 27 points le week-end passé. C’est un gros bonhomme, ponctuel et sympathique sans doute, qui court avec acharnement. Mais ce que l’on doit retenir de cette rencontre au Minnesota, c’est l’éclosion de l’autre porteur des Vikings, la recrue Jerick McKinnon. Dix-huit courses pour 135 verges et 14 points fantasy. Pour le moyen ou long terme, voici le porteur à posséder chez les hommes en mauve. Son explosion et sa vitesse ont capté l’attention de bien des dépisteurs. Même s’il demeure le spécialiste des troisièmes jeux pour l’instant, il a davantage l’allure d’un numéro un plus tard en 2014. Et chapeau bas au personnel d’entraîneurs des Vikings d’avoir maintenu le cap si efficacement en l’absence de Adrian Peterson.

BRANDEN OLIVER (Chargers) : Il faut savoir s’assumer dans l’univers du Fantasy. Le joueur que certains (comme moi) vous suggéraient il y a une semaine ou deux peut rapidement devenir un mal-aimé. Donald Brown avait une chance en or de saisir le poste de porteur principal à San Diego en l’absence à moyen terme de Ryan Mathews et à long terme de Danny Woodhead. Son audition de deux matchs à Buffalo et contre Jacksonville a été catastrophique : 41 courses pour 81 verges… même pas deux verges de moyenne par portée. Pathétique. Il est encore temporairement dans le portrait à San Diego, mais celui qui aura maintenant la chance de profiter des insuccès de Brown, c’est un dénommé Branden Olivier. Il n’a rien cassé en relève contre les Jags, mais ce petit porteur recrue pourrait vous offrir une option de remplacement dimanche contre les Jets. Dites-vous qu’il ne peut faire pire que Brown.

BISHOP SANKEY (Titans) : J’en ai parlé la semaine dernière, mais il mérite encore quelques lignes cette semaine pour une mise à jour. Alors que Shonn Greene perd tranquillement du gallon au Tennessee, Sankey confirme qu’il sera bientôt le numéro un. Malgré le fait que les Titans courent moins depuis quelques matchs (c’est ce qui arrive quand votre équipe est assez faible et comble constamment des déficits), le choix de 2e ronde des Titans a récolté à Indy son premier touché chez les pros. Et l’adversaire de la semaine, les Browns, allouent beaucoup de verges au sol en 2014. C’est un duel qui devrait être compétitif, à tout le moins.

DARRIN REAVES (Panthers) : L’hécatombe se poursuit dans le champ-arrière des Panthers. DeAngelo Williams s’était blessé à la semaine no 1, a raté deux matchs et faisait son retour dimanche avant de se blesser à nouveau. Jonathan Stewart, Mike Tolbert et Fozzy Whittaker (oui, il s’appelle Fozzy…) sont également amochés et ne devraient pas jouer dimanche contre les Bears (à RDS). Je vous présente donc votre porteur partant cette semaine, un certain Darrin Reaves. Recrue de 5 pieds 10 pouces, joueur non-repêché, issu de l’Université Alabama-Birmingham, qui a récolté 3 points fantasy à Balitmore. Disons qu’il peut vous dépanner cette semaine au besoin.

RECEVEURS :

MARVIN JONES (Bengals) : Jones est un bonhomme qui a été perdu de vue par bien des poolers présentement, mais qui pourrait porter ses fruits. Receveur de troisième année avec les Bengals, il a connu une éclosion en 2013 avec plus de 700 verges et, surtout, 10 touchés saisis des mains d’Andy Dalton. Il a même renchéri avec 8 passes captées pour 130 verges lors de la défaite contre les Chargers en séries 2014. Blessé au pied pour débuter la saison 2014, il est disponible dans une multitude de pools à l’aube de son retour au jeu ce dimanche à Foxboro. Potentiellement une carte cachée pour les prochaines semaines.

GOLDEN TATE (Lions) : Après quelques années de recherche, on semble enfin avoir déniché un acolyte à Megatron pour capter des ballons à Detroit. En fait, puisque ce dernier attire souvent les doubles couvertures de l’adversaire, le receveur numéro no 2des Lions se trouve dans une position particulièrement enviable. Sans oublier que Matthew Stafford semble en forme pour commencer la saison. Le dynamique et courageux Tate, dans le moule de Steve Smith ou Hines Ward, m’apparaît prêt à dupliquer le match de 116 verges qu’il vient d’accumuler à New York. Il a été ciblé au moins six fois à chacune des quatre rencontres (total de 31) et Johnson a des problèmes de cheville qui pourraient le rendre légèrement moins attrayant.

BRANDON LaFELL (Patriots) : LaFell représente le cas classique du gars qui devrait maintenant être établi comme un bon receveur de passes top-30 dans la NFL si on se fie à son gabarit et ses aptitudes athlétiques. Mais c’est un joueur qui n’arrive pas à démontrer la constance nécessaire pour mériter ce statut. Ceci étant dit, il se trouve dans une situation potentiellement enviable en Nouvelle-Angleterre. Danny Amendola déçoit énormément, les jeunes Dobson et Thompkins sont blessés et Gronkowski n’est toujours pas à 100 %. Julian Edelman est excellent dans son rôle de spécialiste de possession dans les tracés courts, mais LaFell pourrait saisir le poste de no 2 s’il le désire. C’est du moins ce que son match de 119 verges et un touché à Kansas City lundi laisse présager. Et Brady va assurément se replacer un peu, tôt ou tard.

AILIERS RAPPROCHÉS:

TRAVIS KELCE (Chiefs) : Si vous êtes à l’affût des vedettes émergentes du fantasy depuis quelques mois, Kelce était probablement déjà sur votre radar. Mais là, ça commence à devenir de plus en plus concret dans son cas. Non seulement a-t-il affiché ses couleurs à l’Amérique au grand complet avec huit passes captées pour 93 verges et un touché lundi soir... mais c’est la façon dont il l’a fait qui mérite d’être partagée. En décrivant le match avec Pierre Vercheval à RDS, j’ai pu apprécier pour la première fois ses capacités athlétiques hors norme. Il mesure 6 pieds 5 pouces mais il court comme un joueur bien plus petit. Il ne tombe jamais au premier contact et fait généralement rater le joueur qui souhaite le plaquer en premier. Des atouts qui valent de l’or pour les Chiefs et pour les poolers également.

LARRY DONNELL (Giants) : Sept ballons captés pour 54 verges et, surtout, trois touchés jeudi dernier à Washington. Que dire de plus dans le cas de Donnell? Sachez qu’il ne vous donnera pas 23 points fantasy à chaque semaine si vous réussissez à faire son acquisition. Mais sachez aussi les choses suivantes : il a capté au moins cinq ballons par match depuis le début de la saison tout en étant ciblé un total de 31 fois. Il mesure 6 pieds 6 pouces et demeurera la cible de choix dans la zone des buts pour la suite des choses. Et surtout, Eli Manning aime beaucoup faire appel à son ailier rapproché quand il en a un bon à sa disposition. On croyait que Brandon Myers serait cet homme en 2013, mais il a été décevant (tout comme Eli). Rappelez-vous Kevin Boss il y a quelques années et de Jeremy Shockey avant lui. Un pensez-y-bien, surtout dans des ligues de type ‘keeper’ ou ‘dynastie’.

HEATH MILLER (Steelers) : Il y a de ces joueurs éternels qui joueront dans la NFL jusqu’à 40 ans, tout en demeurant étonnamment productif. Steve Smith Sr en est un d’eux. Heath Miller fait aussi partie de ce club. Maintenant à sa 10e saison dans la ville de l’acier, il n’est âgé que de 31 ans seulement. Il a plusieurs kilomètres sur son odomètre, mais il demeure la police d’assurance ultime de Big Ben. Après Antonio Brown (le roi incontesté en attaque de ce club), gardez l’œil sur Heath. Il vient de capter 10 passes (un touché) sur 11 ballons lancés en sa direction dans la défaite contre les Bucs. Un guerrier.

Voilà tout pour la semaine no 4. Ne manquez pas la prochaine édition de « Faîtes vos Jeux » ce vendredi 3 octobre à 18 h 30 sur RDS.

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