Déjà sept semaines dans le rétroviseur en ce qui concerne la saison 2014 de la NFL. Certains joueurs vedettes continuent à traîner de la patte alors que plusieurs héros continuent à émerger de l’obscurité et solidifient leur statut. Dans plusieurs cas, on ne peut plus les appeler des feux de paille. Vous cherchez des solutions à certains de vos cas problèmes? Je peux peut-être vous aider. Mais il faut faire preuve d’une créativité accrue parce que les options sur le marché de l’autonomie se font de plus en plus rares.

Voici donc mes 12 vérités de la semaine à l’aube du weekend #8 dans le circuit Goodell :

1) Telle une coquerelle, Carson Palmer est intuable. Plus d’une fois, on a cru la carrière de ce grand quart-arrière immobile sur le déclin. Surtout après une saison horrible à Oakland en 2011. Mais il faut maintenant se rendre à l’évidence, il est encore capable de passer le ballon. Il a totalisé plus de 4 000 verges par la voie des airs lors de chacune des deux dernières saisons et encore en 2014, il s’avère une option fantasy viable lorsqu’il est en santé. En trois départs, il a récolté une moyenne de plus de 18 points et demeure disponible dans plus de 90 % des ligues standard nord-américaines. Tout comme moi, vous êtes probablement peu excités à l’idée de l’ajouter à votre banc. Mais je promets de ne pas rire de vous si vous le faîtes. Ça pourrait s’avérer payant.

2) Si vous m’aviez demandé en début de saison quelle équipe dispose du plus de profondeur dans le champ-arrière, je vous aurais probablement répondu Buffalo. Cette profondeur sera mise à rude épreuve au cours des prochaines semaines en raison de deux blessures significatives subies dimanche dernier. C.J. Spiller ratera à toutes fins utiles le reste de la saison alors que Fred Jackson s’absentera au moins un mois. Le troisième porteur dans la charte officielle est Anthony Dixon, un ancien des 49ers qui tarde à s’établir dans le circuit. Mais celui que j’ai davantage à l’œil et qui pourrait saisir avec brio l’opportunité est Bryce Brown. Âgé de 23 ans seulement, ce dernier a été obtenu de Philadelphie pendant la saison morte sans avoir encore obtenu (étonnamment) la chance d’être en uniforme pour un seul match avec les Bills. Pourtant, son plafond de productivité est clairement plus élevé que celui de Dixon. On l’a vu à quelques reprises s’imposer avec les Eagles en 2012 et 2013 en renfort à LeSean McCoy. Ce sont ses performances successives de 178 verges et 2 touchés face aux Panthers suivi de 169 verges et 2 touchés à Dallas il y a deux ans qui sont restées gravées dans mon esprit. Pour l’instant, on fait état d’un système de rotation Dixon/Brown pour leur match ce week-end à New York mais je vois Brown prendre l’ascendant au cours des prochaines semaines.

3) Ça va mal à Seattle. Pas besoin d’un génie pour s’en rendre compte. On parle d’une équipe qui a perdu seulement trois fois en 19 rencontres en 2013 (séries incluses) et qui a déjà trois revers à sa fiche en six rencontres cette année. Deux tendances très inquiétantes me sautent aux yeux. Premièrement, le rendement de Marshawn Lynch est à la baisse et ça semble directement lié aux succès accrus au sol de Russell Wilson (dont on reparlera dans quelques lignes). Lynch n’a touché au ballon que 11 fois dans la défaite contre les Cowboys. Puis lors de la défaite choc à Saint Louis, même si on a mis le ballon dans ses mains 20 fois (plus respectable), il n’a amassé que 2,9 verges par course en moyenne. Je ne m’inquiéterais pas trop dans son cas pour l’instant. À mon avis, les Seahawks sont simplement en quête d’un équilibre offensif qu’ils tardent à trouver. Encore plus troublant aux yeux de leurs partisans cependant, la piètre performance de leur défensive. Imaginez-vous que cette unité choisie en premier dans presque tous les pools cette saison se classe présentement au 27e rang! Oui, 27e! Derrière, entre autres, les Jaguars de Jacksonville! Des fois, avec gros contrats et bagues du Super Bowl en poche, on lève le pied de l’accélérateur un peu. Trouvez-vous un plan B au plus vite, juste au cas. Je vous en propose quelque- unes à l’item no 7.

4) Tout n’est pas si gris à Seattle cependant. S’ils retrouvent leurs habitudes défensives d’antan, ils seront quand même une des deux ou trois équipes à battre dans l’Ouest. La raison principale selon moi? Le développement de monsieur Russell Wilson. Il était en moyenne, dans les pools d’Amérique du Nord, le 14e quart-arrière sélectionné il y a quelques mois. Le voici maintenant parmi les cinq quarts incontournables à chaque semaine sur le plan fantasy avec Luck, Rodgers, Peyton et Rivers. Il fait présentement ce que Cam Newton faisait avec régularité lors des deux dernières saisons : récolter beaucoup de points au sol pour suppléer une production variant de moyenne à excellente par la voie des airs. Il n’ira pas chercher 100 verges au sol à chaque semaine pour conclure la saison mais ses succès au sol ne sont pas un hasard non plus. Tant que cette facette du jeu continuera à faire partie du plan de match de leur coordonnateur offensif Darrell Bevell, Wilson sera un monstre du fantasy. Et avec la transaction inattendue envoyant Percy Harvin dans la Grosse Pomme, le receveur susceptible d’en bénéficier le plus à Seattle est Doug Baldwin. Il a totalisé 18 points fantasy dimanche à St Louis (123 verges et un touché sur 10 cibles). 18 points c’est probablement une certaine aberration mais aussi un signe précurseur positif.

5) Vous ne l’aviez probablement pas remarqué, tout comme moi, mais il y a un autre quart qui court beaucoup avec le ballon récemment, ce qui rehausse considérablement sa cote fantasy. Je parle ici de Ryan Tannehill à Miami. Cinq courses pour 35 verges à Oakland le 28 septembre. Puis, trois courses pour 49 verges contre les Packers le 12 octobre. Finalement, six courses pour 48 verges à Chicago le week-end dernier. Prenez ces trois ou quatre points additionnels par match (encore plus s’il atteint la zone des buts), cumulés à des performances de deux touchés et plus de 240 verges par la voie des airs, et vous avez un quart digne du top-12. Souvent, quand des joueurs connaissent des succès loin des heures de grande écoute ou des matchs diffusés sur l’échelle nationale, ça nous prend un peu plus de temps avant de s’en rendre compte.

6) Je suis d'avis que Montee Ball aura droit à une vilaine surprise lorsqu’il sera prêt à effectuer un retour au jeu (lors de la semaine 9 ou 10). Parce que les chiffres ne mentent pas en ce qui concerne les porteurs de ballon des Broncos. En quatre rencontres pour débuter la saison, Ball a amassé seulement un touché un sol qui a été essentiellement annulé par un ballon échappé deux semaines plus tard. De plus, aucun match de plus de 67 verges et une piètre moyenne de 3,1 par course ont aussi nui à sa cause. Encore plus dommageable à celle-ci, le fait que les Broncos ont perdu un de leurs trois matchs avec lui comme porteur vedette alors que les deux victoires n’avaient rien de trop convaincant. Depuis que Ronnie Hillman a hérité du flambeau, l’équilibre offensif a été réétabli (semblable à 2013 avec Moreno) et les Broncos sont venus à bout des Cards par 21, des Jets par 14 et des 49ers par 25. Ça en dit long. Hillman va chercher 80 verges par rencontre en moyenne durant cette séquence et son rendement (réel + fantasy) devance largement celui de Ball. Mettez 2 + 2 ensemble comme on dit, et Ball aura des croûtes à manger s’il voudra réclamer son dû.

7) Plus que jamais en 2013, on se doit d’avouer que les défensives sont un atout des plus volatiles dans l’univers des poolers. Parmi celles qui s’envolaient en premier dans tous les repêchages, on retrouvait les Seahawks (27e), les Panthers (25e), les Bengals (22e), les Broncos (10e) et les Rams (26e). Entre parenthèses, à côté de chacune, j’ai inscrit leur rang actuel après huit semaines d’activité. Ouch. Quant aux cinq plus prolifiques en date d’aujourd’hui, on retrouve dans l’ordre les Eagles (20e), Lions (19e), Texans (10e), Pats (7e) et Ravens (16e). Entre parenthèses, vous voyez leur rang moyen de sélection dans les pools partout en Amérique. Ce que ça me dit c’est qu’il est probablement préférable de cibler des défensives qui pourraient briller pendant des segments de saison selon leurs adversaires plutôt que d’habiller la même défensive aveuglément et par défaut semaine après semaine. Cinq candidats intéressants pour fin octobre et le début novembre seraient les Dolphins, Colts, Browns, Cowboys et Chiefs.

8) Ca va de mal en pire à Washington. On croyait avoir déniché le sauveur avec RG III en 2012 mais sa sélection semble avoir causé plus d’ennuis que d’autre chose. Premièrement, il n’arrive pas à demeurer en santé et deuxièmement, on a hypothéqué quelques séances de repêchage lorsqu’on a effectué la transaction permettant de faire son acquisition. Ça risque de prendre du temps avant que le ciel redevienne rose dans la capitale américaine. Comble de malheur, le quart étiqueté comme le digne remplaçant de Griffin pendant son absence, Kirk Cousins, vient d’être cloué au banc par Jay Gruden en raison de piètres performances depuis quelques semaines. Huit interceptions en quatre matchs, c’est assez difficile à ignorer. À moins d’un retour miracle de monsieur Griffin à Dallas lundi, on aura droit au Texan d’origine Colt McCoy face aux Cowboys. C’est un vétéran qui a bien fait dimanche dans le gain aux dépends des Titans mais qui est quand même limité. Bref, toutes les armes autour de lui perdent temporairement de la valeur sur le plan fantasy soit Pierre Garcon, DeSean Jackson, Alfred Morris et Jordan Reed. De ce lot, j’habillerais seulement (peut-être) Garcon pour l’instant à votre place.

9) Parlant de situations instables et difficile à cerner, allons faire un petit tour à New York. Chez les Jets, on se réjouit de l’arrivée de Percy Harvin et avec raison. Il s’agit de la première véritable arme offensive à leur disposition depuis des lunes (Curtis Martin?) Mais saura-t-on lui lancer le ballon avec précision et régularité? Là est la question. Et seul Geno Smith connaît la réponse. Chris Ivory (moyenne de 10 pts fantasy par match) et Eric Decker (trois performances de 10 points ou plus) sont les deux seuls autres joueurs de cette équipe à être pris au sérieux par les poolers. Quant à leurs colocataires, les Giants, c’est légèrement moins pire sur le plan collectif mais pas mal aussi nébuleux pour le monde du fantasy. Eli Manning demeure un bon deuxième quart à considérer mais ses employés de soutien comme Andre Williams, Larry Donnell et Rueben Randle déçoivent un peu depuis quelques semaines. Celui qui semble toutefois émerger de la noirceur est l’électrisante recrue Odell Beckham Jr. Ses deux touchés dimanche à Dallas me donnent l’impression qu’il deviendra graduellement la cible de choix de Manning en l’absence de Victor Cruz.

10) Deux porteurs à acquérir (si vous êtes un peu mal pris) ou sinon à surveiller avec intérêt au cours du week-end : Tre Mason (Rams) et Denard Robinson (Jags). Du haut de ses 5 pieds 8 pouces, Mason a connu une belle carrière universitaire à Auburn avant d’être pris en troisième ronde par Saint Louis en mai dernier. Il semblait piégé, avec Benny Cunningham, derrière Zac Stacy sur la charte de profondeur en début de saison mais le voilà qu’il obtient une opportunité de l’illustrer en raison de l’inefficacité récente de Stacy. Mason a présenté des débuts prometteurs contre les Seahawks avec 85 verges et un touché sur seulement 18 courses. Quant à Robinson, son ascension est encore plus inespérée à Jacksonville. On parle ici d’un quart-arrière de formation qui a connu plusieurs beaux moments à cette position avec les Wolverines de Michigan. Repêché en cinquième ronde par les Jags en 2013, on l’amène à se transformer graduellement en demi-offensif. Toby Gerhart a tellement été mauvais devant lui depuis le début de la saison (2,9 pts par match) qu’on a décidé de voir de quel bois Robinson se chauffait dimanche contre les Browns. Le résultat fut saisissant : 22 courses, 127 verges, un touché, une moyenne de 5,8 verges par portée, 18 points fantasy et une première victoire des siens. Reste à voir si ce sera durable. Trois des quatre prochains adversaires de Jaguars se débrouillent plutôt bien contre le jeu au sol. Son prochain mois nous en dira plus long sur son avenir.

11) Alors que certaines vedettes que l’on croyait établies à la position d’ailier rapproché en arrachent en 2014 (on y reviendra plus bas), d’autres vieux de la vieille continuent d’offrir un rendement inespéré. Qui figure au deuxième rang fantasy après l’exceptionnel Julius Thomas, croyez-vous? Nul autre que Greg Olsen avec les Panthers, à sa huitième saison chez les pros (11 points par rencontre). Au troisième rang, l’admirable Antonio Gates, âgé de 34 ans maintenant (11 points par match). Et finalement, à considérer comme acquisition subtile en cas de besoin, je nomme Owen Daniels des Ravens. Cet ancien des Texans, âgé de 31 ans, nous a montré la semaine dernière que ses mains sures étaient encore au rendez-vous. Il a été ciblé neuf fois par Flacco, captant 6 ballons pour 58 verges et un touché. Il fait régulièrement partie du plan de match pour cette équipe qui totalise sept touchés par la voie des airs lors des deux dernières rencontres. Une belle tendance.

12) A l’envers de la médaille, deux ailiers rapprochés d’envergure laissent tomber leurs propriétaires fantasy (comme moi) après sept semaines. Jimmy Graham (huitième rang à sa position), qui traîne une blessure de plus en plus inquiétante à mes yeux, et Vernon Davis, que l’on doit qualifier de catastrophe totale à San Francisco (24e rang à sa position). Pariez que Davis fera partie de mes cinq flops à la mi-saison lors de ma prochaine chronique à « Faites vos jeux » ce vendredi 24 octobre dès 19 h sur les ondes de RDS. Soyez-y !

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