La saison de la NFL s'amorcera le jeudi 4 septembre alors que les Packers de Green Bay visiteront les Seahawks, à Seattle. Le match vous sera présenté sur RDS2. Du 25 août au 4 septembre, le RDS.ca vous présente une série d'articles afin de mettre la table pour la saison 2014, une division à la fois. Aujourd’hui, survol de la NFC Est.

Chip Kelly, à la barre des Eagles, a relevé haut la main son double défi de premièrement remplacer Andy Reid à Philadelphie et d'implanter ensuite sa vision novatrice du football dans la NFL telle qu’il l’entretenait à Oregon au cours de ses fructueuses saisons à exploiter son offensive « blur » chez les Ducks.  

Avec des Eagles gonflés à bloc, la NFC Est a affiché un tout autre visage en 2013 et les Giants, notamment, ont été les victimes collatérales du succès des Eagles. Les Cowboys et les Redskins ont aussi trébuché la saison dernière, il y a donc un fort parfum de rédemption dans l’air quand on parle des aspirations au titre de la division. D’un côté les nouveaux Eagles, au centre de la curiosité de beaucoup d’observateurs de la ligue. De l’autre, trois équipes dans l’ombre qui n’ont pas l’intention de regarder le train passer pour une deuxième saison consécutive.

Il y a une guerre ouverte dans l’Est de l’Association nationale.

DeSean JacksonCe qui a changé dans la division

Toujours chez les Eagles, Nick Foles a reçu le plein vote de confiance de l’organisation et Michael Vick a plié bagage vers New York durant la saison morte. Le turbulent receveur DeSean Jackson (photo) s’est aussi trouvé un nouveau domicile à Washington à la suite d’une rupture houleuse de la seule organisation à l’avoir accueillie jusqu’ici dans la NFL. Deux départs qui étaient à prévoir au sein de l’organisation qui, maintenant, se façonne de plus en plus aux envies de Kelly et son équipe. En ce sens, le couteau suisse Darren Sproles débarque dans l’offensive de Kelly avec Mark Sanchez comme réserviste derrière le centre et le receveur recrue Jordan Matthews (choix de 2e ronde). Le maraudeur Malcolm Jenkins tentera aussi de relancer sa carrière à Philadelphie après un passage mi-figue mi-raisin chez les Saints.

Du côté des Cowboys, même les extravagances de Jerry Jones n’inventent pas des finances permettant de contourner le cap salarial de la NFL. Les changements après une saison ordinaire sont donc marginaux, sans plus. L’équipe a dû se départir des vétérans DeMarcus Ware et Jason Hatcher afin de s’offrir un peu d’espace de manœuvre. Mais sinon, silence radio. Les changements chez les Cowboys sont plutôt la perte de Sean Lee pour la saison en raison d’une blessure et le pari sans risque de sauver la carrière du secondeur Rolando McClain, le transfuge des Raiders avec un abonnement annuel aux pénitenciers de son Alabama natal.

À New York, on se doit d’oublier la pénible saison 2013 en espérant que ce soit une anomalie dans le parcours d’Eli Manning. Pour faciliter l’oubli, on a fait maison nette. Justin Tuck, Keith Rivers, Hakeem Nicks, Brandon Myers, Andre Brown et Kevin Boothe, pour ne nommer que ceux-là, ont tous quitté l’équipe au cours de la saison morte. Les Giants ont fait le plein de nouveaux visages en retrouvant l’exilé Mario Manningham et en offrant des contrats aux convoités Dominique Rodgers-Cromartie, Robert Ayers et Rashad Jennings. Plusieurs autres joueurs ont rejoint les G-Men cet hiver afin d’aider la profondeur et la relance de l’équipe après une saison de misère.

Chez les Redskins, même le nom de l’équipe risque de changer. Le passage des Shanahan père et fils n’aura pas laissé de bons souvenirs aux partisans de la capitale américaine et on passe à un autre appel. Le Gruden moins connu, Jay, prend les commandes de l’équipe après son passage à la barre de l’offensive des Bengals et il trouvera dans son alignement plusieurs nouveaux visages dont DeSean Jackson, Akeem Jordan, Jason Hatcher, Tracy Porter et Darryl Sharpton. Les Redskins veulent s’assurer d’une meilleure saison qu’en 2013 et pour ce faire ils ont sacrifié les vétérans London Fletcher, Darryl Tapp et Josh Wilson pour ne nommer que ceux-là. C’est sans parler des suspensions à Fred Davis et Tanard Jackson qui rateront la saison.

Dez BryantÀ quoi s’attendre en 2014

L’an deux de l’expérience Chip Kelly devrait nous offrir une profondeur à la science du révolutionnaire entraîneur des Eagles. Nick Foles a eu l’entièreté des répétitions avec la première équipe offensive lors du camp et il y aura une panoplie de nouveaux stratagèmes pour le quart et son arsenal. LeSean McCoy reprend le collier aux côtés de Foles, mais l’organisation tentera d’alléger sa tâche et, surtout, préserver sa santé. Darren Sproles sera utilisé en ce sens selon les dires de Kelly et on peut facilement le croire sur parole. Sproles a longtemps fait les seconds de luxe derrière LaDainian Tomlinson, à l’époque, et il possède encore l’explosion pour changer le rythme d’une offensive aux côtés de « Shady » McCoy. Avec une attaque très dynamique, les Eagles n’auront qu’à minimiser les bévues défensives et les performances seront au rendez-vous. Le jeune secondaire Mychal Kendricks pourrait d’ailleurs exploser dans ce système à sa troisième saison dans la NFL.   

À Dallas, on tente de sauver la mise en jouant toutes nos billes sur l’explosif duo formé par Tony Romo et Dez Bryant (photo). Le coloré receveur, à sa cinquième saison dans la NFL, est partout sur le terrain pour les Cowboys et il est possiblement le receveur le plus dangereux de la NFL si l’on exclut Calvin Johnson des Lions. Bryant est l’arme de destruction massive des Cowboys qui, autrement, courent abondamment derrière une ligne offensive très physique. C’est l’essentiel de la stratégie des Cowboys, car la défensive pourrait atteindre des bas-fonds historiques cette saison, encore pire que celle déjà catastrophique de 2013

Chez les Giants, reprendre les bonnes habitudes d’antan est à l’ordre du jour. C’est encore trop tôt pour se résigner à un déclin systématique du cadet des Manning et on peut espérer revoir le quart dominant d’il y a deux ans aux commandes d’une offensive laissant plein d’opportunités à de jeunes éléments de tirer leur épingle du jeu. On a d’ailleurs changé le livre de jeu d’Eli au cours de la saison morte afin de réanimer le brasier de l’offensive. Reste à savoir si le tout prendra rapidement ou si une intervention externe sera requise. Tout le blâme ne revient pas à Manning par contre pour les déboires de l’attaque en 2013. La ligne offensive s’est assurée une bonne part du gâteau avec des performances plus qu’oubliables tout au long de la saison.  Espérons que les quelques ajustements faits à l’alignement partant stabiliseront l’unité en charge de faciliter la vie d’Eli derrière la ligne de mêlée. Qui plus est, la retraite prématurée de David Wilson forcera les Giants à explorer de nouvelles options pour le jeu au sol et le tout est toujours plus simple avec une ligne qui offre des corridors de course intéressants. Si tout va bien, l’offensive retrouvera du lustre à New York et la défensive ne souffrira pas trop du départ de Justin Tuck. L’ajout de Rodgers-Cromartie aidera à distribuer le talent sur l’unité défensive qui, par le passé, était très forte sur le front et plutôt discutable au niveau de la tertiaire. Les « nouveaux Giants » voudront s’éloigner de cette réputation.

À Washington, la question est de plus en plus brûlante : Robert Griffin III ou Kirk Cousins? Les performances de RG3 laissent à désirer depuis quelque temps et l’équipe ne pourra pas prendre son envol tant que cette épineuse question ne sera pas réglée. De plus, l’une des pires défensives de la NFL en 2013 n’a apporté que des changements marginaux à l’approche et à l’alignement, ce qui nous force à penser que la situation à Washington ne s’améliorera pas de sitôt, et ce malgré la présence d’armes explosives en attaque comme Pierre Garçon et DeSean Jackson.

Rashad JenningsLes détails qui feront la différence

Pour les Eagles, la santé de la ligne offensive sera l’élément clé de la saison pour les succès de l’équipe. En 2013, les blessures ont presque complètement évité les partants à Philadelphie et l’offensive s’est propulsée parmi les cinq meilleurs du circuit. Avec le système complexe et très rapide de Kelly, une ligne alerte et bien rodée est essentielle. L’attaque des Eagles performe comme une montre suisse, le moindre petit rouage doit rouler sans anicroche.  

Pour les Cowboys, c’est le moment ou jamais pour qu’un jeune en défensive rehausse son jeu et s’impose comme un joueur étoile. Le candidat populaire à la nomination est le choix de première ronde du repêchage de 2012 Moriss Claiborne dans la tertiaire. L’ancien demi de coin de l’Université LSU n’a jamais performé au calibre de sa sixième sélection globale de sa cuvée et les Cowboys voudraient bien voir un retour sur leur investissement alors qu’ils ont manœuvré afin de se hisser au 6e échelon du repêchage à l’époque spécifiquement pour Claiborne. Après une saison recrue correcte (55 plaqués et 1 interception), Clairborne s’est disloqué l’épaule en 2013 et a joué toute la saison embêté par un appendice amoché. À sa troisième saison, un retour en force de Claiborne pourrait sauver la périlleuse aventure qui attend la défensive des Cowboys.

À New York, c’est le temps de redonner du lustre à l’attaque au sol. Rashad Jennings (photo) porte désormais l’uniforme bleu après avoir été un réserviste au cours des quatre dernières saisons à Jacksonville et Oakland et la recrue Andre Williams (choix de 4e ronde) aura aussi la chance de voir du ballon cette saison derrière le vétéran Peyton Hillis. Le retour d’un bon jeu au sol permettrait à l’offensive de reprendre le contrôle du temps de possession et ainsi maximiser les habituelles bonnes décisions d’Eli Manning quand il évite les zones profondes et les doubles couvertures autour de Victor Cruz.

On serait tenté de simplement surveiller les genoux de Robert Griffin III à Washington, mais l’équipe pourrait bien se débrouiller même sans l’aide du jeune quart. Kirk Cousins est une bonne option de rechange en attendant. On est plutôt tenté de regarder vers l’ailier rapproché de deuxième année Jordan Reed qui, sans Fred Davis devant lui, pourrait devenir l’une des cartes cachées de l’offensive de Jay Gruden. Reed a raté sept matchs en 2013 et a tout de même récolté près de 500 verges pour l’offensive. Le potentiel pour une dévastatrice saison complète est définitivement là.

En bref…

Chip Kelly a laissé sa marque sur la division et les Eagles pourraient devenir la première équipe à défendre sa couronne de la NFC Est depuis 2004. À l’exception d’un lourd bilan médical, les Eagles ne seront pas menacés par leurs rivaux même si les matchs sont toujours très relevés entre ces quatre équipes.

Un retour en pleine forme de Robert Griffin III pourrait venir brouiller les cartes, mais l’optimisme est de plus en plus rare dans son cas. Disons que les attentes descendent un peu plus chaque mois et les plans pour un bronze grandeur nature de RG3 à Washington sont pratiquement remisés pour toujours.

Au département des revirements de situation, les Giants ont prouvé par le passé qu’ils pouvaient se faufiler en éliminatoires et faire de grandes choses, parlez-en aux partisans des Patriots. Ils ne seront jamais très loin dans cette division, même si la pente est particulièrement abrupte cette saison. 

Classement de la NFC Est en 2013
Équipe Victoires Défaites
Eagles 10 6
Cowboys 8 8
Giants 7 9
Redskins 3 13
Prédictions pour la saison 2014
Équipe Victoires Défaites
Eagles 11 5
Giants 7 9
Cowboys 7 9
Redskins 4 12