Rob Gronkowski enflammé sur Brady et Kelce
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PHOENIX – Laissons l'objectivité journalistique de côté pour une seconde. J'aurais voulu être le coéquipier de Rob Gronkowski pour s'allier à son côté compétitif et le voir écraser la compétition dans ses belles années, mais surtout pour l'entendre parler de football et de n'importe quel autre sujet.
Gronkowski est encore et sera toujours un phénomène. Mardi, ce fut la troisième occasion en trois ans qu'on a pu lui poser des questions sur une multitude de sujets et il trouve sans cesse une tournure intéressante pour répondre.
À la fin janvier 2020, en marge du Super Bowl remporté par les Chiefs contre les 49ers, Gronk avait raconté que si Tom Brady enfilait un autre uniforme que celui des Patriots, ce serait comme voir le père Noël habillé en vert. Un an plus tard, en février 2021, via une visioconférence, il s'était amusé à imiter l'accent français d'Antony Auclair.
Cette fois-ci, l'ancien ailier rapproché – car il assure avoir fermé la porte à un retour pour de bon comme Brady – a été sensationnel dans ses réponses au sujet de la prochaine carrière d'analyste de Brady et des exploits de son copain Travis Kelce.
À vrai dire, la seule chose qui pourrait le faire sortir de la retraite de nouveau, ce serait un poste de botteur! Car oui, Gronk s'entraîne activement ces jours-ci pour la première publicité en direct de l'histoire du Super Bowl. Le concept le fera tenter un placement de 25 verges et, s'il réussit sa mission, le site FanDuel donnera 10 millions en paris sportifs gratuits à ceux qui parieront sur le match.
«Je botte des placements maintenant! C'est beaucoup plus facile pour le corps, je comprends pourquoi les botteurs peuvent jouer jusqu'à 48 ans comme Adam Vinatieri, les chanceux!», a-t-il lancé en riant.
«Ma jambe va bien. C'est vraiment amusant comme projet. J'ai pu m'entraîner avec Vinatieri, une autre légende des Patriots. J'étais si mauvais à ma première journée de pratique qu'il ne faisait que hocher la tête. Il ne pouvait même pas me donner de conseils tellement c'était horrible», a raconté le volubile interlocuteur.
«Ce que je peux dire, c'est que j'ai beaucoup plus de respect maintenant pour les botteurs. C'est vraiment, vraiment difficile. Même le converti se fait à une distance de 33 verges désormais, wow», a ajouté Gronk qui se rappelle avoir réussi un placement de 28 verges lors de son parcours à l'école secondaire.
Jamais à court de plaisanteries, Gronkowski a taquiné Jerry Jones, le propriétaire des Cowboys, en disant qu'il pourrait revenir au jeu comme botteur alors que Brett Maher n'était plus capable de viser entre les poteaux pour Dallas.
Un duo Brady-Gronk à la télévision?
La chimie était si bonne sur le terrain entre Brady et Gronkowski que ce serait bête de ne pas capitaliser là-dessus dans le monde des médias. Par un magnifique concours de circonstances, les deux anciens coéquipiers en Nouvelle-Angleterre et avec Tampa Bay sont liés au réseau FOX.
Brady devrait entamer ce nouveau chapitre professionnel, si bien rémunéré, en 2024 afin d'avoir le temps de décrocher quelques mois du football et de se familiariser avec son nouveau métier.
«J'ai trouvé ça très intelligent. Après tout, il vient de jouer au football pendant quoi, 25 ans? (23 ans dans la NFL). D'aller directement dans la cabine de commentateurs, ç'aurait sans doute été un peu trop. Il pourra passer du temps avec ses merveilleux enfants. De toute manière, ses connaissances seront toujours au top», a noté celui qui portait le numéro 87.
«Le seul conseil que je peux lui donner, si on peut dire, c'est de bien étudier, car ça exige beaucoup de préparation, bien plus qu'on peut penser», a-t-il ajouté.
Mais Gronk sait bien que ce sera le cas. Perfectionniste dans l'âme, Brady est conscient qu'il sera épié de près dans son nouveau rôle.
«Tom va être bon, juste avec ses connaissances du football qui sont simplement à un autre niveau! J'ai tellement appris à ses côtés au fil des ans», a abondé Gronk.
S'il est demeuré humble devant les médias pendant sa carrière, Brady a laissé sa personnalité émerger sur les réseaux sociaux au fil des ans.
«Il jouait un sport d'équipe, il n'a jamais voulu attirer toute l'attention sur lui. C'était une chose à respecter de sa part. Il ne voulait pas ensevelir ce qui compte avant tout, gagner le match.»
Déjà, plusieurs se demandent quand FOX réunira ces deux vedettes dans un concept qui pourrait être similaire à celui des frères Peyton et Eli Manning.
«C'est assurément une possibilité, on a été ensemble si longtemps. Mais aucun projet n'a été discuté dans ce sens pour l'instant. Je suis convaincu que des idées surgiront», a réagi l'homme de 33 ans.
À cet âge, c'est normal que les rumeurs persistent à son sujet. Mais Gronk n'a pas nié avoir discuté avec les Bills de Buffalo. Puisque Brady a opté pour la retraite, revenir avec les Bills aurait été son choix s'il avait eu le désir de remettre les crampons.
«J'adore la manière de jouer de Josh (Allen, le quart des Bills) et encore comment il a réussi à rallier toute la région de Buffalo», a souligné celui qui est originaire de cette ville.
«Allô les défenses, allez-vous couvrir Kelce?»
Vous pensiez que c'était tout. Oh non, il a suffi d'évoquer le nom de Kelce pour l'enflammer de nouveau.
«C'est si impressionnant qu'il soit en mesure de devenir meilleur année après année. En grande majorité, les joueurs commencent à décliner, mais il ne fait que progresser. C'est difficile à comprendre mentalement, c'est fou. Ses statistiques grimpent alors qu'il est plus surveillé que jamais», a exposé Gronk.
À ses yeux, ça prouve avant tout que Kelce maîtrise à merveille la compréhension du jeu.
«Parfois, les connaissances te permettent davantage de te libérer que le talent. Ce qu'il accomplit pour la position d'ailier rapproché, c'est exceptionnel. Il est un spécimen différent», a-t-il cerné.
Mais alors, qui est le plus grand, ou le GOAT comme ils disent en anglais, entre lui et Kelce, à cette position?
«Je dirais que c'est à vous de débattre de cette question», a rétorqué Gronk sur le seul sujet qu'il a esquivé.
À l'exception du style qui diffère, Gronkowski voit une panoplie de ressemblances entre la chimie existant entre Kelce et Patrick Mahomes par rapport à la sienne avec Brady.
«Travis est sa doudou comme j'étais celle de Brady», a-t-il résumé à merveille.
Mais la saison 2022 s'annonçait exigeante pour Kelce avec le départ de Tyreek Hill chez les Dolphins. Il ne s'attendait pas à ce que Kelce établisse de nouveaux sommets personnels pour les verges (1338) et les touchés (12) cette année.
«C'est une chose qui m'a un peu surpris. En fait, ça ne fait que démontrer à quel point il est bon. J'ai parlé avec Travis l'autre jour, je voulais connaître son état d'esprit après l'échange de Tyreek. Il m'a confié que c'était un défi qu'il n'avait jamais vécu dans sa carrière.»
«Ça exigeait que lui et Mahomes recréent l'attaque des Chiefs pour compenser sa perte. Au final, ça me fait dire qu'il était probablement un peu dans l'ombre auparavant alors qu'il était appuyé par le meilleur receveur de la NFL».
«Allô, les défenses! Allez-vous finir par couvrir Travis. Voilà à quel point il est bon», a soumis Gronk.
Même s'il a vanté le joueur des Chiefs pendant quelques minutes, n'allez pas lui dire que Kansas City deviendrait une dynastie en remportant ce Super Bowl, un deuxième en quatre ans.
«Pour qu'on parle de dynastie, les Chiefs devraient gagner ce match et ensuite dominer pendant encore 10 ans. Mais quoi, c'est ça non. Les Patriots ont dominé pendant près de 20 ans», a conclu le sympathique retraité.