L'expérience Dwayne Haskins est maintenant terminée avec l'équipe de football de Washington.

Ce n'est pas une grande surprise, même si ça demeure une grosse nouvelle dans le monde du football. Il a été un choix de premier tour pas plus tard que l'an dernier en 2019.

Il était avec l'équipe depuis deux ans. En aucun moment, le club n'a voulu l'échanger ou même essayer de l'échanger. On l'a plutôt libéré. Il faut dire qu'à l'heure actuelle, sa valeur sur le marché est nulle.

La direction se devait d'envoyer un message fort aux joueurs et à toute l'organisation que la culture de l'équipe en était une de gagnant. Et une culture de gagnant ne signifie pas seulement de gagner des matchs. Ça veut aussi dire que l'on se prépare comme des gagnants, que l'on a une attitude de gagnant, que l'on a un comportement exemplaire et que l'on représente quelque chose de positif.

À ce niveau, Haskins représentait tout le contraire. Il ne se préparait pas. Il arrivait tard et partait tôt. À l'extérieur du terrain, il prenait des décisions qui laissaient perplexes comme celle d'aller  à une fête dans un hôtel avec des danseuses nues.

On lui a donné des amendes et l'équipe de Washington l'a sorti du dernier match en le remplaçant par Taylor Heinicke, qui a mieux fait que lui. Je pense que l'organisation s'est rendu compte que le moment était venu de bouger et elle a choisi de le libérer.

J'ai bien hâte de voir si Haskins aura une autre chance ailleurs.

Les Dolphins l'échappent belle

Les Dolphins de Miami ont failli laisser filer de justesse une partie contre les Raiders de Vegas.

Tua Tagovailoa effectuait un huitième départ de suite.  Et force est de constater qu'il nous a montré  de bons moments, mais aussi de moins bonnes choses. C'était la première fois qu'il était retiré d'un match et c'était la décision à prendre.

On constate que Tua est hésitant, qu'il a de la difficulté à aller à sa deuxième ou troisième lecture. On voit que les choses vont très vite pour lui et ça se sent dans la façon dont il se comporte dans la pochette et avec sa prise de décisions.

90% du temps, il se tourne vers son dépanneur dans les zones courtes pour éviter les erreurs, ce qui est correct dans un certain sens, mais il doit aller plus loin et attaquer les zones profondes. On sait qu'il est incapable de le faire.

Lorsque les Dolphins ont eu besoin d'une étincelle, ils ont inséré  Ryan Fitzpatrick qui a fait le travail.  La présence de Fitzpatrick a permis de combler un déficit et de l'emporter.

Maintenant, une décision doit être prise pour le dernier match. Il semble que l'entraîneur Brian Flores soit tenté de revenir avec Tua. Personnellement, j'irais dans une autre direction surtout quand on sait que la présence de l'équipe en éliminatoires dépend de cette partie. Fitzpatrick joue mieux actuellement et le moment n'est pas de chercher à développer un jeune quart. Le temps est venu de donner le ballon à un vétéran qui a de meilleures chances de guider le club aux éliminatoires.

L'excuse de la COVID-19

Les Browns de Cleveland vont utiliser l'excuse de la COVID-19 pour expliquer leur défaite  aux mains des Jets de New York. Les quatre principaux receveurs des Browns sont atteints du virus et ont raté la partie. Bien sûr, ces absences n'ont pas aidé la cause, mais il y a d'autres raisons qui expliquent ce revers face à une équi;e qui  était nettement inférieure.

Pour une raison que je m'explique mal, je me demande encore pourquoi les Browns n'ont pas couru davantage avec le ballon. On a demandé au quart Baker Mayfield d'effectuer 53 passes alors que l'équipe n'a effectué que 18 courses.  L'identité des Browns est au sol avec Mayfield qui se veut un complément. De plus, l'absence des receveurs donnait des arguments supplémentaires pour porter le ballon.

Certains diront avec une certaine justesse que les Browns n'ont pas été efficaces quand ils  ont couru, mais il faut continuer à courir si on veut devenir efficace.  Les bonnes équipes continuent à le faire même quand elles tirent de l'arrière et même quand ça ne marche pas très bien. On demeure avec notre identité en martelant le front.

Le blâme revient sur les épaules de l'entraîneur Kevin Stefanski qui devait utiliser le jeu au sol. Son club a perdu la rencontre et il doit maintenant battre les Steelers ou avoir de l'aide pour atteindre les éliminatoires.

Regain de vie dans la ville de l'acier

Les Steelers de Pittsburgh ont connu un regain de vie en fin de semaine. L'équipe tirait de l'arrière 24-7 au troisième quart quand on a finalement ouvert la machine en variant l'attaque.

Les Steelers jouent le même type de football depuis plus d'un mois et ça ne fonctionne pas. Ce n'est pas pour rien que le club a perdu trois parties de suite et qu'elle est  venue bien près d'en échapper une quatrième.

Ça s'explique notamment par  l'incapacité à établir le jeu au sol et par le fait que l'on ne fait que de courtes passes. C'est tellement prévisible que les défenses ennemies congestionnent les zones courtes en ramenant tout le monde à l'intérieur d'une distance de dix verges et la ligne de mêlée pour empêcher les Steelers d'avoir du succès. Quand l'on sait que les zones courtes seront exploitées par les Steelers, il est plus facile de les neutraliser.

Avec un recul de 24-7, on a décidé d'ouvrir la machine pour permettre à Ben Roethlisberger d'exploiter les zones profondes, ce qui aurait dû être fait depuis plusieurs semaines parce que le club a les receveurs pour le faire. Roethlisberger n'a plus le bras pour toujours le faire, mais ç’a bien fonctionné  avec plus de « play action », avec des mouvements de personnel et en utilisant des motions avant la levée du ballon. Pittsburgh était plus créatif avec un système plus évolué qui a fonctionné.

J'espère que l'on va se servir de cette deuxième demie comme canevas pour les matchs éliminatoires parce que les Steelers ne pourront pas gagner avec le même genre de football que nous avons vu depuis trois semaines.

Une chance en or à Jacksonville

C'est maintenant officiel, les Jaguars de Jacksonville auront le premier choix au prochain repêchage de la NFL. Ce choix devrait être le quart de Trevor Lawrence des Tigers de l'université de Clemson.

Le choix de Lawrence est logique, car ça rejoint le talent du joueur, mais ça rejoint aussi les besoins de l'équipe depuis des années. On a eu ces dernières saisons des  quarts comme  Nick Foles, Blake Bortles, Gardner Minshew et Mike Glennon. Aucun d'entre eux n’a été la solution. Les Jaguars ont maintenant la chance de mettre la main sur un joueur de concession.

En plus du premier choix, Jacksonville aura la chance de parler souvent avec le premier et quatrième choix de Rams, le choix de deuxième ronde des Vikings, le choix de cinquième tour des Browns en plus d'être parmi les clubs avec le plus d'espace sur le plafond salarial. Ça veut dire que l'équipe est en excellente position pour rebâtir rapidement cette organisation.

Si les Jaguars repêchent bien, ils pourraient mettre la main sur plusieurs joueurs d'impact. Avec Trevor Lawrence comme quart, cette équipe pourrait connaître une grande progression dès l'an prochain.

Je doute fortement que l'entraîneur  Doug Marrone soit de retour, surtout avec le congédiement du directeur général en novembre. Je pense  que l'équipe voudra aller vers un nouveau régime avec une nouvelle équipe de direction et de nouveaux joueurs.  C'est une chance en or de relancer cette organisation et on n'a pas le droit de rater notre coup.

* propos recueillis par Robert Latendresse