KANSAS CITY, Mo. - Alex Smith a accepté la remise du centre, a jeté un coup d'oeil vers sa droite et repéré Dwayne Bowe seul dans la zone des buts.

Pendant une seconde, on aurait dit que l'une des plus importantes bizarreries statistiques cette saison allait être résolue.
On aurait dit qu'un ailier espacé des Chiefs de Kansas City allait enfin capter une passe de touché.

D'un mouvement de poignet, Smith a décoché sa passe. Et vous savez ce qui s'est produit? Elle a été déviée par le secondeur des Jets de New York Calvin Pace, avant d'aboutir dans les mains d'Anthony Fasano - qui avait été rabattu au sol sur la séquence - et tout ce que l'ailier rapproché a eu à faire est de franchir la ligne des buts.

Un autre touché pour un ailier rapproché des Chiefs. Une autre chance ratée pour un ailier espacé.

« Est-ce que je les réprimande?, a questionné l'entraîneur-chef des Chiefs Andy Reid, le sourire en coin. Ouais, j'essaie qu'on corrige la situation. Ceci étant dit, ils vivent bien avec ça. »

Les Chiefs sont devenus la première équipe depuis les Browns de Cleveland en 2009 à avoir disputé les huit premiers matchs d'une saison sans qu'un de leurs ailiers espacés n'eût été en mesure de capter une passe de touché. Les Browns avaient mis neuf matchs avant d'accomplir l'exploit, une marque que les Chiefs pourraient égaler dimanche contre les Bills à Buffalo.

Seuls trois clubs ont complété leur saison sans qu'un de leurs ailiers espacés n'ait capté la moindre passe de touché, selon STATS, et ils ont tous évolué à une époque lointaine.

Les derniers à le faire furent les Giants de New York en 1964 - Lyndon B. Johnson était alors président des États-Unis, « Mary Poppins » était un méga-succès cinématographique et les Bears de Chicago possédaient la meilleure attaque aérienne avec une récolte moyenne de seulement 200 verges par match.

En fait, seules neuf équipes dans l'histoire de la ligue ont complété leur saison avec une seule passe de touché captée par un ailier espacé, et la dernière fois que ça c'est produit c'était en 1977.

« Ce n'est pas une source de préoccupation, a assuré l'ailier espacé des Chiefs A.J. Jenkins. Vous savez, nous sommes conscients de la situation actuelle, mais nous savons que ça va se produire éventuellement. »

Il le faut, n'est-ce pas? Cependant, après huit matchs, les ailiers espacés des Chiefs sont passés si près à maintes reprises qu'on aurait dit que le destin veut les empêcher de mettre un terme à cette léthargie.

« Je suis passé près à deux reprises. Je suis passé près à San Diego, a dit Jenkins en hochant la tête. On doit franchir cette étape. Ç'aurait été la première, mais nous trouverons une solution. »

Ce n'est pas comme si cette anomalie statistique avait été coûteuse pour eux.

Après avoir encaissé la défaite à leurs deux premiers matchs cette saison, les Chiefs (5-3) ont remporté cinq de leurs six derniers duels, s'approchant du même coup d'une participation aux éliminatoires. L'attaque a généré 34 points contre les Dolphins de Miami, 41 la semaine suivante contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et fut dynamique dans une victoire à sens unique de 34-7 contre les Rams de Saint-Louis il y a deux semaines.

Néanmoins, les ailiers espacés des Chiefs sont hésitants. En leur lançant le ballon rapidement dans un match, et en marquant peut-être même un touché, ça pourrait leur permettre de se relancer. Et s'ils parviennent à répéter cette routine de façon hebdomadaire, alors toute l'attaque des Chiefs deviendra plus menaçante.

Bowe avait vécu cette situation en 2010. Il avait capté sa première passe de touché lors de la troisième semaine d'activités, et avait inscrit 13 touchés supplémentaires au cours des huit semaines suivantes. Il avait complété la saison avec un sommet de 15 majeurs _ soit 15 de plus que tous les ailiers espacés des Chiefs après huit matchs cette saison.

« En ce moment, les gars obtiennent des opportunités, et en ce moment je fais avancer les chaîneurs en situation de troisième essai et je nous donne des opportunités de marquer ces touchés, a commenté Bowe. Tant que je contribue, je me sens bien, l'équipe progresse, tout le monde gagne en confiance au fur et à mesure que la saison avance, et j'y participe. »