Le combine de la NFL a pris de l’envergure au cours des 25 dernières années.

Les tests combinés ont déménagé à Indianapolis en 1987. J’ai assisté à mon premier évènement de la sorte en 1990 et n’en ai pas raté un depuis. À l’époque, le quartier général  était situé dans un Holiday Inn, sous d’un pont ferroviaire, alors que de l’autre côté de la rue se trouvait le vieux RCA Dome.

Pour les organisateurs, la ville d’Indianapolis était idéale. Les docteurs et entraîneurs avaient accès à toutes les ressources médicales – imageries par résonnance magnétique, rayons X et autres - en un seul et même endroit. À ce moment, c’était l’aspect le plus important d’un combine.

Tous les directeurs généraux et entraîneurs souhaitaient voir les espoirs sprinter sur 40 verges et compléter les autres exercices, mais souvent, les agents rendaient la chose impossible. C’était problématique. Un autre problème était le processus d’entrevues.

Pendant les jeunes années des tests combinés à Indy, c’était comme le Far West. Ça manquait de structure. Chaque équipe aménageait une suite de façon à y mener les entrevues, mais il n’y avait aucun horaire établi. Des membres des personnels se précipitaient vers les joueurs qui venaient de terminer leurs tests physiques et tentaient de les attirer dans la suite de l’organisation en leur offrant des articles à l’effigie de l’équipe. Il y avait souvent des altercations lorsqu’ils cherchaient à mériter l’attention d’un joueur.

En 1990, il n’y avait que six ou sept journalistes affectés à la couverture de l’évènement. Nous nous sentions comme des insiders. Nous attentions près des ascenseurs du Holiday Inn en espérant pouvoir intercepter un joueur pour réaliser une entrevue de cinq minutes.

Lorsqu’il a été dévoilé au grand jour qu’il était possible de s’entretenir avec les entraîneurs, les directeurs généraux, les agents et les joueurs, le nombre de médias a augmenté. C’est devenu problématique pour le combine, qui était alors organisé par Duke Babb, responsable du service de recrutement de la ligue.

Babb n’était pas un allié de la presse. Il ne permettait à personne d’assister aux entraînements. Pire encore, il détestait tout simplement que nous soyons sur place. Dans les débuts, il faisait installer des rideaux et engageait des agents de sécurité pour s’assurer que nous n’entrions pas dans l’espace où se trouvaient les joueurs. Afin de couvrir l’évènement, nous devions demeurer dans le hall d’entrée. Et Babb n’aimait pas ça non plus. À certaines occasions, il a retiré des chaises du hall, a baissé le chauffage et a éteint les lumières, espérant que la presse s’en irait. Ça n’est pas arrivé. Chaque année, il y avait davantage de journalistes.

Alors que le combine gagnait en popularité, l’idée de le téléviser a été lancée. La réponse de Babb a été « non ». Il voulait protéger les équipes qui sortaient leur portefeuille afin d’obtenir des informations privilégiées.

Pour obtenir les temps réalisés à la course de 40 verges, on envoyait quelqu’un s’infiltrer à l’intérieur du RCA Dome pour s’installer dans un coin tranquille où personne ne le verrait et ensuite nous envoyer les résultats par téléphone. Nous obtenions ensuite des informations complémentaires en abordant les entraîneurs et membres de la direction à l’issue des tests.

Comme c’est différent aujourd’hui. Le NFL Network couvre les tests combinés. Les joueurs sont amenés au podium pour y effectuer des entrevues de 15 minutes. Les entraîneurs et directeurs généraux ont un ordre du jour bien rempli en ce qui a trait aux entrevues, qui s’étendent du jeudi au samedi. Plus de 800 accréditations ont été distribuées en 2013 et la ligue en est à essayer de trouver des alternatives étant donné l’achalandage trop élevé pour l’espace alloué au Lucas Oil Stadium.

Les choses ont tellement pris de l’ampleur que les résultats sont disponibles instantanément sur NFL.com et sont mis à jour en moins de deux heures avec les temps officiels.

Au cours des dernières années, la ligue a ouvert ses portes à un nombre limité d’amateurs. Elle fait aussi la même chose lors de la journée des médias en marge du Super Bowl.

Cette année, on avait avancé l’idée de faire plus ou moins de l’évènement un spectacle. Au lieu que chaque athlète coure individuellement sur 40 verges, on a pensé faire des duels. C'est un peu exagéré, mais comme vous pouvez voir, le combine a fait beaucoup de chemin depuis cette époque où on n’en profitait que pour évaluer l’état de santé des joueurs et passer des entrevues.