HOUSTON - Les joueurs des Falcons d'Atlanta sont rentrés à la maison, lundi, encore en état de choc après avoir laissé filer une avance de 25 points lors du Super Bowl.

Bien que l'avenir soit encourageant pour une organisation qui compte sur le quart Matt Ryan, joueur par excellence de la ligue en 2016, et sur une jeune unité défensive remplie de promesses, il ne faut pas négliger les répercussions psychologiques de ce qui est arrivé à Houston.

Ça pourrait être difficile de s'en remettre.

Les Falcons étaient prêts à célébrer leur premier championnat en 51 ans d'histoire après avoir pris une avance de 28-3 contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Hélas, Tom Brady a dirigé la remontée la plus spectaculaire de l'histoire du Super Bowl - dans les faits, rien ne s'en approche - pour soutirer une victoire de 34-28 en prolongation.

« Je pensais que ce que tout le monde aurait pensé - nous avions le match dans la poche, a admis le receveur Taylor Gabriel, quelques instants après le premier match ayant nécessité une période supplémentaire dans l'histoire du Super Bowl.

« Mais d'un autre côté, c'est Tom Brady. Si vous lui donnez des chances de venir de l'arrière et de gagner la partie, il va le faire. »

Personne n'a semblé accepter la défaite plus mal que Devonta Freeman. Le demi offensif des Falcons avait peine à retenir ses sanglots, et c'est tout juste s'il chuchotait.

« Je me souviendrai toujours de ce match, a-t-il déclaré. Pour le reste de ma vie. »

Les Falcons sont retournés dans une ville morose qui n'a vu qu'une seule de ses équipes professionnelles remporter un championnat, que ce soit dans la NFL, au Baseball majeur avec les Braves, dans la NBA avec les Hawks et dans la LNH avec les Flames et les Thrashers, qui ont éventuellement déménagé.

Au lieu de faire l'objet d'une gigantesque fête, les joueurs des Falcons passeront l'entre-saison à se demander comment ils ont pu laisser filer une telle opportunité, reléguant au second plan une année marquée par tant d'éléments positifs.

« Nous allons devoir apprendre de ce match, a souligné le maraudeur Ricardo Allen. C'est une leçon qui fait mal, l'une des plus difficiles que vous puissiez subir. Mais nous allons continuer de bâtir. Il y a de belles choses ici. »

La première tâche sera de dénicher un nouveau coordonnateur à l'attaque,

Kyle Shanahan a quitté les Falcons pour devenir l'entraîneur-chef des 49ers de San Francisco, et son successeur dirigera une unité offensive qui a marqué le plus de points dans la NFL. L'attaque des Falcons compte sur deux des grandes vedettes de la ligue, avec Ryan et le receveur Julio Jones, et a affiché une grande polyvalence grâce à Freeman, qui a franchi le cap des 1000 verges au sol, et à 13 joueurs différents ayant capté des passes de touché.

Mais Shanahan quitte avec des cicatrices psychologiques.

« C'est la première fois que je ressens quelque chose du genre, a-t-il admis. C'est vraiment difficile. Ce n'est pas seulement moi, c'est tout le monde au sein de l'organisation. »

Du côté de la défensive, les Falcons ont réalisé des pas de géants en deuxième moitié de saison, avec un groupe qui incluait quatre recrues et autant de joueurs qui en étaient à leur deuxième année.

« Ce n'est pas fini pour cette concession, assure Dwight Freeney qui, à 37 ans, était l'un des rares vétérans de cette unité défensive. Il s'agit d'une jeune équipe. Une très jeune équipe. »

Freeney n'a pas décidé s'il allait disputer une 16e saison l'automne prochain, préférant se donner quelques mois pour bien peser ses options.

Il reste qu'il n'y a pas beaucoup de changements à apporter au sein d'une organisation qui s'installera dans un tout nouveau stade en septembre prochain et qu'elle aurait aimé inaugurer en hissant une bannière commémorant une conquête du Super Bowl.

Les joueurs des Falcons tenteront plutôt d'oublier un effondrement monumental.

« Il y a beaucoup de choses dont nous pouvons être fiers, a affirmé Freeney. Mais nous vivons un moment difficile. »