MONTRÉAL - Ce n’est pas tous les jours que des Québécois percent l’alignement de 53 joueurs d’une équipe de la NFL. Le 30 août 2014 restera donc bien gravé dans la mémoire collective étant donné que les recrues Laurent Duvernay-Tardif et David Foucault ont réussi le tour de force.

Les deux joueurs de ligne offensive étaient évidemment très emballés par la nouvelle, eux qui évoluaient dans le circuit universitaire canadien il y a moins d’un an.

David Foucault« C’est toute une nouvelle que j’ai reçue. De voir tous ces efforts concrétisés avec un appel comme ça qui me dit que je fais l’équipe cette année, c’est vraiment soulageant et je suis vraiment excité. Ça va me motiver encore plus et ça va me pousser à continuer à m’entraîner fort avec l’équipe », a lancé Duvernay-Tardif dans un entretien téléphonique avec le RDS.ca, lui qui a pu partager cette bonne nouvelle avec sa copine qui le visite actuellement à Kansas City.

« J’en tremble encore, ce n’est pas clair dans ma tête si je réalise tout à fait ce qui se passe présentement. Mon agent aux États-Unis (Leonard Roth) m’a dit qu’il n’avait jamais vu un tel changement de décision en vingt ans de carrière. C’est un peu surréel, mais j’ai tellement travaillé fort qu’en même temps je me dis que c’est mérité », a mentionné Foucault (photo) dans un communiqué des Carabins de l’Université de Montréal où il a évolué lors des quatre dernières saisons.

Malgré la joie et le bonheur d’une telle récompense, les deux athlètes québécois savent que le travail n’est pas terminé s’ils veulent un jour faire partie des 46 joueurs en uniforme lors d’un match.

« Je tente aussi de garder les choses en perspective. Je sais que c’est juste une autre étape, je suis jeune, je pars de loin et j’ai encore beaucoup de choses à améliorer, a affirmé celui qui étudiait en criminologie à l’UdeM. Mes entraîneurs m’ont dit qu’ils voulaient être certains de me garder et qu’ils voient en moi un potentiel pour les années à venir. Ils m’ont dit de continuer à travailler fort et que je pouvais embarquer sur le terrain n’importe quand. »

Même son de cloche du côté de Duvernay-Tardif qui continuera de mettre les bouchées doubles aux entraînements.

« Je pense que c’est juste un autre pas dans la bonne direction. Je ne vais pas m’arrêter là. C’est une très bonne nouvelle, mais j’en veux plus. Je veux continuer à m’améliorer. J’ai prouvé que j’avais ma place dans la NFL du côté de mes capacités physiques. En faisant l’équipe, ça va me donner le temps pour maîtriser le livre de jeu à la perfection et exécuter de mieux en mieux les jeux », a souligné l’ancien des Redmen de l’Université McGill.

Plus de recruteurs de la NFL au Québec?

Les deux joueurs de ligne offensive feront partie des quatre Québécois à évoluer dans la NFL cette saison en compagnie du secondeur des Packers, Andy Mulumba, et du spécialiste des longues remises des Cowboys, Louis-Philippe Ladouceur.

Duvernay-Tardif a ouvert bien des yeux lors de son Pro Day à Montréal – une première pour un Québécois – au mois de mars dernier, ce qui l’a éventuellement mené à être repêché en sixième ronde par les Chiefs.

Foucault a dû passer par le long chemin. Le colosse de six pieds huit pouces a tout d’abord obtenu un essai lors du mini-camp des recrues des Panthers avant d’obtenir un contrat avec l’équipe.

Le parcours des deux anciens du Réseau du sport étudiant du Québec pourrait paver la voie vers une plus grande ouverture pour les joueurs québécois et canadiens dans le circuit américain de football.

« Je pense que le talent est là au Québec et au Canada pour percer dans la NFL. Ce qui est le plus difficile, c’est de se faire valoir. J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de visibilité avec entre autres le Pro Day à Montréal. Je pense que c’est en grande partie pourquoi j’ai été repêché », a estimé Duvernay-Tardif qui déménagera dans son nouvel appartement au centre-ville de Kansas City dès mardi.

Le meilleur joueur de ligne du circuit universitaire canadien en 2013 était ravi de voir que Foucault a aussi eu la confirmation qu’il était retenu parmi la formation de 53 joueurs des Panthers.

« Ç’a été toute une aventure pour lui et il a réussi. Je suis vraiment content pour lui. Ça montre à quel point on a du talent au Québec. Ça ne me surprendrait pas qu’il y ait de plus en plus de recruteurs qui regardent ce qui se fait de notre côté de la frontière au courant des prochaines années », a-t-il expliqué.