La sublime famille d'adoption de Dre Greenlaw
Super Bowl dimanche, 2 févr. 2020. 07:00 samedi, 14 déc. 2024. 12:50MIAMI – Dimanche, après le Super Bowl, tous les joueurs des Chiefs et des 49ers iront rejoindre leur famille, qu’ils aient perdu ou non ce match si attendu. Si jamais San Francisco l’emportait, on vous invite à chercher de l’œil le numéro 57, le secondeur recrue Dre Greenlaw, et vous ne pourrez pas rester insensibles devant sa magnifique famille d’adoption.
Pourquoi? Parce que Greenlaw, un jeune homme noir né en Arkansas, sera alors entouré par ses deux petites sœurs blanches : AJ et Camryn. À l’âge de huit ans, Greenlaw a débuté, bien malgré lui, une interminable tournée de maisons d’accueil puisque sa mère venait de perdre sa garde.
À 14 ans, il a croisé, par hasard, sur son chemin Brian Early qui était l’un des entraîneurs de l’équipe de football de l’école secondaire du coin. Un peu par magie, une connexion s’est formée entre les deux hommes dès la première conversation.
Greenlaw s’est rapproché graduellement de cette famille et quand le foyer d’accueil où il était rendu a dû fermer, Brian, sa femme Nanci ont tout de suite su qu’ils devaient l’adopter.
Cette semaine, à Miami, Greenlaw n’a pas été énormément sollicité par les médias. C’est normal, il n’est pas encore un joueur vedette du club. Mercredi soir, à la disponibilité des 49ers, on a donc pu s’asseoir seul avec lui pour discuter de ce sujet.
Avec sa casquette en cuir aux allures rétro bien enfoncé sur le crâne, Greenlaw paraît timide d’entrée de jeu devant un journaliste, mais ce sujet le fait sortir de sa coquille immédiatement.
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« Mes petites sœurs sont tellement excitées, la plus jeune m’envoie des messages textes sans arrêt. Juste pour me dire "joue avec intensité" ou "sois prudent". Bref, elles m’envoient des ondes positives. C’est un beau moment pour elles que je me retrouve au Super Bowl. Je suis content de les rendre heureuses », a confié celui qui était heureux de discuter avec un journaliste de Montréal et d’en apprendre sur cette ville qu’il ne connaissait pas.
« C’est fascinant ce qui peut arriver dans la vie. Le départ n’est pas toujours beau, tu peux traverser des épreuves troublantes, mais il faut être en mesure de se relever. J’ai eu la chance de tomber sur cette famille et j’ai aussi continué de croire en mon potentiel. Les jeunes n’ont besoin que d’une chose et c’est de support de leurs proches », a ajouté Greenlaw qui sent le support de son coin de pays.
Sur le terrain, Greenlaw est désormais reconnu pour avoir accompli LE jeu si déterminant dans le parcours 2019 des Niners. Lors du dernier match de la saison, le titre de la division Ouest de l’Association nationale était à l’enjeu dans le duel contre les Seahawks de Seattle. Sur le dernier jeu du match, Greenlaw a réussi un sublime plaqué pour empêcher Jacob Hollister d’inscrire un touché victorieux, il l’a freiné avec éclat à quelques centimètres de l’objectif. Ce triomphe a facilité la vie des 49ers et sa reconnaissance a explosé.
« J’ai clairement obtenu plus de respect. J’ai reçu bien de l’amour des gens à la maison. Plusieurs personnes ont douté de moi dans ma vie. Je suis bien fier d’avoir réussi à me développer et je veux continuer dans cette veine », a-t-il exprimé.
« Dre est comme un livre ouvert, il est très enthousiaste au quotidien et dans la préparation de l’équipe. Il possède une personnalité bien attachante et c’est beau à voir pour un jeune. Il a relevé le défi haut la main quand Kwon (Alexander) s’est blessé », a décrit DeForest Buckner.
« Ce n’est jamais parfait quand on est une recrue et je suis bien placé pour en parler. Mais il a grandement progressé cette année et je suis fier de la façon dont il s’est comporté. On peut voir qu’il détient des instincts qui ne sont pas donnés à tout le monde », a ajouté Fred Warner qui le décrit comme une boule d’énergie.
Kittle, le petit frère de Juszczyk
Lorsque John Lynch et Kyle Shanahan ont pris les commandes des 49ers, tôt en 2017, à titre respectivement de directeur général et entraîneur-chef, ils ont dû composer avec une levée de boucliers.
À titre d’exemple, le vétéran bloqueur Joe Staley était plus intéressé à prendre sa retraite, mais il a fini par se laisser convaincre par le nouveau régime et il ne peut que s’en réjouir aujourd’hui.
Le duo Lynch-Shanahan a également essuyé des critiques des médias et du public pour avoir consenti un lucratif contrat au centre-arrière Kyle Juszczyk faisant de lui le mieux payé à sa position. Ce poste en voie d’extinction dans la NFL a fini par rapporter d’immenses dividendes aux Niners et les partisans raffolent désormais du diplômé de l’Université Harvard.
Pour mettre leur plan à exécution, les 49ers devaient également trouver un ailier rapproché capable de s’imposer pour les blocs et par la passe. Ils ont déniché une véritable perle en George Kittle qui n’aurait jamais dû glisser jusqu’en cinquième ronde.
Kittle et Juszczyk vont de pair dans les schémas complexes élaborés par Shanahan.
« Juice (le surnom de Juszczyk) représente une très grande partie de notre attaque. Il rend ma vie tellement plus facile sur les courses. On doit être sur la même longueur d’onde pour les blocs et je sais qu’il sera toujours là pour m’aider. Ça me permet d’être plus agressif sur mes actions. Il est aussi assez intelligent pour réagir à ce qui vient de m’arriver. Je fonce en premier et il s’ajuste de la bonne manière pour que le jeu fonctionne. Ce n’est pas une tâche facile », a détaillé Kittle qui décrit le centre-arrière comme son grand frère dans l’équipe.
« J’avoue que c’est assez juste. Peut-être que je parviens à le calmer quelques fois. On a tellement une bonne relation au quotidien que ça se traduit sur le terrain. On est impliqués si souvent dans plusieurs combinaisons de blocs. On doit communiquer avant les jeux et s’ajuster », a réagi Juszczyk en souriant quand on lui a transmis la remarque.
On dit du football qu’il constitue l’ultime sport d’équipe. L’approche des 49ers le démontre bien alors que plusieurs joueurs se fichent de leurs statistiques personnelles pour le bien du collectif. Greenlaw, Staley, Kittle et Juszczyk font tous partie de cette liste.
« On s’inspire beaucoup de Kyle. Il n’est pas égoïste, il aime donner de l’amour aux joueurs moins en vedette que ce soit un joueur de ligne offensive ou un plaqueur défensif », a conclu Juszczyk.
Dernière preuve que les Niners aiment penser aux autres, ils ont lancé quelques idées pour rendre hommage à Kobe Bryant si la situation le permet.