Plusieurs éléments ont retenu mon attention au cours de la dernière semaine dans la LCF et dans la NFL. Je vous invite à les lire et commenter mes observations.

Une troisième défaite pour les Alouettes

La performance des Alouettes de Montréal contre les Lions de la Colombie-Britannique a été décevante. On aurait bien aimé voir André Bolduc diriger l’équipe vers une première victoire à domicile cette saison. Mais une troisième mauvaise sortie a menée à une troisième défaite en quatre matchs.

Mais il n'y a pas eu que du mauvais à retenir de ce match chez les Alouettes. Il y a eu du bon. L'attaque au sol a produit alors que William Stanback a amassé 139 verges au sol avec une moyenne de 7,7 verges par course, une autre performance convaincante pour le porteur numéro un.

À noter aussi, la protection offerte au quart Vernon Adams, qui a réussi à bouger le ballon et à générer de l'attaque, mais il y a eu du mauvais.

Les Alouettes ont manqué de finition avec une triste performance de zéro en quatre dans la zone payante et incapable d'inscrire un seul touché dans la rencontre.  Les longues passes en direction d'Eugene Lewis ont rarement fonctionné.  Un total de 11 passes a été envoyé en direction de Lewis, qui en a capté que quatre.  Le personnel d'entraîneurs et le quart des Alouettes se sont entêtés à viser Lewis. Je pense que l'on aurait dû mieux partager le ballon.

Je vais aussi continuer de marteler que les Alouettes sont assez faciles à affronter en attaque, tellement cette unité est prévisible. L'équipe présente toujours la même formation alors que les mêmes joueurs se retrouvent toujours aux mêmes positions sans mouvement avant le lever du ballon. Les clubs qui génèrent beaucoup d'attaques bougent beaucoup pour semer la confusion chez l'ennemi et créer des situations favorables pour l'attaque.  Mais les Alouettes ne le font pas.

Lewis est toujours aligné comme receveur du côté court.  B.J. Cunningham est toujours à la même place comme receveur intérieur du côté court,  Jake Wieneke comme numéro 3 du côté large et Dante Absher comme numéro 2. Bref, cette attaque est prévisible.

Pour avoir joué en défense, si j'avais à me préparer à jouer contre les Alouettes, je trouverais que c'est une mission assez facile parce que je saurais toujours où se trouveront les joueurs. Comme me le faisait remarquer mon collègue Pierre Vercheval, il y a eu onze ballons rabattus par les demis défensifs des Lions. Je ne me souviens pas d'avoir vu une chose pareille dans une rencontre. Cette statistique témoigne que les demis défensifs ont la vie facile parce que les receveurs ne créer pas de séparation tellement ils sont prévisibles. Tant que cette lacune ne sera pas corrigée, ça va être difficile pour les Alouettes de connaître du succès.

Un bon vin nommé Brady

Le bruit a couru cette semaine que Tom Brady n’excluait pas jouer jusqu'à l'âge de 50 ans, ce qui ne nous surprendrait pas du tout. Mais avant ses 50 ans, il y   un autre numéro 50 dont on va parler et c'est celui des 50 passes de touché.

Une fois dans sa carrière, Brady a réussi 50 passes de touché en une saison, c'était en 2007, il y a 14 ans à l'âge de 30 ans. J'ai comme l'impression qu'il se dirige directement vers ça à 44 ans. Après deux matchs, il a neuf passes de touché et tout autour de lui le favorise. Il semble maîtriser le système. L'an dernier, on a pu constater la courbe d'apprentissage avec sa nouvelle équipe et lors des six derniers matchs, Brady avait réussi 18 passes pour des majeurs. Plus la saison avançait et plus il était fort.

Cette saison, il commence déjà avec une erre d'aller qu'il n'avait pas l'an passé. On le sent en contrôle de la situation. En plus, il est bien épaulé par une excellente ligne à l'attaque avec Rob Gronkowski qui semble lui aussi au sommet de sa forme.

Brady semble toujours avoir ce désir d'être le meilleur de sa profession. Ce désir semble s'accentuer et il est habité par cette volonté de réécrire le livre des records de la NFL. Il veut dominer son sport comme nul autre ne l'a fait avant lui.  Tous ces ingrédients me laissent croire que Brady a tous les attributs pour atteindre les 50 passes de touché, ce qui serait inédit.

Teddy Bridgewater prend sa place

Le quart Teddy Bridgewater des Broncos de Denver joue très bien et ses performances font en sorte que son équipe affiche un dossier de 2-0 en ce début de saison.  On pensait qu'il allait être une solution temporaire en attendant de trouver le futur quart de concession, mais après deux rencontres, on peut se demander si son statut de temporaire ne se transformera pas en permanent.

Bridgewater est très efficace comme le démontrent ses statistiques. Il a complété 77% de ses passes, dont quatre pour des touchés et il n'a pas encore été intercepté. Il totalise jusqu'ici 592 verges en deux parties.

Lors de la première semaine, Bridgewater a brillé avec l'excellent jeune receveur Jerry Jeudy, qui s'est blessé.  Cette blessure a permis à Bridgewater de se tourner vers Courtland Sutton lors de la deuxième semaine et de connaitre du succès à nouveau. Il semble à l’aise à distribuer le ballon et il joue avec confiance. Peu importe, ce qui se passe autour de lui, il est en mesure de produire.

Je dois tout de même ajouter un bémol, son équipe n’a affronté que les Jaguars de Jacksonville et les Giants de New York, qui ne sont pas de grandes formations, mais pour le moment, l'échantillonnage de Bridgewater est concluant. Il donne raison aux Boncos de l'avoir préféré à Drew Lock.

Un problème qui ne se corrige pas à Kansas City

Les Chiefs de Kansas City ont subi la défaite aux mains des Ravens de Baltimore dans ce qui a sans doute été le match le plus divertissant de la saison jusqu'ici.

On a eu droit à un dynamisme offensif d'un côté comme de l'autre.  KC a une des attaques les plus prolifiques de la NFL, capable de marquer 30 points contre n'importe laquelle des formations du circuit, mais il y a un problème qui persiste depuis des années.

Ce problème récurrent des Chiefs se trouve au sein de l'unité défensive qui a du mal à s'imposer devant le jeu terrestre de l'adversaire. C'est vrai que Kansas City a fait face à deux des trois meilleures attaques au sol en lever de rideau de la saison mais l'équipe accorde un total alarmant de 202 verges au sol par match et une moyenne 6,03 verges par course.

Les statistiques des trois dernières années démontrent que c'est un problème que la direction n’arrive pas à solutionner.

En 2018, les Chiefs accordaient en moyenne 131 verges au sol pour le 21e rang et 4,97 verges par course pour le 31e rang.

En 2019, les Chiefs accordaient en moyenne 128,2 verges au sol pour le 26e rang et 4,93 verges par course pour le 29e rang.

En 2020, les Chiefs accordaient en moyenne 122,1 verges au sol pour le 21e rang et 4,51 verges par course pour le 17e rang.

Ça illustre que c'est un problème qui existe depuis plusieurs saisons. Les Chiefs sont une équipe qui marque beaucoup de points et qui prend l'avance. On aurait tendance à penser que dans les circonstances, ça forcerait les adversaires à passer. Mais non, parce que la les Ravens ont trouvé une des rares formules pour battre les Chiefs. Ces mêmes Ravens qui pourraient être des adversaires en éliminatoires. Si le coordonateur défensif des Chiefs ne trouve pas de solution, ça pourrait coûter très cher en janvier prochain.

Sam Darnold semble renaitre

Avec un dossier de 2-0, les Panthers sont parmi les surprises en ce début de saison. Toutefois, ils n’ont battu que les Jets de New York, une équipe de fond de classement et les Saints de La Nouvelle-Orléans, ravagés par les blessures, la Covid et un ouragan. Mais je dois admettre que je suis impressioné.

Avec raison, l'on parle beaucoup de Sam Darnold, qui semble renaitre sous les ordres de Matt Rhule avec l'attaque des Panthers. Ça aide de compter sur Christian McCaffrey dans la formation et de bons jeunes receveurs. Il a clairement une ligne à l'attaque plus solide que ce qu'il avait chez les Jets. Mais il ne faut pas passer sous silence le front défensif des Panthers avec d'excellents jeunes joueurs comme Brian Burns, Derrick Brown et Shaq Thompson, qui est l'un des meilleurs joueurs défensifs toutes positions confondues dans la NFL. Ce front défensif a donné beaucoup de fil à retordre aux Jets et aux Saints.

Le calendrier des Panthers des six prochaines semaines sera contre Houston, Dallas, Philadelphie, le Minnesota, les Giants de New York et Atlanta. À mes yeux, ce n'est pas un calendrier difficile. Ça veut dire que les Panthers pourraient se retrouver potentiellement avec une des meilleures fiches de la NFL à la mi-saison. Si on lui donne la chance de bâtir une confiance dans le premier droit de la saison, cette équipe pourrait devenir un adversaire redoutable pour tous les clubs du circuit rendu au mois de novembre.

*Propos recueillis par Robert Latendresse