Le Canadien Brent Urban est heureux d'avoir persévéré et d'aider les Ravens de Baltimore
MONTRÉAL - À 16 ans, Brent Urban était déjà bâti comme une armoire à glace. À six pieds six pouces et 260 livres, il s'est éloigné des patinoires pour se consacrer au football et il savoure chaque moment de sa neuvième saison dans la NFL.
On se retrouve justement 16 ans après cette grande décision car Urban était un redoutable hockeyeur qui a été coéquipier des Ben Chiarot, Ryan Ellis et Casey Cizikas en jouant dans les équipes de niveau élite de la région de Toronto.
Urban ne s'ennuie pas des patinoires puisqu'il s'est forgé une belle réputation sur les terrains de la NFL et qu'il contribue à l'éclatante saison des Ravens de Baltimore qui affichent un dossier de 11 victoires et 3 revers.
Sans être un joueur étoile, Urban aide sa troupe de multiples manières au sein de la rotation sur la ligne défensive. D'abord en stoppant les jeux de course, mais aussi en imposant de la pression sur le quart adverse, en rabattant des passes, en effectuant des plaqués pour pertes et il a également ajouté un sac du quart à sa fiche.
Mais Urban est bien plus que cela. Voilà un athlète drôle et sympathique qui s'avère un maniaque de musique et de gastronomie tout en devenant une inspiration grâce à sa persévérance pour surmonter plusieurs blessures d'envergure.
Avant de plonger du côté de sa personnalité, Urban était emballé de parler du succulent duel qui se prépare pour la soirée de Noël : un choc des titans entre ses Ravens et les 49ers de San Francisco.
« On se dirige vers une très grosse partie, les gens décrivent le tout comme l'affrontement entre les deux meilleures équipes, c'est très excitant », a-t-il lancé, au RDS.ca, avec son immense sourire.
« C'est assurément un très gros défi, il faut se préparer pour toutes les armes qu'ils possèdent en attaque. Mais on est juste enthousiastes de découvrir où on se situe par rapport aux autres clubs, on savoure ces confrontations importantes », a enchaîné Urban en admettant que la semaine de préparation est plus chargée pour s'ajuster aux nombreuses stratégies déployées par les Niners.
Bien sûr, les Ravens ne sont pas en reste. La troupe de John Harbaugh possède la meilleure défense devant ... les 49ers avec 225 points alloués comparativement à 234. Pour le différentiel de points, Baltimore se retrouve au troisième échelon derrière ces mêmes Niners et les Cowboys.
Les Ravens détiennent la confiance nécessaire notamment grâce au rendement du quart-arrière Lamar Jackson qui connaît l'une de ses meilleures saisons en carrière. Semaine après semaine, Jackson réussit quelques prouesses pour éviter des plaqués.
« Oh oui, il est tellement difficile à contrer surtout pour les joueurs de ligne défensive. [À l'entraînement] On tente toujours de le garder dans la pochette, on doit conserver nos corridors pour éviter qu'il s'échappe. Il est probablement le meilleur pour prolonger les jeux et rendre la vie difficile au front défensif. Je suis bien content de me mesurer à lui seulement dans les pratiques », a-t-il exposé en riant.
D'ailleurs, les réactions d'Urban aux exploits de Jackson sont devenues très populaires chez les partisans des Ravens. L'organisation publie des vidéos (de l'émission Wired) souvent hilarantes des commentaires d'Urban et son grand ami, Michael Pierce, qui sont abasourdis par l'agilité du quart.
« Ça permet de démontrer un peu de notre personnalité et à quoi ça ressemble durant un match sur les lignes de côté. On a du plaisir ensemble, ça fait longtemps que je suis ami avec Mike. C'est agréable de regarder notre attaque, cette unité réussit tellement de jeux excitants et les partisans peuvent expérimenter le tout avec nous », a réagi Urban en se réjouissant de cette approche.
Au niveau de son rendement personnel, Urban ne pourra pas égaler ses deux saisons les plus productives (en 2018 avec les Ravens et en 2020 avec les Bears). Il parvient tout de même à réussir des jeux d'éclat à travers son utilisation.
« Je fais partie d'une rotation et ça se passe bien. Je procure beaucoup d'énergie et j'essaie d'aider de toutes les manières. C'est mon rôle et j'adore ça », a commenté l'athlète de six pieds sept pouces et 309 livres qui évolue aussi sur les unités spéciales.
Repêché en quatrième ronde par les Ravens en 2014, Urban a joué avec eux jusqu'à la fin 2018. Après des passages avec les Titans, les Bears et les Cowboys, il a été rapatrié par Baltimore où il cadre à merveille dans une défense qui ne se laisse pas piler sur les pieds.
Honoré de représenter le Canada dans la NFL
Quand on voit le visage enjoué d'Urban, on ne peut pas deviner qu'il a surmonté plusieurs blessures d'envergure. Une déchirure du ligament croisé antérieur à son premier camp en 2014, une déchirure à un muscle du biceps en 2015, une opération à un pied en 2017...
« Ce fut difficile, mais ce sont des moments dans lesquels tu dois traverser de l'adversité. J'ai été chanceux d'avoir des légendes, dont Terrell Suggs, qui ont subi des blessures eux aussi dans leur carrière. Ça m'a aidé à savoir comment réagir et ça m'a rendu plus fort », a précisé le colosse originaire de Mississauga.
La longévité d'Urban, en dépit de cette adversité, a tout pour inspirer.
« C'est un honneur d'être l'un des rares Canadiens dans la NFL, que les plus jeunes puissent voir mon histoire et que j'ai persévéré à travers les blessures et les embûches », a répondu celui qui a hâte d'affronter Matthew Bergeron et Benjamin St-Juste après avoir joué deux fois contre Laurent Duvernay-Tardif.
Urban aimait tout simplement trop le football pour songer à se retirer. Il espère poursuivre sa carrière pendant quelques années et pourquoi pas assez longtemps pour une raison facile à comprendre.
« Mon petit garçon est très jeune (il est né cet été). On verra combien d'années je vais continuer, peut-être qu'il pourra conserver quelques souvenirs », a évoqué Urban.
Pour l'instant, le plus beau souvenir de sa carrière remonte à 2018 alors qu'il était un pilier de l'excellente défense des Ravens. Il réalise bien que la saison actuelle pourrait surpasser le tout comme un parcours jusqu'au Super Bowl.
Durant ses temps libres, peut-être lors des siestes de son bébé, Urban suit ce qui se passe dans la LNH.
« Je demeure en contact Cizikas qui était l'un de mes bons amis en grandissant. Mais je suis avant tout un fan des Maple Leafs », a conclu l'Ontarien.