Je vous propose cette semaine un avant-goût des trois affrontements qui sont à l’horaire sur les ondes de RDS dimanche.

Bills de BuffaloSteelers de Pittsburgh (RDS, 20 h)

C’est un match qui est clairement déterminant pour les deux équipes. Si les éliminatoires débutaient aujourd’hui, les deux clubs seraient repêchés. Les Bills tentent de leur côté de s’accrocher et même de peut-être rattraper les Patriots dans leur section alors que les Steelers veulent garder leur position.

Les Steelers se débrouillent bien ces temps-ci, ils ont gagné leurs trois dernières parties. J’en conviens, ils ont battu les Bengals de Cincinnati, les Browns de Cleveland et les Cardinals de l’Arizona, qui ne sont pas des puissances, mais ils l’ont fait sans leurs joueurs vedette. C’est Devlin Hodges qui est le quart-arrière partant alors qu’il était le no 3 au début de la saison. Ils sont également privés de James Conner et de Juju Smith-Schuster, qui pourraient revenir au jeu en fin de semaine, ce qui aiderait grandement. Les Steelers gagnent présentement grâce à leur défense et leurs unités spéciales et on l’a vu la semaine passée avec un touché de 85 verges sur un retour de botté de Diontae Johnson.

La clé chez les Steelers sera encore la défense. Dans la défaite contre les Ravens de Baltimore, les Bills ont eu beaucoup d’ennuis à protéger Josh Allen. Il a subi 6 sacs, a été frappé 12  fois et a été sous pression 20 fois. Sur 52 % de ses passes, il était sous pression. Les Ravens l’ont blitzé comme un fou. C’était similaire dans la défaite contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Clairement, il y a là un filon à exploiter pour les adversaires des Bills, soit de mettre de la pression sur le jeune quart. Il ne faudrait pas se surprendre que les Steelers tentent de faire la même chose.

Est-ce le retour du rideau de fer chez les Steelers défensivement? Ils sont premiers pour les sacs du quart (48), premiers pour le nombre de coups sur le quart (96) et premiers pour le nombre de revirements (33). La défense fait du travail extraordinaire! Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour Josh Allen, c’est que sur les 48 sacs, 35 ont été réussis au Heinz Field, le domicile des Steelers, où le duel aura lieu dimanche. La clé, c’est comment Allen va gérer la pression des Steelers. Est-ce qu’il va pouvoir trouver une solution et lancer avec précision? S’il n’en est pas capable, ça n’ira pas bien pour les Bills.

Rams de Los AngelesCowboys de Dallas (RDS, 16 h 30)

Est-ce que les Cowboys peuvent stopper l’hémorragie et retrouver le chemin de la victoire face aux Rams? C’est toute une commande.

Les Cowboys avaient commencé la saison avec trois victoires mais ils ont depuis perdu 7 de leurs 10 dernières rencontres. Le problème, c’est que les Rams ressemblent à l’édition 2018. Le jeu au sol et le play action sont revenus, les gros morceaux de terrain aussi, alors que la défense joue du football solide depuis la mi-saison. J’ai hâte de voir si la défense de Dallas va être capable d’arrêter le jeu au sol. Si ce n’est pas le cas, les Rams vont contrôler le match et ça va être une longue journée pour les Cowboys. Depuis deux matchs, ces derniers ont des ennuis contre le jeu au sol et on a permis à des jeunes quarts comme Mitchell Trubisky et Josh Allen de compléter beaucoup de passes et de lancer des passes de touché. Ce sont des quarts mobiles, contrairement au quart des Rams Jared Goff, mais Goff joue de l’excellent football depuis deux matchs.

La défense des Rams, elle, est tellement solide et n’alloue que 15 points par match depuis la semaine no 7. La ligne défensive recommence à terroriser l’adversaire. Ça a bien été dernièrement parce que l’attaque des Rams recommence à marquer des points. On sait que la recette qui fonctionne pour eux est de marquer tôt et souvent dans le match pour forcer l’adversaire à faire du football de rattrapage, puis Aaron Donald et cie vont partir à la chasse au quart. Cette recette a fonctionné depuis deux matchs contre les Cardinals de l’Arizona et les Seahawks de Seattle. Les Cowboys en ont eu plein les bras contre le jeu au sol des Bears de Chicago au dernier match, avec beaucoup de plaqués ratés. Je comprends qu’ils sont privés des services d’Antwaun Woods et de Leighton Vander Esch et que ça n’aide pas, mais quand même. Est-ce qu’ils feront mieux en fin de semaine?

Quand je regarde les deux derniers matchs des Rams, soit contre Seattle (162 verges en 35 courses) et les Cards (132 verges en 30 courses), en plus de Todd Gurley qui revient dans l’équation, voilà ce qui explique leurs succès. L’attaque des Rams marche avec le jeu au sol, comme des dérobades du quart, des bootlegs, du play action, des gros morceaux de terrain qu’on va chercher par la passe. On en a eu la preuve dans les derniers matchs de Goff contre les Seahawks (9,5 verges par passe tentée) et les Cards (9,9), donc beaucoup de longues passes et de longs jeux. C’est la bonne nouvelle pour les Rams, mais la mauvaise pour les Cowboys.

Je ne veux pas rappeler de douloureux souvenirs aux partisans des Cowboys, mais si on remonte à janvier 2019, quand ils ont affronté les Rams en éliminatoires, les Rams ont couru 48 fois pour 273 verges et 3 touchés… C’est pour ça que je trouve l’aspect du jeu au sol important dans cette confrontation.

Texans de HoustonTitans du Tennessee (RDS, 13 h)

C’est un match qui est drôlement important pour le classement dans la division Sud de l’Américaine et que je trouve intéressant.

La première question qu’on peut se poser c’est : quels Texans se présenteront sur le terrain? Ceux qui ont battu les Colts il y a quelques semaines pour s’emparer du premier rang de la section? Ceux qui ont battu les Patriots un dimanche soir dans une grosse victoire émotive, et ce, pour la première fois sous les ordres de Bill O’Brien? Ou ceux qui ne se sont pas présentés contre les Broncos de Denver et qui ont subi une défaite gênante contre un quart recrue qui en était à son deuxième départ?

Tannehill se prend pour un secondeur de ligne

Il faut s’attendre à ce que les Texans démontrent un peu de fierté. Surtout dans un match de section où l’intensité va grimper entre deux équipes qui se connaissent et s’affrontent deux fois par année. L’intensité et la rivalité devraient être au rendez-vous et je pense que les deux équipes vont se présenter.

Ce que j’ai vraiment hâte de voir, c’est si Ryan Tannehill va poursuivre sur sa séquence. Depuis qu’il est le quart-arrière des Titans, Tannehill compte six victoires et une défaite en sept départs, en plus d’avoir cumulé 15 passes de touché contre seulement 4 interceptions. Mais ce qui est le plus spectaculaire là-dedans, c’est qu’il a amené une nouvelle dynamique à l’attaque des Titans, quelque chose qui manquait à l’équipe. Quand on pensait aux Titans dans les dernières années, on pensait à une équipe qui joue défensif, avec du gros jeu au sol robuste de la part de Derrick Henry. C’est une équipe qui gagnait souvent des matchs serrés, pas super spectaculaires. Depuis que Tannehill est là, c’est complètement différent. La défense joue bien, le jeu au sol de Derrick Henry est toujours présent, mais là on a amené le jeu explosif à l’attaque et ça fait toute la différence.

En sept départs, Tannehill est premier pour les verges par passe tentée avec 9,8. Il n’y a pas un quart qui lance plus dans les zones profondes que lui. Il complète quand même 73 % de ses passes, c’est incroyable. Drew Brees a toujours été la mesure étalon, c’est souvent le quart qui complète le plus de passes et il est à 73 % cette année. Sauf que dans son cas, sa moyenne est de 7,6 verges par passe tentée. En sept départs, sur 203 passes tentées, Tannehill totalise 31 passes de plus de 20 verges et 5 de plus de 40. Tom Brady est celui qui a tenté le plus de passes (522) cette saison, pour 52 passes de plus de 20 verges et 5 de plus de 40. Il n’y a pas une grande différence entre les deux.

En plus, comment ne pas aimer Tannehill quand tu vois le plaqué qu’il a réalisé la semaine dernière après s’être fait intercepter par Maurice Hurst contre les Raiders d’Oakland. Si vous n’avez pas vu le match, ça vaut la peine de regarder la séquence ici. C’était sûrement le rêve d’un gros plaqueur comme Hurst de retourner une interception pour un touché mais Tannehill a démoli ce rêve. Ce geste lui a permis de gagner bien des points dans le vestiaire. Tout ce qu’il touche se change en or et c’est une belle surprise pour les partisans.

De l’autre côté du terrain, les Texans ont une bonne défense. Ils sont sixièmes contre la passe (265 verges allouées par rencontre), mais il y a une faiblesse : ils ont tendance à allouer des gros jeux. Si les Texans ne sont pas capables d’amener la dynamique de gros jeu aux Titans, ça risque de pencher en faveur de ces derniers.

 

* Propos recueillis par Audrey Roy