COLLABORATION SPÉCIALE

Ne manquez pas le match entre les Bengals et les Chiefs, dimanche dès 15 h, sur les ondes de RDS et RDS Direct.

Avant-match Bengals c. Chiefs

Auteurs de l’une des belles surprises des dernières années en éliminatoires, les Bengals de Cincinnati participeront ce week-end à une première finale d’association depuis 1988.

De l’autre côté du spectre, on retrouve les Chiefs de Kansas City, qui pour une quatrième saison d’affilée vont être les hôtes, avec Patrick Mahomes aux commandes, de cette finale de l’association Américaine. Bref, des habitués du rendez-vous face à une équipe pour laquelle il y aura certainement une grande partie d’inattendu.

La bonne nouvelle pour Cincinnati, c’est que ces deux clubs se sont affrontés vers la fin du calendrier régulier. Dans ce duel de la 17e semaine d’activités, les Bengals l’avaient emporté 34-31 dans une fin de match absolument enlevante. C’était une rencontre qui avait une signification des deux côtés, car chacun devait l’emporter à ce moment pour confirmer un titre, celui de la division Nord dans le cas des Bengals, et celui de l’association dans le cas des Chiefs. Il y avait donc de l’enjeu et de l’intensité dans cette confrontation gagnée sur un botté de précision de dernière minute de Cincy.

Le fait d’avoir obtenu ce résultat positif face à leurs rivaux de dimanche est bien entendu porteur d’espoir. Dans un sens, ils seront sûrement moins intimidés par leurs puissants rivaux que s’ils n’étaient pas parvenus à leur tenir tête le 2 janvier dernier.

Évidemment, le fait de jouer ce match au Arrowhead Stadium plutôt que dans l’ambiance familière de leur stade représente une énorme différence. Jouer à Kansas City, c’est une expérience bien différente. 

Des choses ont cependant changé depuis que les Chiefs ont laissé leurs adversaires remonter la pente en 2e demie. D’une part, n’oublions pas que dans l’échauffement, K.C. avait perdu les services du bloqueur Orlando Brown, blessé. Après seulement six jeux, son remplaçant Lucas Niang était à son tour tombé au combat. Ça avait mené à un paquet de changements improvisés au sein de la ligne à l’attaque des Chiefs. D’autre part, les porteurs de ballon Clyde Edwards-Helaire et Jerick McKinnon (qui joue de l’excellent football en éliminatoires jusqu’ici) n’étaient pas de la formation.

C’était 28-17 pour les visiteurs à la mi-temps malgré cela, et l’écart aurait pu être encore plus important si Byron Pringle n’avait pas vu un retour de 99 verges pour le touché être annulé par une pénalité pour avoir retenu.

Ceux qui ont visionné ce match se rappelleront qu’en plus d’avoir été limités à trois points en 2e mi-temps, K.C. avait écopé de deux pénalités sur 4e essai et un profondément dans son territoire, offrant des opportunités supplémentaires aux Bengals, dont celle du court botté victorieux d’Evan McPherson. De manière un peu folle, Cincy avait eu possession du ballon pendant six minutes, le tout pour un total de 15 jeux, sans le redonner aux Chiefs.

Ça avait été par ailleurs une performance mémorable de Joe Burrow et de sa cible préférée, le surdoué Ja’Marr Chase, qui avait totalisé pas moins de 11 attrapés pour 266 verges et trois touché. Aussi dynamique et habile après l’attrapé soit-il, quelles sont les chances que Chase sorte aux Chiefs une autre prestation de la sorte? Disons qu’elles sont plutôt minimes, surtout sur la route. La troupe d’Andy Reid risque de mieux répondre.

Burrow et son attaque peuvent-ils faire aussi bien que celle de Josh Allen et des Bills dimanche dernier? Parce que Buffalo a été quasi intraitable offensivement toute la soirée, mais ça s’est tout de même soldé par une défaite crève-coeur. C’est ça, quand tu affrontes Kansas City : tu dois marquer des points à la tonne.

Lorsque les Chiefs ont subi la défaite en 2021, leurs rivaux ont inscrit au tableau en moyenne 33 points. En éliminatoires jusqu’à présent, les Bengals ont récolté 26 et 19 points dans leurs triomphes face contre Las Vegas et le Tennessee.

ContentId(3.1400885):Bengals : Joe Burrow et Ja'Marr Chase devront être en forme (NFL)
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Une des bonnes nouvelles est le rendement sensationnel de McPherson, qui n’a toujours pas raté en huit tentatives de botté, dont certains soient très longs ou en situation de grande pression. La moins bonne, c’est que tu ne bats pas les Chiefs à coups de trois points!

Oublions leur passage à vide offensif (selon leurs standards) connu à l’automne. Cette attaque a recommencé à détruire tout ce qui bouge, et les 84 points marqués et les 515 verges engrangées en moyenne après deux rencontres éliminatoires en témoignent. C’est quand même contre Pittsburgh et Buffalo; c’est loin d’être de mauvaises unités défensives. 

Les Bengals devront rivaliser coup pour coup avec une attaque qui est une menace omniprésente d’inscrire sept points au tableau, séquence après séquence. Je vous rappelle que face aux Titans, Burrow avait essuyé neufs sacs du quart et été frappé un total de 13 fois. On aurait pu l’appeler la piñata humaine tellement il se fait brasser d’un côté et de l’autre. Mais le plus remarquable dans l’histoire, c’est qu’il s’est montré imperturbable devant un blitz aussi terrorisant. Il a continué à faire ses affaires, à prendre son temps dans la pochette, identifiant ses cibles avant de multiplier les longs gains aériens, notamment sur la dernière séquence.

Bref, on peut réellement dire que le jeune quart porte bien son surnom de « Joe Cool ». Il dégage une confiance, voire même un peu d’arrogance, lorsqu’on le voit ne pas broncher devant les chasseurs de quart. Son courage a été testé, et il a passé le défi haut la main. 

Il y a cependant une chose qui me chicote à ce sujet. Oui, il est vrai que la ligne offensive des Bengals est loin d’être solide. Mais j’ai trouvé que Burrow gardait le ballon dans ses mains beaucoup trop longtemps la semaine dernière. Il y a une limite à être confiant en ses habiletés et chercher le gros jeu. Parfois, une passe incomplète est le meilleur jeu possible étant donné le contexte. Burrow s’est souvent entêté, et il en a résulté de précieuses pertes de terrain sur les neufs sacs qu’il a subis, soit 68 verges au total. 

Je comprends qu’il veut enfiler sa cape de Superman, mais il aurait parfois intérêt à la laisser de côté. Tout est dans le dosage! Si tu affrontes une équipe comme les Chiefs qui marquent beaucoup de points, il y a de fortes chances que ça te rattrape en forçant des dégagements inutilement.

Si j’ai un conseil à donner à la défense des Chiefs, ce serait d’être plus alerte sur les plaqués que l’ont été les Titans. Ces derniers ont raté de trop nombreux plaqués ayant prolongé les morceaux de terrain gagnés par les Bengals. Cincy a des joueurs hyper dynamiques qui sont capables de gagner des verges après contact si on leur en a donne la chance.

La semaine dernière, K.C. a a limité le receveur no 1 des Bills Stefon Doggs à trois attrapés pour verges. Le problème est toutefois que pendant ce temps, Gabriel Davis récoltait plus de 200 verges sur réceptions et quatre touchés. Le problème risque d’être similaire avec les Bengals : si tu accordes une surveillance accrue à Chase, qu’adviendra-t-il de Tee Higgins. C.J. Uzomah et Tyler Boyd? Les Bengals ont une belle profondeur quant à leur groupe de receveurs.

Pour K.C., la meilleure manière d’enrayer la menace que représente le jeu aérien, c’est de s’assurer qu’il n’y a pas de passe! Autrement dit, il faut tenter d’imiter ce que le front défensif des Titans a pu accomplir malgré la défaite samedi dernier. Cette unité ne peut se permettre de connaître un mauvais match, car la tertiaire n’a pas les ressources à mon avis pour freiner les receveurs des Bengals.
Il ne faudrait pas non plus se surprendre que les Chiefs emploient face aux Bengals la même stratégie qu’utilisent plusieurs clubs contre K.C., c’est-à-dire d’avoir des maraudeurs dans les zones profondes, invitant ainsi les visiteurs à courir avec Joe Mixon, limitant ainsi les dégâts. C’est sûrement la chose à faire pour éviter des touchés de 72 et de 69 verges pour Chase a inscrits lors de l’affrontement précédent.

De son côté, Mahomes se sert avec une belle justesse de son champ-arrière depuis le début des éliminatoires. Edwards-Helaire et McKinnon ont eu leur mot à dire. Cela ne signifie pas que Mahomes ne réalise plus de jeux spectaculaires - ça reste dans sa nature, après tout - mais on sent qu’il est à l’aise à y aller de façon plus méthodique. Et la preuve que la tactique fonctionne, c’est que les Chiefs continuent de gagner énormément de verges. Ils ont appris de leur début de saison chancelant.

Cela fait maintenant 17 matchs que les Chiefs voient leurs rivaux tenter d’enrayer le gros jeu aérien avec Tyreek Hill et Travis Kelce. Pas besoin de vous dire que depuis le temps, ils savent que c’est la consigne à leur endroit, et ils savent comment en tirer profit.

La 3e fois sera-t-elle la bonne pour les Rams? (RDS, dimanche à 18 h 30)

« Comme on se retrouve! », doit s’être exclamé Kyle Shanahan lorsqu’il a vu les Rams de Los Angeles éliminer les Buccaneers de Tampa Bay sur leur terrain dimanche.

Cette deuxième finale d’association donnera droit à une confrontation entre deux rivaux naturels, des ennemis de la division Ouest de la Nationale. D’ailleurs, un élément d’intrigue vient du fait que les 49ers ont battu les Rams lors des deux duels de la saison régulière. Au cumulatif, ce sont six matchs consécutifs qu’ont remportés les Niners face aux hommes de Sean McVay; ce n’est quand même pas banal.

Si tu es un partisan de San Francisco, tu te dis : « Parfait, il faut que ça continue ainsi! »… et si tu soutiens les Rams, c’est l’inverse : « On est plus que dus pour les battre, nous avons la meilleure équipe après tout! »

L’une des raisons pour Los Angeles de s’encourager est le fait que leur parcours ressemble drôlement à celui des Bucs, champions du Super Bowl l’an dernier. Déjà une bonne formation, on est allé chercher un quart vedette, avant de miser le tout pour le tout avec des acquisitions d’importance, et surtout bien ciblées… à la différence que Tampa a fait ses emplettes surtout durant l’entre-saison, et que L.A. a transigé durant la saison régulière. Tout cela était évidemment mis en place dans l’objectif de soulever le trophée Vince-Lombardi, et jusqu’à maintenant, la stratégie rapporte.

Si les Rams ont perdu deux fois devant les 49ers durant le calendrier régulier, rappelez-vous qu’en 2020, les Bucs avaient subi deux revers face aux Saints de La Nouvelle-Orléans avant de les retrouver en éliminatoires et de les dominer. Le parallèle est tout de même intéressant! « Les Rams sont-ils en train de s’inspirer des Bucs jusqu’au bout? », me suis-je demandé à la blague.

Un des éléments qui sautent aux yeux dans les défaites des Rams devant leurs rivaux, dans l’optique que cela ne se reproduise pas, est d’être capable d’égaler le niveau d’énergie et de robustesse des Niners. Chaque fois que je vois cette équipe en éliminatoires, c’est cet engagement physique que je vois en premier. À mon avis, c’est d’ailleurs cette facette qui a permis aux 49ers de l’emporter deux fois. La dureté du mental des Rams sera mise à rude épreuve. Après tout, ils nous ont démontré à quelques reprises qu’ils pouvaient laisser filer des avances. Ils menaient 17-0 contre ces mêmes Niners dans le deuxième duel; deux semaines plus tard, ils ont presque laissé les Bucs remonter la pente à leurs dépens, alors que c’était 27-3. C’est une mauvaise manie qui doit disparaître. Et de l’autre côté, tu as un club qui vient de prouver qu’elle peut s’accrocher malgré un début de match difficile pour finalement battre une puissance de la ligue.

L’un des indicateurs d’un point de vue statistique est l’efficacité du jeu au sol. En deux confrontations, San Francisco a récolté 294 verges par la course, et Los Angeles, 116. Et les verges après le premier contact? 254 à 95 en faveur de Niners. La guerre des tranchées a donc été remportée par la troupe de Shanahan les deux fois.

L’autre chose à surveiller est le fait que Matthew Stafford a été victime d’un total de quatre interceptions dans les deux matchs, soit deux par rencontre. Dans le lot, l’une d’elles avait été retournée pour un touché défensif. Bien entendu, la protection du ballon par Stafford sera primordiale, et il l’a très bien jusqu’à présent en éliminatoires. Après avoir décoché 17 interceptions en saison régulière, sa fiche est encore intacte après deux semaines dans le calendrier d’après-saison.

De manière générale, le jeu de Stafford et de Jimmy Garoppolo sera intéressant à voir. On est en présence de clubs ayant présenté des différentiels de revirements de +2 et -4 en saison régulière. Pour deux équipes finalistes dans leur association, ce n’est vraiment pas la mer à boire! Clairement, les revirements ont été problématiques pour ces deux clubs. Ces deux quarts nous ont démontré une propension à avoir des crampes au cerveau ici et là. Deux des 12 interceptions dont a été victime Garoppolo sont survenues contre les Rams.

À ses quatre derniers matchs, le quart partant des Niners présente deux passes de touché et six interceptions. Ce n’est rien de glorieux, et ça explique en partie pourquoi il est un mal-aimé. Pour moi, il représente une énigme. Parce qu’au-delà de ses gaffes assez fréquentes (on en a recensé contre les Cowboys et les Packers) et de son incapacité frustrante à rejoindre des receveurs pourtant démarqués, il a le don de réussir des jeux importants au quatrième quart, lorsque ça compte. Je pourrais même dire qu’au Lambeau Field, il a réalisé plus de jeux sous pression que son vis-à-vis Aaron Rodgers. La semaine précédente, il avait mené une séquence convaincante pour sécuriser la victoire à Dallas.

On peut même revenir à sa façon de mener la charge au quatrième quart et en prolongation face aux Rams dans la dernière semaine de la saison, lorsque les Niners devaient impérativement gagner pour accéder aux éliminatoires. Il avait été brillant, là aussi. Je sais que l’équipe fonde de grands espoirs en Trey Lance, mais force est d’admettre qu’en dépit de ses lacunes, Garoppolo fait le travail. Est-ce que c’est tout le temps beau? Absolument pas, mais il livre la marchandise. Il est là pour exécuter le jeu, et lorsqu’il est appelé à improviser, ce n’est clairement pas Mahomes ou Allen. Les jeux réactionnels, ce n’est pas la force de Jimmy G. D’où l’importance qu’il n’essaie pas de trop en faire.

Los Angeles représente une équipe qui fondamentalement, affectionne le jeu au sol. Ce sera toutefois dur d’implanter la course contre San Francisco; il faudra lancer le ballon, et si Stafford n’est pas dans son assiette, ce ne sera pas une bonne recette. 

J’ai hâte de voir quel genre de performance nous réservent les deux lignes offensives. Il faut noter qu’à Green Bay samedi dernier, les Niners se sont fait brasser. On a concédé quatre sacs du quart, et sept fois, Garoppolo a été frappé. La moyenne de 3,7 verges par course n’est rien pour écrire à sa mère non plus. Ce sont des indicateurs nous montrant que la ligne à l’attaque en a eu plein les bras. Ça n’augure rien de bon sachant que les Rams ont probablement la ligne défensive la plus terrorisante de la NFL!

Contre Tom Brady et Kyler Murray, on a pu générer de la pression, en plus de tenir les deux attaques au sol en bas de 3,5 verges par course.  Et mine de rien, le front défensif des Niners est lui aussi dominant, ayant consécutivement fait du dommage contre les Rams (semaine no 18), les Cowboys et les Packers. C’est une grosse commande qui attend chacune de ces deux lignes à l’attaque.

Je serai aussi curieux de voir qui réussira à se mettre en évidence parmi les receveurs vedettes des deux clubs. Bien sûr, Cooper Kupp s’est élevé dans une classe à part cette saison; il est l’homme à tout faire des Rams. De l’autre côté, Deebo Samuel porte le même chapeau. D’ailleurs, dans le dernier duel contre L.A., Samuel avait engrangé 95 verges sur réceptions, 35 verges par la course et un touché, et il avait même réussi une passe pour le majeur à Jauan Jennings. Lorsqu’on vous dit que le no 19 est un véritable couteau suisse!

Tant Kupp que Samuel sont les hommes des grandes occasions pour leur attaque. Vers qui Stafford s’est-il tourné quelques instants après que Tampa ait créé l’égalité 27-27? Kupp. À qui Garoppolo s’était-il fié pour aller obtenir les premiers jeux nécessaires pour mettre la table au botté victorieux de Robbie Gould à Green Bay? Samuel. Ce sont des joueurs d’impact qui réalisent les gros jeux lorsque les enjeux sont à leur paroxysme.

Finalement, j’aurai un oeil attentif sur les gros noms acquis par les Rams au fil des derniers mois. Que réussira à faire Odell Beckham fils dans le match le plus important qu’il ait eu à disputer dans sa carrière? Jusqu’à présent, son apport en éliminatoires (et en fin de saison) est colossal en appui à Kupp.

Et que dire de Von Miller? À ses six derniers matchs, le secondeur de ligne compte sept sacs du quart, 11 plaqués pour des pertes et deux échappés provoqués, dont un qu’il a lui-même recouvré. On le sent de plus en plus dangereux et prêt à réaliser le genre de jeu qui peut changer un match du tout au tout. Ce qu’il y a d’idéal avec Miller présentement, c’est qu’il arrive à abattre son boulot sans être le principal point de mire des blogueurs adverses, qui en arrachent déjà en double couverture face à l’incroyable Aaron Donald. C’est un luxe qu’il n’avait pas avec Denver, puisqu’il était la principale menace à contenir. Garoppolo n’a qu’à bien se tenir face à ces deux-là, sans oublier Leonard Floyd, qui n’est jamais bien loin lui non plus!

Sur ce, bonnes finales d’association à tous!

* propos recueillis par Maxime Desroches