HOUSTON - Après 12 ans avec Houston, il y a peu de choses qui peuvent encore surprendre l'ailier espacé Andre Johnson.

Mais depuis que Bill O'Brien est aux commandes des Texans (2-1), certaines choses en ont étonné plus d'un, même le vétéran Johnson.

Un exemple : voir O'Brien dans le vestiaire en train d'échanger quelques plaisanteries avec ses joueurs.

« Il a plus d'interactions avec l'équipe, a dit Johnson. On ne voyait pas ça avec les entraîneurs qui sont passés avant lui. »

Voilà l'un des signes d'un changement de culture chez les Texans, un club qu'O'Brien, qui fait ses débuts dans la NFL, veut assurément façonner à son image.

O'Brien est arrivé à Houston après deux saisons à la barre de Penn State, où il avait le mandat peu enviable de succéder à Joe Paterno après le scandale d'abus sexuels impliquant Jerry Sandusky.

Il avait épaulé Bill Belichick à l'attaque en Nouvelle-Angleterre, de 2007 à 2012, et le poste à Penn State était son tout premier comme entraîneur-chef.

Depuis qu'il dirige les Texans, qui veulent se relever d'une saison de 2-14, sa maxime de référence est que rien n'est plus important que l'équipe. D'ailleurs, sur chaque casier du vestiaire, en plus du logo de la formation, il y a l'inscription « Placez toujours l'équipe en premier ».

O'Brien est résolument tourné vers l'avant, une de ses phrases les plus entendues étant « Nous ne parlons pas de ce qui est arrivé l'an dernier ».

Il oeuvre aussi de façon à ce que tout le monde dans l'organisation ait le sentiment de faire partie d'une grande famille.

"Nous sommes tous dans le même bateau, a dit O'Brien. Nous sommes des entraîneurs et c'est notre travail d'enseigner aux gars ce que nous voulons voir sur le terrain, mais nous voulons aussi avoir leur son de cloche, surtout les gars qui ont beaucoup d'expérience."

Chris Myers, un vétéran de 10 saisons qui est le centre des Texans depuis 2008, a remarqué un changement dès l'arrivée d'O'Brien. Il pense que les nouvelles façons de faire ont aidé à la cohésion de l'équipe.

« Dès le départ tout a changé, a dit Myers. C'était son intention de tout changer parce que comme ça c'est nouveau pour tout le monde, peu importe que vous soyez une recrue ou un vétéran. Personne n'allait pouvoir prendre les choses à la légère en se disant, 'je suis habitué à ça'. »

Le secondeur Brian Cushing apprécie le positivisme et l'enthousiasme d'O'Brien, et il aime aussi que tout le monde soit traité également, que vous soyez le tout premier choix du dernier repêchage ou un joueur de l'équipe d'entraînement.

« Il a beaucoup de respect pour tout le monde, dit Cushing. Il a vraiment à coeur chacun des gars, ce qu'ils font, comment ils se sentent. Il va donner du temps ou de l'attention à qui que ce soit qui en a besoin. »

Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas sévère. Pour décrire l'entraîneur de 44 ans, un mot revient constamment chez les joueurs : exigeant.

« Nous travaillons chaque jour et rien n'est tenu pour acquis, a dit le demi de coin Johnathan Joseph. Les responsabilités sont les mêmes pour tout le monde. »

O'Brien est aussi très sensibilisé aux questions familiales touchant ses joueurs. Quand il a été embauché, il a dit que l'un des attraits de l'emploi est la qualité des soins de santé à Houston. L'aîné de ses deux garçons, Jack, 11 ans, ne peut ni marcher ni parler à cause d'une rare maladie neurologique, la lissencéphalie, qui affecte environ un enfant sur 100 000.

Les joueurs ont été ébahis de voir son niveau d'ouverture à leurs situations personnelles, et ils apprécient vraiment de savoir que sa porte est toujours ouverte pour parler de ce qui les préoccupent, que ça concerne le football ou non.

« La famille est extrêmement importante pour lui, a dit Myers. C'est quelque chose qui lui vaut beaucoup de respect de la part des joueurs. »