Il y a tellement de sujets chauds dans la NFL après deux semaines que ça devient difficile d’en choisir seulement cinq. Ça bouge beaucoup dans la ligue avec des controverses, des blessures, des performances surprenantes ainsi que décevantes et certains joueurs qui veulent changer d’adresse.

Voici les cinq éléments qui ont retenu mon attention au cours de la dernière semaine dans la NFL.

Blessure de Roethlisberger, la fin d’une ère à Pittsburgh?

Il y a eu plusieurs blessures au cours de la deuxième semaine d’activités, mais la plus importante, c’est celle subie par le quart-arrière des Steelers de Pittsburgh Ben Roethlisberger. Évidemment, la perte de Drew Brees chez les Saints de la Nouvelle-Orléans ne passe pas inaperçue, mais en considérant que la saison de Big Ben est terminée, qu’il a 37 ans et qu’il en est à sa 16e campagne, sa perte annonce peut-être la fin de sa carrière et la fin d'une époque à Pittsburgh.

Cette équipe fonctionnait grâce à ses trois « B » au cours des dernières années. Antonio Brown, Le’Veon Bell et Big Ben faisaient la loi à Pittsburgh. Brown est maintenant parti, Bell aussi et là, c’est peut-être la fin pour Roethlisberger. C’est peut-être le début d’un temps nouveau pour cette organisation.

On sait que les Steelers tiennent à être compétitifs. Avec les départs de Bell et Brown, l’équipe ne jouait pas nécessairement bien, mais il reste qu’elle possède beaucoup de talents et qu’une place en éliminatoires faisait partie des objectifs pour la saison 2019. Il est clair qu’avec la perte de Roethlisberger, ça vient de changer la donne. Avec une blessure aussi importante, c’est peut-être la fin de la carrière du grand quart-arrière. Rater une saison complète après une telle chirurgie à son coude droit, à l’âge de Roethlisberger, c’est très inquiétant même si le principal intéressé à laissé savoir qu’il compte revenir. Même si l’intervention qu'il subira n’est pas aussi sérieuse qu’une opération de type Tommy-John, ça reste une opération à son bras lanceur. À son âge, ce sera très intrigant de voir s’il sera en mesure de reprendre le flambeau de l’équipe où il l’a laissé, en tant que quart élite dans la NFL.

Roethlisberger a eu une carrière prolifique, il est l’un des meilleurs passeurs de l’histoire de la ligue et son chemin se terminera sans aucun doute au Temple de la renommée. Sur le terrain, il a souvent été sensationnel. Même si sa carrière a connu différentes controverses hors du terrain, Big Ben demeure un grand quart-arrière.

Pour les Steelers, la saison s’annonce difficile et il faudra rapidement préparer la suite des choses. L’équipe a d’ailleurs procédé à une transaction qui a fait beaucoup jaser en faisant l’acquisition du maraudeur Minkah Fitzpatrick, des Dolphins, en retour d’un choix de première ronde en 2020. Au poste de quart-arrière, on va donc s’en remettre à Mason Rudolph, Josh Dobbs et Paxton Lynch qui a été récemment mis sous contrat. Ce sera vraiment intéressant de voir quelle direction prendra l’organisation et si elle sera en mesure de redresser le navire.

La situation amène une question récurrente : que faudra-t-il pour qu’une équipe mette sous contrat Colin Kaepernick ?

À chaque fois qu’il y a des blessures, la question se pose, mais cette fois, c’est plusieurs quart-arrières qui manqueront à l’appel et on ne semble même pas oser de parler de lui. Son agent aurait d’ailleurs contacté toutes les formations qui sont à la recherche d’un quart-arrière. Dans une ligue où on fait tout pour gagner, peu importe la qualité des individus qu’on engage, ça demeure surprenant. Kareem Hunt a signé avec les Browns , Antonio Brown s’est joint aux Patriots et Tyreek Hill a obtenu une prolongation de contrat à Kansas City. À mon sens, ce sont trois joueurs qui connaissent des problèmes à l’extérieur du terrain beaucoup plus graves que ceux de Kaepernick qui a simplement pris des positions politiques. C’est difficile de continuer à croire qu’il n’y a pas eu de collusion et qu’on n’a pas mis le quart-arrière volontairement à l'écart.

C’est encore un exemple d’un problème d’éthique dans la NFL. Ce sera intéressant de voir si une équipe va finalement lui donner la chance, mais pendant ce temps, ce sont les Steelers qui sont les grands perdants dans tout ça avec la blessure de Big Ben.

Déjà la vente de feu chez les Dolphins

Ça ne semble plus une cachette pour personne, les Dolphins de Miami sont en train de vider l’équipe pour préparer l’avenir. Outre la transaction de Minkah Fitzpatrick qui avait publiquement demandé une transaction lorsqu’il a réalisé ce qui se passait avec son club, on a transigé Laremy Tunsil qui est un des bons bloqueurs à gauche dans la ligue et on s’est débarrassé du receveur Kenny Stills pendant la saison morte. En plus, on a vu Cameron Wake, Kiko Alonso, Frank Gore et Danny Amendola, pour seulement nommer que ceux-là, quitter l'équipe après la dernière saison.

On comprenait qu’on effectuait une cure de rajeunissement à Miami, mais de voir une équipe de la NFL agir de la sorte, c’est très rare. De volontairement jeter une saison aux poubelles pour se positionner pour l’avenir, ça ne ressemble pas vraiment à ce qui se fait habituellement dans cette ligue. Personnellement, je m’oppose à ce genre d’approche.

C’est louable de vouloir bâtir pour l’avenir, mais pas au point de tirer un trait sur une saison après seulement deux semaines. Dans le sport professionnel, une seule équipe remporte le championnat, mais la mission d’une équipe c’est aussi d’offrir un spectacle, un divertissement à ses partisans en donnant la meilleure performance possible. En agissant de la sorte, on enlève tout espoir aux gens qui supportent l’équipe. Je peux comprendre certains joueurs de vouloir quitter, je comprends l’approche de Minkah Fitzpatrick. Certains le critiquent en disant qu’il est égoïste, mais quand les équipes disposent des joueurs comme ils en désirent, c’est donc normal que les joueurs utilisent certains leviers pour améliorer leur situation personnelle. Je n’aurai jamais de problèmes avec ça, jusqu’au jour où l’on traitera les joueurs comme des personnes et non comme du bétail.

Jalen Ramsey veut faire ses valises

Jalen Ramsey est un autre jeune talent qui a publiquement exprimé son désir de changer d’équipe. La vedette de Jaguars est l’un des meilleurs demis de coin dans la NFL, alors quand on parler d’un levier de négociations, il a le gros bout du bâton.

Ramsey a exprimé le désir de jouer avec un nouveau contrat, mais Jacksonville a clairement indiqué qu’il faudra attendre jusqu’à la fin de la saison. D’ailleurs, le demi de coin est toujours sous contrat pour la saison 2020 étant donné qu’il a été sélectionné au 5e rang du repêchage, les Jaguars ont déjà exercé leur option pour la cinquième année de son contrat.  Jacksonville possède donc les droits de Ramsey pour encore deux saisons presque complètes et c’est seulement à ce moment où il pourrait quitter, à moins qu’on lui applique l’étiquette de joueur de concession (Franchise tag), qui est d’ailleurs un autre outil mis en place par la NFL pour restreindre la liberté des joueurs.

Avec cette étiquette, oui le joueur reçoit un gros salaire, mais c’est seulement pendant un an, ce qui ne donne aucune assurance à long terme aux joueurs qui valent leur pesant d’or. Je comprends également ces joueurs de vouloir partir pour pouvoir assurer leur santé financière pour les années à venir.

Jalen Ramsey est très vocal, il n’est certainement pas le plus facile à gérer et c’est un gars qui est très extraverti. On a d’ailleurs vu sa prise de bec sur le banc avec son entraîneur-chef Doug Marrone avec qui il n’a jamais été sur la même page. Le demi de coin a fait une crise non justifiée quand Marrone a refusé d’en appeler d’un attrapé du receveur DeAndre Hopkins sur une possible obstruction de passe. Ramsey aurait dû se concentrer sur ce qu’il a à faire sur le terrain et laisser son entraîneur prendre ce genre de décisions.

Le demi de coin calque peut-être son attitude sur celle d’Antonio Brown en tentant de devenir le plus insupportable possible pour forcer l’équipe à se débarrasser de lui. Ce sera intéressant de suivre sa saga, car le marché pour aller chercher un demi de coin de premier plan comme lui devrait être très animé. Plusieurs équipes seront dans la course et tout indique qu’il pourrait changer d’adresse aussitôt que dans les prochains jours.

On rêve déjà d’une fiche de 16-0 à Foxboro

On s’excite, c’est normal, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre viennent de remporter deux victoires convaincantes. Tout d’abord contre les Steelers, contre qui ils ont accordé seulement trois points, puis contre les Dolphins dans un véritable massacre de 43-0. Dimanche dernier, on a probablement vu la meilleure équipe de la NFL contre la pire.

On dit souvent « Any Given Sunday » au football, car n’importe qui peut battre n’importe qui un dimanche de match, mais je pense qu’on pourrait jouer 365 jours de suite entre ces deux équipes et les Patriots triompheraient 365 fois. Il n’y avait simplement aucune chance que les Dolphins gagnent ce match.Tom Brady

Même s’ils ont inscrit des victoires contre des équipes plutôt faibles, il faut se demander si les Patriots peuvent répéter l’exploit de gagner tous leurs matchs de saison régulière cette saison. L’attaque fonctionne à plein régime, Tom Brady semble toujours défier les lois du temps et il peut compter sur un groupe de receveurs hors pair avec Josh Gordon , Julian Edelman et l’ajout d’Antonio Brown. Leur jeu au sol est l’un des plus dynamiques de la NFL avec une écurie de porteurs de ballon excessivement polyvalente qui peut tout faire sur le terrain. Avec de telles armes, on peut créer des confrontations avantageuses à chaque jeu. Je ne vois pas l’attaque des Pats ralentir pour la suite.

Un autre point qui retient mon attention, c’est la performance de l’unité défensive qui n’a accordé que trois petits points en deux matchs. La Nouvelle-Angleterre donne jusqu’à maintenant 236 verges par match, dont seulement 37 via la voie terrestre. C’est une équipe qui est vraiment très bien construite et évidemment, très bien dirigée par Bill Belichick.

Les Patriots sont déjà 2-0 et ils devraient facilement se rendre à 8-0. L’équipe affrontera les Jets, les Bills, les Redskins, encore les Jets et les Browns au cours des prochaines semaines. Je ne vois pas comment on pourrait perdre un de ces matchs-là. Quand ils afficheront un dossier de 8-0, on va commencer à parler d’une saison parfaite pour les Patriots, mais je veux être un précurseur et en parler avant tout le monde !

La route sera plus difficile pas la suite dans une série de cinq matchs où l’équipe sera vraiment testée. Les Patriots joueront à Baltimore, à Philadelphie, avant de recevoir les Cowboys pour retourner sur la route contre les Titans et terminer ça à domicile, contre les puissants Chiefs. Ce sera de loin le segment le plus difficile de la saison avant de conclure avec trois matchs en apparence faciles contre les Bengals, les Bills et les Dolphins.

Ne soyez pas surpris si les Patriots remportent 13 ou 14 victoires cette année, et ce ne serait vraiment pas un choc s’il réussissait à remporter leurs 16 matchs. Je suis déjà prêt à prédire que les Pats auront congé lors de la première semaine des éliminatoires et qu’ils seront de la finale de l’Association américaine en janvier prochain.

Bechkham Jr. brille de nouveau sur New York

Pendant la semaine, le très vocal receveur des Browns de Cleveland Odell Beckham fils a eu une prise de bec avec le coordonnateur défensif des Jets de New York Gregg Williams en l’accusant d’entraîner ses joueurs pour le blesser.Odell Beckham Jr.

C’est justement quand Williams était à l’emploi des Browns que Beckham s’était blessé gravement alors qu’il portait encore les couleurs des Giants. Cette semaine, Beckham ne s’est pas gêné pour accuser Williams de vouloir le blesser avec ses stratégies. Au lieu d’adopter une attitude digne d’un entraîneur, Williams a répliqué en disant que le receveur n’était pas l'un des joueurs les plus dynamiques de la NFL et c’est pourquoi les Giants s’en sont débarrassés. Évidemment, il a raté une belle occasion de se fermer la trappe en y allant d’un tel commentaire pour mettre de l’huile sur le neuf.

On connaît la suite, c’est Beckham qui a eu le dernier mot avec une performance de six réceptions pour 161 verges et un touché sur un jeu spectaculaire de 89 verges. Clairement, Williams s’est fait montrer qu’il avait tort, car Beckham a prouvé qu’il était l’un des athlètes les plus dynamiques et talentueux joueurs évoluant à sa position. On peut dire ce qu’on veut du personnage, on peut le détester, on peut se plaindre du fait qu’il porte une montre à 2 M$ lors des échauffements, ça demeure un des joueurs les plus dominants de la NFL et il a fait ravaler les mots de Gregg Williams.

Le point boni : Manning cède sa place à Jones

On l’avait vu venir et ça ne semblait qu’une question de temps. Les Giants de New York ont décidé de passer le flambeau de quart-arrière du vétéran Eli Manning à la recrue Daniel Jones.

Certains pensaient que ça prendrait plus de temps, mais ceux qui ont prédit que ça prendrait seulement deux semaines avant que Jones ne prenne la place du vétéran méritent une étoile à leur cahier. La saison des Giants semble (encore une fois) s’en aller nulle part, alors on est aussi bien de bâtir pour la suite. On a fonctionné de façon logique en donnant la chance à Manning de mener l’équipe en début de saison, mais il a prouvé qu’il est loin du passeur qu’il a déjà été. La décision de se tourner vers Jones est donc irréversible, on ne retournera jamais vers Eli Manning, ce qui marque la fin de son parcours décoré avec les Giants.