MIAMI - La saison était commencée depuis déjà deux mois en 1972 quand le garde des Dolphins de Miami Bob Kuechenberg avait parlé pour la première fois de la possibilité que l'équipe connaisse une saison parfaite.

Ayant porté leur fiche à 10-0 en battant les Jets de New York, Kuechenberg et son coéquipier Jim Langer travaillaient au complexe d'entraînement vétuste des Dolphins.

"On levait des poids dans la salle de bain qu'ils appelaient la salle des haltères, a rappelé Kuechenberg en riant. C'était vraiment petit. Il fallait mettre nos pieds au mur pour faire des exercices.

"J'ai dit à Langer: De toute évidence, nous ne perdrons pas un match."

"Il faut croire", a-t-il estimé.

"Je lui ai demandé: Quand?"

"Pas cette semaine, a-t-il répondu. C'est tout ce qu'il a dit."

En ayant raison des Redskins de Washington 14-7 pour remporter le Super Bowl, les Dolphins ont terminé avec une fiche parfaite de 17-0. Ils sont devenus la seule équipe à ne pas subir la défaite au cours d'une saison complète.

C'est un exploit exceptionnel et les joueurs des Dolphins de 1972 sont présentement divisés en ce qui concerne les chances des Patriots de la Nouvelle-Angleterre d'éviter la défaite cette saison et de conserver une fiche parfaite de 19-0.

Les Patriots, pour le moment, ont remporté leurs neuf premiers matchs.

"On n'en parlait jamais, a dit un des quarts des Dolphins de 1972, Earl Morrall. C'était comme si un lanceur était en train de réaliser un match sans point ni coup sûr. On n'en parlait pas."

Kuechenberg est d'accord.

"Cela n'avait jamais été accompli et on ne pensait pas que c'était possible", a-t-il dit.

En réalisant leur saison parfaite, les Dolphins n'avaient toutefois pas été aussi dominants que les Patriots cette année. Ils avaient remporté des victoires par un, deux et quatre points en saison régulière, et ironiquement, leur seul match à sens unique, un gain de 52-0, avait été contre la Nouvelle-Angleterre.

Mais les temps, évidemment, ont bien changé. A l'époque, il était plus difficile d'effectuer de longues passes. Le quart Bob Griese et le receveur Paul Warfield ont été intronisés au Temple de la renommée du football mais les Dolphins n'avaient complété que 40 passes lors de leurs trois matchs des séries, l'emportant par un total de 17 points.

L'entraîneur-chef des Dolphins Don Shula misait plutôt sur une solide attaque au sol avec le centre-arrière Larry Csonka et les demis Mercury Morris et Jim Kiick. D'ailleurs, ils avaient battu une marque de la NFL vieille de 36 ans au chapitre des gains au sol, et avec Csonka et Morris, ils étaient devenus la première équipe à aligner deux joueurs ayant gagné 1000 verges au sol.

"Tout ce qu'on recherchait, c'était d'avoir six verges à gagner au deuxième jeu, a signalé Kuechenberg. Si un jeu nous donnait plus de 10 verges, c'était un miracle. Mais on n'allait pas nous empêcher de gagner au moins quatre verges."

Et les Dolphins avaient continué de gagner même si Griese avait raté 11 départs en raison d'une fracture à une jambe. Morrall, qui l'avait remplacé, avait été aussi efficace que lui pour diriger l'attaque au sol.