LA NOUVELLE-ORLEANS (AP) - La dernière fois que les Ravens de Baltimore étaient en ville, c'était deux jours avant que l'ouragan Katrina ne vienne détruire le toit du Superdome.

L'atmosphère était plutôt feutrée dans le stade à moitié plein à l'occasion de ce match préparatoire que les Ravens ont remporté 21-6 devant une formation des Saints qui s'apprêtait à vivre quatre mois comme des gitans.

Cette saison, les équipes visiteuses n'ont pas encore réussi à l'emporter dans un Superdome retapé, où des Saints (5-1) revigorés ont fait la joie de leurs partisans - et aussi des téléspectateurs acquis à leur cause - au moyen de victoires contre les Falcons d'Atlanta, les Buccaneers de Tampa Bay et les Eagles de Philadelphie.

"C'est évident que ce sont les chouchous de la ligue, tout le monde les aime, comme il se doit, a déclaré l'entraîneur des Ravens Brian Billick cette semaine. Se présenter sur le terrain dans le but de les vaincre, c'est comme vouloir tabasser Mère Teresa. Les gens ont le goût de nous dire, 'que faites-vous là, bande de vauriens?'

"Reste que c'est ce que nous devrons essayer de faire."

Les Ravens (4-2) ne peuvent se permettre d'être des hôtes parfaits, eux qui ont perdu deux matchs de suite avant leur semaine de congé.

Les vacances sont survenues au bon moment, notamment parce que le quart Steve McNair avait besoin de repos après avoir été mis KO dans le plus récent match de Baltimore. Il en a profité pour se remettre d'une commotion cérébrale et d'une blessure au cou.

McNair s'est entraîné cette semaine avec l'équipe première et on s'attend à ce qu'il soit en mesure de jouer.

"Il est prêt, a déclaré l'ailier rapproché Todd Heap après avoir vu McNair s'entraîner cette semaine. On ne voyait aucune trace de commotion cérébrale. En gros, c'était le Steve habituel."

Le congé a aussi permis à Billick de mettre au point l'offensive des siens après qu'il eut congédié le coordonnateur à l'attaque Jim Fassel. Billick choisira les jeux à effectuer pour la première fois cette saison, dans un stade où la foule fait tellement de bruit qu'elle gêne les équipes visiteuses.

"Ils n'auront jamais rien vu de tel, a dit Billick de ses joueurs. J'ai déjà été dans ce bâtiment-là alors que l'atmosphère était à son comble. Le bruit ne va nulle part. De tous les amphithéâtres avec un dôme, c'est là un des endroits où il est le plus difficile de jouer."

Les Saints semblent avoir lancé une nouvelle ère sous l'égide de l'entraîneur recrue Sean Payton, mais reste qu'ils se retrouveront face à une défensive qui n'a cédé que 11,5 points par match, la troisième meilleure moyenne dans la ligue. Les Ravens ont réussi 19 sacs du quart jusqu'ici, dont la plupart par des secondeurs qui effectuent des tracés complexes dans le but d'appliquer de la pression sur le quart adverse.

Il s'agira peut-être du défi le plus important cette saison pour la nouvelle ligne à l'attaque des Saints, qui a de nouveaux partants à chaque position, y compris le garde recrue Jahri Evans et le bloqueur Jon Stinchcomb.

"Cette défensive représente un défi avant même que le ballon ne soit mis en jeu, en ce sens qu'il faut penser vite pour réaliser quel homme sera le tien, a noté Stinchcomb. On a vu beaucoup de films où ils provoquent de la confusion au sein de la ligne à l'attaque adverse. Ils ont aussi de grands athlètes. Ce qui fait qu'il faut d'abord décider qui bloquer, puis il faut réussir à le faire, deux étapes qui ne sont pas faciles."

Jusqu'à maintenant, la nouvelle ligne à l'attaque des Saints n'a cédé que six sacs, blanchissant même à ce titre des Eagles de Philadelphie qui en avaient réalisé 23 avant d'affronter La Nouvelle-Orléans il y a deux semaines au Superdome.