En fouillant un peu dans mes papiers à l’issue du marché des joueurs autonomes, j’ai constaté une tendance particulière.

Comme nous le savons tous, les équipes ne peuvent pas s’en remettre au marché pour acheter un championnat. Ceux qui ont tenté le coup ont échoué. En fait, les dernières années montrent que les plus grands dépensiers ont rarement eu une fiche gagnante ou amélioré significativement leur dossier.

En 2012, les Buccaneers de Tampa Bay (147,38 millions), les Bills de Buffalo (118,98 millions), les Saints de La Nouvelle-Orléans (114,55 millions) et les Rams de St Louis (106,2 millions) ont été les plus généreux, mais n’ont pas connu une saison au-dessus de ,500. Les Bucs ont remporté trois matchs de plus, mais ont quand même terminé avec une fiche de 7-9. Les Bills ont raflé le meilleur joueur disponible – l’ailier défensif Mario Williams – mais ont répété leur dossier de 6-10. Les Saints ont comblé de nombreux postes, mais la controverse entourant le programme de primes aux blessures et la suspension de l’entraîneur-chef Sean Payton les ont condamnés à passer d’un dossier de 13-3 à un de 7-9. Les Rams se sont aussi améliorés par 5 matchs et demi (7-8-1), mais ce ne fut pas suffisant.

En 2011, les Eagles de Philadelphie ont mis sur pied ce qui devait être la « Dream Team » en s’entendant avec 12 joueurs pour des contrats dont la valeur totale a été de 127,1 millions de dollars, ce qui ne les a pas empêchés de passer d’une campagne de 10-6 à 8-8. Les Jaguars de Jacksonville ont été les seconds à dépenser le plus d’argent avec 115,53 millions cette année-là, mais ont encaissé trois défaites supplémentaires (5-11). Les Seahawks de Seattle ont amorcé leur période de reconstruction sous les ordres de Pete Carroll en déboursant 107,6 millions, mais ce fut le statu quo à 7-9.

Nous passerons outre l’année 2010, alors qu’il n’y avait pas de plafond salarial, puisque seulement 51 joueurs ont changé d’organisation et l’échantillon n’est donc pas assez grand pour poser une analyse. Cependant, il est à noter que les Bears de Chicago ont gagné le gros lot en mettant la main sur l’ailier défensif Julius Peppers et ils ont dépensé 111 millions en contrats, ce qui leur a permis d’engranger quatre victoires de plus (11-5) en route vers les éliminatoires.

En 2009, les Broncos ont été la seule équipe à franchir la barre des 100 millions, plus précisément 108,5, et ils sont demeurés au beau fixe à 8-8.
En 2008, les Jets en ont eu pour 109,62 millions. Ils ont déjoué la tendance en s’améliorant par cinq gains (9-7), mais ils n’ont pas participé aux éliminatoires et un changement d’entraîneur s’en est suivi.

Enfin, en 2007, les 49ers de San Francisco ont mené le bal avec 129,37 millions et ont chuté à 5-11 après une précédente campagne de 7-9.
On peut penser que les Dolphins de Miami renverseront cette tendance, eux qui ont sorti 146,1 millions de leur portefeuille cette année. Ils ont un jeune quart-arrière qui fait le travail en Ryan Tannehill et ils ont ajouté les receveurs éloignés Mike Wallace et Brandon Gibson, en plus de l’ailier rapproché Dustin Keller. Après avoir connu une saison de 7-9, on peut s’attendre à ce qu’ils grappillent quelques victoires de plus avec ces ajouts.

Les Colts d’Indianapolis aussi ont bonne mine. Ils ont présenté un dossier de 11-5 avec la recrue Andrew Luck aux commandes. Leurs huit nouvelles acquisitions ne les assurent peut-être pas de majorer ces statistiques, mais elles ne devraient pas leur faire mal non plus.

Je ne veux pas prétendre que le mauvais sort s’abat systématiquement sur toute équipe qui se permet de dépenser une somme dans les neuf chiffres, mais il faut faire preuve de prudence quand on flambe autant d’argent. L’histoire récente prouve qu’un gros chéquier n’est pas gage de succès.