Les Titans connaissent leur identité et l'appliquent à la lettre
NFL mardi, 9 nov. 2021. 16:04 vendredi, 13 déc. 2024. 17:49
Fidèle à mon habitude, je vous propose cinq sujets d'actualité ayant retenu mon attention au cours des derniers jours sur la planète football, tant dans la NFL que la LCF.
Les Titans connaissent leur identité
Auteurs d’un cinquième gain consécutif, les Titans du Tennessee ont offert une autre sublime performance contre les Rams de Los Angeles, en dépit du fait qu’ils jouaient pour la première fois sans l’excellent demi offensif Derrick Henry.
Les Titans étaient prêts à relever ce défi et pas à peu près. J’ai trouvé qu’ils ont envoyé un message fort avant même le début du match, alors qu’ils ont procédé au botté d’envoi avant même que l’invité spécial des Rams, Michael Buffer, ne puisse compléter sa phrase signature, « Let’s get ready to rumble! » Ça annonçait que le Tennessee voulait porter le premier coup de poing, et qu’on s’attendait à ce que ce soit une bataille de rue. C’est exactement le genre de prestation qui nous a été présentée.
Fidèle à la philosophie de l’entraîneur-chef Mike Vrabel, cette équipe a une identité qui est la robustesse et l’agression. Ça fonctionnait bien avec Henry, qui est bien entendu le moteur de l’équipe, mais aussi le reflet de cette culture organisationnelle.
On a donné le ton en réalisant deux sacs du quart aux dépens de Matthew Stafford sur la première séquence de la rencontre, qui a été embêté par la pression tout au long du match. Le front défensif des Titans a gagné la guerre des tranchées haut la main, et on a vu que cela a mené à deux interceptions rapides lancées par le quart des Rams. Plusieurs doutes ont été émis au sujet de cette unité défensive en début de saison, mais elle continue de s’améliorer de semaine en semaine. Il faut bien que ce soit le cas pour enregistrer des victoires contre les Bills, les Chiefs, les Colts et les Rams.
On ignore quand Derrick Henry sera prêt à effectuer un retour dans la formation. Mais à voir les Titans s’améliorer même en son absence, il y a de fortes chances que l’équipe soit très bien positionnée pour faire du bruit en matchs d’après-saison lorsque « King Henry » sera disponible.
La ligne offensive des Als : ça prendra des solutions
Les Alouettes ont subi une défaite de 31-21 au domicile des Blue Bombers de Winnipeg, mais ils peuvent néanmoins repartir de là avec la tête haute. Malgré le résultat, on a pu s’apercevoir qu’il est possible d’offrir une excellente opposition même aux meilleures formations de la LCF.
Jusqu’à présent cette année, les Oiseaux ont gagné plusieurs matchs en faisant preuve de résilience. Samedi, ce n’était pas une victoire, mais la troupe de Khari Jones a tenu tête à l’équipe possédant la meilleure fiche du circuit, à 11-1.
Ç’a été un bon premier départ pour le quart Trevor Harris avec sa nouvelle équipe. Il a semblé assimiler assez rapidement un nouveau système de jeu. Le porteur de ballon William Stanback a également connu un fort match, avec une récolte supérieure à 100 verges.
L’unité défensive a bien maîtrisé l’attaque des Bombers pour sa part, mais l’affrontement a basculé lorsque la ligne offensive montréalaise a commencé à flancher. Philippe Gagnon s’est blessé, et cela a mené à des permutations. Dès ce moment, on a senti que le front défensif de Winnipeg commençait à attaquer et à remporter plus de batailles. Harris s’est trouvé sous pression de manière beaucoup plus soutenue.
Pendant ce temps, le jeu au sol qui fonctionnait pourtant bien a été quelque peu abandonné. Peut-être avait-on l’impression de ne pas être assez solide à l’avant avec cinq joueurs pour obtenir du succès dans cette phase. Malheureusement, ç’a été un point tournant dans la rencontre.
Maintenant, il faudra arriver à trouver des solutions. L’état de santé de Gagnon et de Sean Jamieson seront des dossiers à suivre de près. S’ils doivent patienter avant de revenir au jeu, il faudra penser à changer le ratio sur la ligne offensive, alors qu’on joue présentement avec quatre joueurs de ligne canadiens. Peut-être pourrait-on réduire ce nombre afin d’amener des Américains et offrir une profondeur supplémentaire? Chose certaine, il faut solutionner cet aspect qui s’avère le maillon faible des Als. Dans l’ensemble, l’équipe joue du bon football, mais à court terme, il faut certainement prioriser ce problème.
Débuts pénibles de Love à Green Bay
Nous étions plusieurs à être curieux de voir à l’oeuvre Jordan Love derrière le centre chez les Packers, après une semaine un peu folle en lien avec les commentaires très médiatisés d’Aaron Rodgers sur sa non-vaccination.
Avec un an et demi de préparation depuis son arrivée dans l’organisation, on aurait pu être tentés de penser que Love se trouvait dans de bonnes dispositions pour prendre le relais. Ç’a plutôt été extrêmement difficile pour lui face aux Chiefs de Kansas City, et ça s’est vu dès la première passe qu’il a décochée dans le match. On a vu un quart qui manque d’anticipation, dont les lectures de jeu étaient trop lentes, et surtout, qui faisait preuve d’énormément d’imprécision. Il n’y avait pas de chimie avec son groupe de receveurs, notamment Davante Adams, qu’il a ciblé avec régularité mais sans connaître de succès.
Cela dit, c’est un début peu convaincant, mais il ne faut pas partir en peur et croire que c’est nécessairement terminé pour lui. En ce qui me concerne, Jordan Love doit être prêt à être le quart partant des Packers en septembre 2022, et non en novembre 2021. Malgré les nombreux correctifs à apporter, il pourra bâtir sur cette première expérience. Plus que tout autre chose, ça nous a peut-être montré qu’il aura besoin d’un nombre élevé de répétitions avant de s’approcher du potentiel qu’on voyait en lui en le sélectionnant à la fin de la 1re ronde en 2020.
Autre sortie lamentable de Darnold
Le niveau de jeu inquiétant affiché par le quart des Panthers de la Caroline Sam Darnold s’est poursuivi une semaine de plus, alors qu’il a été une fois de plus incapable de faire avancer son attaque dans une défaite de 24-6 aux mains des Patriots de la Nouvelle-Angleterre.
On confirme encore un peu plus chaque semaine que les Panthers ont fait une grave erreur d’évaluation en amenant Darnold dans l’organisation après ses déboires chez les Jets de New York en début de carrière. L’état-major et l’entraîneur-chef Matt Rhule estimaient qu’ils pouvaient lui offrir un encadrement susceptible de faire de son expérience à New York un lointain souvenir, et de faire de lui un quart de concession.
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En début de saison, les résultats étaient franchement surprenants. On s’est mis à se demander si un vent de renouveau n’avait pas fait de lui un athlète changé, tout en se gardant une certaine gêne puisque les victoires acquises étaient contre les Jets, les Saints de La Nouvelle-Orléans et les Texans de Houston. Tôt ou tard, le naturel se pointe le bout du nez, et c’est ce qu’on voit depuis que Darnold est confronté à de meilleures équipes.
D’une moyenne de 297 verges aériennes et un pourcentage de passes complétées de 60,8 % à ses quatre premiers matchs de 2021, avec cinq touchés par la passe et trois interceptions, il a chuté drastiquement durant les cinq suivants, complétant seulement 51,9 % de ses passes, avec 159 verges en moyenne par rencontre, et le tout avec un ratio abominable de deux touchés pour huit interceptions. C’est un revirement de situation complet, et on ne peut mettre le dos sur le fait que ses adversaires étaient des super-puissances, puisqu’il y a eu dans le lot les Eagles de Philadelphie, les Giants de New York, les Vikings du Minnesota et les Falcons d’Atlanta. On ne parle pas ici de grandes équipes de la NFL.
Clairement, les Panthers n’ont pas investi massivement dans leur ligne offensive durant l’entre-saison et ça paraît. Mais Sam Darnold démontre encore d’importantes lacunes : il semble nerveux dans la pochette, précipite ses gestes et ne protège pas bien le ballon. Après cet échantillon de neuf matchs dans son cas, on peut réellement affirmer que les Panthers sont dans une impasse.
C’est dommage pour la Caroline, qui dès l’acquisition de Darnold avait annoncé qu’elle exerçait son option sur le contrat du quart en vue de 2022, à un salaire de 18,9 millions $. Il est encore possible de s’en débarrasser, mais si c’est l’avenue qu’on privilégie, son départ laissera des traces sur la masse salariale de l’équipe. Et de toute façon, les Panthers seraient-ils prêts à offrir son poste au réserviste P.J. Walker? C’est certain que le personnel d’entraîneurs discute de cette option ces jours-ci, et il sera intéressant de voir si on choisira de jeter l’éponge dans le cas de Darnold.
Le roman-savon se poursuit à Vegas
Décidément, il faut avoir le coeur fait solide pour être un partisan des Raiders de Las Vegas cette année. Après le gâchis qu’a été la saga Jon Gruden et ses échanges de courriels misogynes et racistes, puis l’épisode de conduite dangereuse et irresponsable de Henry Ruggs III ayant causé la mort, voilà qu’un autre membre de l’organisation s’est retrouvé sous la loupe, soit l’ancien choix de 1re ronde Damon Arnette. Après s’être disputé avec un individu à l’extérieur du terrain, Arnette a proféré des menaces de mort envers l’homme en question dans une publication parue sur Instagram, et dans laquelle on le voyait brandir des armes.
C’est surréaliste qu’un athlète de la NFL ait assez peu de jugement pour croire qu’un tel comportement ne sera pas réprimandé. Les Raiders ont tôt fait de libérer le demi de coin de 25 ans.
Je ne dis pas que tout le monde chez les Raiders est un cas à problème, mais présentement, il y a un nuage toxique qui flotte au-dessus de cette équipe. Est-ce un produit de Vegas, qui après tout est surnommée la ville du vice? Pas entièrement, mais on ne peut pas faire semblant que cette réalité n’existe pas. Pour l’instant, il y a plus de vice que de bon sens du côté des Raiders.
Des questions devront être posées au sujet de la culture de cette équipe, qui pourtant sur le terrain se trouve encore en bonne posture pour jouer en éliminatoires. Vegas est la ville qui ne dort jamais, et si on en croit l’échantillon qui est à notre disposition après un an et demi dans ce marché, c’est un réel danger.
* propos recueillis par Maxime Desroches