La saison de la NFL s'amorcera le jeudi 4 septembre alors que les Packers de Green Bay visiteront les Seahawks, à Seattle. Le match vous sera présenté sur RDS2. Du 25 août au 4 septembre, le RDS.ca vous présente une série d'articles afin de mettre la table pour la saison 2014, une division à la fois. Aujourd’hui, survol de la NFC Nord.

Les Packers ont conservé le contrôle de la NFC Nord en 2013 de justesse, devançant les Bears par un rare match nul à la fin de la saison. Il s’agissait d’un quatrième sacre consécutif pour la bande à Aaron Rodgers et tant et aussi longtemps que l’excellent quart sera aux commandes de l’offensive, un autre résultat serait une déception dans la ville fromagère.

La question n’est plus de savoir si les Packers sont en mesure de gagner la division. Non, à Green Bay, le dilemme est de savoir si on peut surmonter le défi des Seahawks et des 49ers afin d’accéder au Super Bowl.

Tandis que les Packers se positionnent, les Bears se préparent pour une prise de possession hostile d’une division qui leur file entre les doigts. Ce serait une première pour l’ancien entraîneur des Alouettes, Marc Trestman, lui qui est de plus en plus à son aise à la barre d’une équipe de la NFL à la tradition riche et victorieuse.

Ce qui a changé dans la division

On ne change pas une formule gagnante à Green Bay, on capitalise sur le talent en place. Les Packers devront malheureusement jouer la saison sans le gros plaqueur défensif B.J. Raji qui s’est blessé à un bras lors des matchs préparatoires et devra passer sous le bistouri. Le receveur James Jones s’est aussi trouvé une autre équipe. Même si les Packers n’ont pas fait sauter la banque à tous les niveaux, ils ont tout de même ajouté le vétéran Julius Peppers sur la ligne défensive en espérant qu’il lui reste un peu de magie pour les quarts adverses en le reculant chez les secondeurs pour lui offrir une seconde vie. Le choix de première ronde de l’équipe lors du repêchage, Ha’Sean (Ha Ha) Clinton-Dix, devrait aussi avoir un impact rapidement sur le terrain en 2014.

Les Bears ont vu les autres équipes piger dans leurs bons coups des saisons passées, incluant Peppers à Green Bay en plus de Devin Hester, maintenant avec les Falcons, et Josh McCown à titre de quart partant chez les Bucs. L’organisation ne s’est pas contentée de se faire dépouiller par contre, loin de là. Jared Allen vient prendre la place encore chaude de Peppers et Lamarr Houston doublera l’offre sur la ligne défensive à la suite du départ du vétéran étoile. Le volubile receveur éloigné Santonio Holmes tentera d’offrir une dernière vie à sa carrière en rejoignant l’attaque des Bears. Kyle Fuller, sélectionné en première ronde du repêchage pour aider la tertiaire, sera aussi un rouage important de la défensive à Chicago.

Il y a toujours un tumulte assourdissant à la fin d’une saison à Detroit et cette fois, l’entraîneur Jim Schwartz a levé le camp et à sa place s’installe le plus calme et posé Jim Caldwell. La fiche de 7-9 de 2013 a laissé un goût amer et s’en est suivi plusieurs départs, volontaires ou non, au sein de l’équipe. Ainsi quittent Chris Houston, Louis Delmas, Nate Burleson, Willie Young, Shaun Hill et le vétéran botteur David Akers. Parmi les nouveaux visages chez les Lions, notons Golden Tate, James Ihedigbo, Darryl Tapp, le réserviste Dan Orlovsky ainsi que l’ailier rapproché recrue Eric Ebron (photo) sélectionné lors de la 1^re ronde du repêchage.

À la suite d’une maigre récolte de cinq victoires en 2013, un petit ménage de fin de saison était à prévoir chez les Vikings. Dans la foulée, Jared Allen, John Carlson, Chris Cook, Josh Freeman, Toby Gerhart, Erin Henderson, Marvin Mitchell et Kevin Williams ne font plus partie des plans de l’organisation. On a plutôt fait de la place à deux recrues très prometteuses : le secondeur Anthony Barr et le quart Teddy Bridgewater, tous les deux sélectionnés lors de la 1^re ronde du repêchage. Aux recrues s’ajoutent les vétérans Captain Munnerlyn, Kurt Coleman, Jasper Brinkley et Linval Joseph. Les Vikings regardent clairement vers l’avenir et ils ont peut-être déjà le quart qui les mènera à la terre promise.   

À quoi s’attendre en 2014

Aaron Rodgers découpe les défensives adverses comme un chirurgien en quête d’un bonus de Noël et ça ne changera pas en 2014. Le système de Mike McCarthy s’est moulé aux extraordinaires habiletés de son quart partant et toute l’équipe en bénéficie. La formule reste la même, sauf qu’on espère de grosses performances de la part du demi offensif Eddie Lacy à sa deuxième saison dans le circuit. C’est la beauté d’avoir un quart qui attire l’attention de la défensive adverse, le jeu au sol s’améliore par défaut à cause du nombre réduit de défenseurs adverses dans les corridors de course. Pour les Packers, c’est l’occasion de frapper un grand coup contre la division.

Par contre, il n’y a pas que l’attaque de Green Bay qui sera dévastatrice cette saison dans la division. Celle des Bears pourrait lui ravir le titre avec l’explosion d’Alshon Jeffery la saison dernière et une saison de plus à peaufiner les tactiques de Marc Trestman. Jay Cutler, lorsqu’il reste en santé, répond très bien aux stratégies de l’ancien entraîneur des Alouettes et la culture à Chicago a complètement changé pour en être une très axée sur le rythme dicté par l’offensive et la présence constante de deux receveurs très dangereux sur le terrain (Jeffery et Brandon Marshall). Ajoutons à cela le polyvalent Matt Forte et une ligne offensive améliorée et les Bears sont en voiture pour une production constante de points. Les quelques lacunes en défensives seront pour ainsi dire négligeables en raison des nombreux points qui seront comptés par l’attaque. Qui sait, peut-être même que Santonio Holmes sera le complément idéal à cette attaque déjà bien rodée. Tout repose sur les épaules de Cutler qui, après avoir signé une lucrative prolongation de contrat, devra guider les Bears jusqu’à la terre promise plus tôt que tard.

Chez les Lions, c’est l’amorce d’une nouvelle identité sous la tutelle de Jim Caldwell. L'année 2013 a été catastrophique par rapport aux attentes de l’équipe et le jeu de Matthew Stafford en a laissé plus d’un perplexe dans la ville de l’automobile. Bien sûr, Calvin Johnson jette un baume sur bien des tracas de l’offensive, mais il ne reste qu’un seul homme dans le sport d’équipe par excellence. Son quart devra l’aider et on oserait penser qu’il s’agit d’une situation sans retour pour Stafford et les Lions. Avec Golden Tate aux côtés de Johnson, Reggie Bush toujours en forme et la recrue Eric Ebron, Stafford ne manquera pas d’options et les Lions pourraient rapidement retrouver le chemin de la victoire, si la discipline est au rendez-vous. C’est que le manque de jugement hante souvent la défensive des Lions, surtout du côté de Nick Fairley et Ndamukong Suh, et les performances de tout le monde autour se détériorent quand les deux mastodontes font à leur tête. Qui plus est, la tertiaire des Lions est une énigme pour l’instant et c’est à se demander s’ils auront les munitions nécessaires afin de ralentir Rodgers et Cutler dans la division. Sinon, les aspirations de l’équipe trouveront une fin tragique.

Au Minnesota, la transition se fera éventuellement vers Teddy Bridgewater, mais pour l’instant Matt Cassell est toujours aux commandes de l’attaque avec, derrière lui, l’intarissable Adrian Peterson (photo). Le problème, c’est que l’attaque se résume pas mal à Adrian Peterson. La venue de Greg Jennings la saison dernière n’a pas alimenté la flamme, et à moins d’une explosion de la part du jeune Cordarrelle Patterson (ce qui est fort possible), on voit mal un résultat différent à celui de l’an dernier. L’ailier Kyle Rudolph s’est bien défendu par contre la saison dernière avec cette attaque. On se demande aussi comment la ligne défensive se comportera sans Jared Allen et Kevin Williams, deux vétérans qui ont connu de très bonnes saisons pour les Vikings par le passé. La saison 2014 ne sera pas mémorable pour les Vikings, mais tout n’est pas perdu.

Les détails qui feront la différence

Aussi bon soit Aaron Rodgers, il ne peut pas gagner les matchs tout seul. La défensive de Dom Capers devra se lever pour son quart et, surtout, trouver une façon d’alléger la tâche de Clay Matthews et d'oublier l’absence de Raji. Le nouveau venu Peppers pourra aider, certainement, tout comme le secondeur québécois Andy Mulumba, mais on regarde plus du côté de la tertiaire pour faire une différence. Tramon Williams et Sam Shield devront former une excellente paire pour soulever les Packers vers une meilleure saison qu’en 2013.

Martellus Bennett (photo) a mis du temps avant de s’imposer dans la NFL, lui qui y évolue depuis 2008, mais au cours des deux dernières saisons, il s’est certainement fait une place parmi les bons ailiers rapprochés au niveau du jeu aérien. Il a capté cinq touchés pour les Giants en 2012 puis cinq autres pour les Bears en 2013. Si ses bonnes performances se poursuivent, il ajoutera une dimension très physique à l’offensive des Bears qui sera complète et dévastatrice.

Excluant les trente livres en trop de Nick Fairley, les Lions surveilleront étroitement le quart  Matthew Stafford. C’est une évidence de placer les performances du quart au centre des résultats d’une équipe, mais les Lions en 2014 devront invariablement se rallier derrière le quart doté d’un bras canon. Avec les cibles en place et les enjeux, Stafford n’a plus de marge d’erreur lors de sa sixième saison. Tous les ballons ne doivent pas aller vers Calvin Johnson et Stafford devra affûter sa prise de décision. Si Stafford se dresse, les Lions seront à surveiller.

Les Vikings ne sont pas à un détail près, définitivement pas même. Avec de nombreuses occasions devant lui, le demi de coin Xavier Rhodes pourra faire un grand saut dans sa progression lors de sa deuxième saison dans la NFL. Toujours en quête d’une première interception chez les pros, Rhodes pourra aider la revitalisation d’une tertiaire très permissive en 2013.

En bref…

Il y a aura une course à deux équipes dans la NFC Nord en 2014 et le tout se décidera à la toute fin de la saison. Aaron Rodgers et Jay Cutler mèneront des offensives dévastatrices et, au final, la meilleure défensive des deux récoltera les grands honneurs de la division, laissant les Lions et les Vikings dans le sillage.