Après avoir présenté une fiche de 13-3 en saison régulière, disputé deux matchs éliminatoires au Lambeau Field et avoir eu droit à une dernière révérence de Brett Favre, les Packers de Green Bay estimaient présenter un bilan financier positif en 2007.

Et ils y sont parvenus, bien que les profits n'ont pas été aussi importants qu'espérés, une situation qui vient donner du poids aux appréhensions des dirigeants des Packers vis-à-vis la santé financière de la NFL.

Les Packers ont généré des revenus d'opération d'environ 241 millions $ US durant l'année fiscale 2007-2008, qui se terminait le 31 mars, soit environ 10 pour cent de plus que lors de l'année précédente. Mais en raison d'une hausse significative des dépenses reliées aux joueurs, les profits d'opération de l'équipe ont chuté de plus de 37 pour cent, pour s'établir à 21,4 millions $.

"Nous avons connu une bonne année, a pris la peine de rappeler Mark Murphy, président et chef de la direction des Packers. Mais pas aussi forte qu'on aurait pu anticiper."

Les dirigeants des Packers croient que leur équipe se classe tout juste après le top-10 des concessions les plus lucratives de la ligue, même si elle évolue dans le plus petit marché médiatique. Mais ça ne les empêche pas de s'inquiéter de l'avenir, après avoir constaté une significative hausse des coûts reliés aux dépenses des joueurs de leur équipe. Ceux-ci sont passés de 110 millions $ en 2006-2007 à 124 millions $ l'an dernier.

Murphy a précisé que cette hausse venait principalement des bonis versés à des vétérans de l'équipe, mais elle confirme une tendance grandissante au niveau de la ligue, à l'effet que les équipes investissent plus d'argent dans l'espoir d'être compétitives, sans pour autant bénéficier d'une hausse correspondante au chapitre des revenus,

C'est pouquoi, selon Murphy, les propriétaires de la NFL ont décidé d'abroger la convention collective avec l'Association des joueurs, en mai dernier. L'entente actuelle demeure valide jusqu'à la fin de la saison 2010, mais les propriétaires souhaitent négocier un nouveau contrat qui leur permettra de garder une plus grande part des revenus que la ligue et les équipes perçoivent.

Récemment, les propriétaires ont affirmé avoir versé 4,5 milliards $ aux joueurs lors de la dernière saison, soit un peu moins que 60 pour cent de leurs revenus globaux.

"Les dépenses reliées aux joueurs augmentent à un taux plus élevé, et ça nous inquiète", a admis le trésorier des Packers, Larry Weyers.

A titre de société publique, les Packers sont la seule formation de la NFL à dévoiler son bilan financier annuel. Mais selon Murphy, d'autres équipes du circuit se retrouvent dans la même situation et vivent les mêmes inquiétudes.

"Lorsque vous examinez attentivement la situation, ça explique pourquoi les propriétaires ont de telles craintes", a ajouté Murphy.

Les Packers ont également des préoccupations bien personnelles lorsqu'il est question du renouvellement de la convention collective, soit le maintien du partage des revenus et du plafond salarial.

"Je crois qu'il est extrêmement important de préserver les mécanismes que la ligue a instaurés", a déclaré Weyers.

Localement, l'équipe se porte bien après avoir généré des revenus de 105 millions $, comparativement à 93 millions $ un an plus tôt. Selon Weyers, les rénovations apportées au Lambeau Field sont aussi profitables qu'elles l'avaient été estimées, et aident l'équipe à demeurer compétitive tout en attirant les touristes à Green Bay à l'année longue, et pas seulement durant la saison de football.

"Afin de connaître du succès dans cette ligue, vous devez dépendre de plus en plus de vos revenus locaux", croit Weyers.