KANSAS CITY, Mo. - Andy Reid fait comme tout le monde de ce temps-ci. L'entraîneur-chef des Chiefs de Kansas City est confiné dans son sous-sol, tente de sortir en public tandis qu'il travaille sur un poste de travail de fortune constitué d'un ordinateur, de sa tablette et d'une vieille table de chevet.

La différence? Il tente de bâtir un club qui défendra son titre du Super Bowl.

C'est déjà assez difficile en temps normal: seulement sept équipes ont gagné deux titres d'affilée. Ça l'est encore davantage alors que toute l'entre-saison a été foutue en l'air en raison d'une pandémie qui a affecté autant l'autonomie que le que le repêchage, en passant par les séances d'entraînement que les équipes mettent habituellement sur pied à compter d'avril.

« On se tient aussi au courant qu'on peut avec les informations transmises par la ligue, a déclaré Reid en téléconférence, jeudi. On se prépare comme si on allait avoir une saison. Ça peut servir à redonner de l'énergie au pays, qui en a bien besoin de ce temps-ci. En même temps, nous sommes très sensible à la situation actuelle. » 

Reid voit le prochain repêchage de la même façon. Il aura lieu à huis clos et pourrait être une agréable distraction pour les amateurs en ces temps difficiles. Mais il se produira aussi en même temps que plusieurs personnes feront face à de graves ennuis de santé ou financiers, des problèmes beaucoup plus importants.

Entre-temps, Reid et le directeur général Brett Veach tentent de combler les brèches de leur formation.

Avec bien peu d'espace sous le plafond salarial, les Chiefs ont été bien tranquilles sur le marché des joueurs autonomes. Ils ont embauché le vétéran joueur de ligne offensive Mike Remmers pour donner plus de profondeur à cette position; ils ont offert un contrat au demi de coin Antonio Hamilton en espérant qu'il se batte pour un poste de partant; finalement, ils ont embauché le quart de la XFL Jordan Ta'amu.

En plus d'apposer l'étiquette de joueur franchise au plaqueur Chris Jones, c'est à peu près tout ce qu'ont fait les Chiefs. Le plafond salarial est une raison. La pandémie de COVID-19 en est une autre.

Comme les Chiefs ne savent pas quand ils pourront réintégrer leur complexe et que la NFL ne sait pas quand - ni si - les entraînements pourront reprendre, la valeur de joueurs connaissant déjà le système en place grimpe en flèche. C'est pourquoi cette décision concernant Jones se veut une sage décision, malgré le coût financier. C'est aussi pourquoi les Chiefs ont ramené le receveur Demarcus Robinson.

« Absolument. Vous aimez toujours garder le plus de gars possible, a avoué Reid. L'autre partie de la réponse se trouve dans le travail que doit effectuer Veach pour se plier au plafond salarial. Mais la logique dicte que plus vous pouvez ramener des gars qui connaissent le plan de match, vous le faites. »

Chose certaine, les Chiefs ont encore plusieurs trous à combler au sein de leur formation. Le plus pressant à combler est à la position de demi de coin, après que Kendall Fuller eut quitté et que Bashaud Breeland et Morris Claiborne sont toujours joueurs autonomes. Les Chiefs ont aussi besoin d'aide sur la ligne défensive et chez les demis à l'attaque, avec un Damien Williams qui est blessé plus souvent qu'à son tour.

Les Chiefs espèrent pouvoir combler quelques-unes de ces lacunes lors du repêchage, même s'ils ne pourront pas évaluer qui que ce soit au préalable et avec un processus d'entrevues à distance seulement.

« C'est là où mon expérience à l'Université San Francisco State vient en aide, a expliqué Reid. C'était une université de division II, sans bourse d'études complète. Rien n'était facile dans cette institution. Afin d'enregistrer les entraînements, nous avions un gars grimpé dans une échelle. On avait des gars qui ramassaient les roches afin qu'on saute sur le terrain d'entraînement. Ces expériences vous aident quand tout m'est pas parfait. »