La dernière semaine d’activités a été particulièrement excitante dans la Ligue nationale de football, alors que l’histoire s’est malheureusement répétée pour les Cowboys de Dallas.

Pour la troisième fois en autant de saisons, les Cowboys n’avaient qu’à remporter leur dernier match pour se qualifier pour les éliminatoires. Et pour la troisième fois, c’est un rival de division qui les a éliminés. Après les Giants et les Redskins, c’était au tour des Eagles.

Mais il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui donnait cher de la peau des Cowboys cette année. Privés des services de leur quart-arrière numéro un Tony Romo, ils ont dû se rabattre sur le substitut Kyle Orton. Malgré tout, ce dernier n’a pas mal fait. Loin de là.

L’unité défensive a également limité les dégâts en donnant 24 points et 366 verges aux Eagles.

Ce qui a coulé les Cowboys, c’est la sous-utilisation du demi DeMarco Murray, qui a porté le ballon que 17 fois pour 51 verges. En comparaison, Orton a effectué 46 tentatives de passe. Murray connaissait pourtant un bon début de match avant son échappé pendant la première série à l’attaque de son équipe. Les Cowboys ont abandonné quelque chose qui fonctionnait.

En utilisant l’attaque au sol, une équipe aide son quart, sa ligne offensive et même son unité défensive. Ce n’est pas uniquement une question de temps de possession, mais également d’équilibre. Il n’y avait même pas de joueur dans le champ arrière sur un quatrième essai avec une verge à franchir. Quel genre de message tu envoies à la défense adverse?

Orton a malheureusement fait un Romo de lui-même en lançant une interception en fin de rencontre, mais encore là, il est possible de critiquer le choix de jeu. Pourquoi y aller avec une tentative de passe sur un premier essai, dans le milieu du terrain par surcroît. C’est ultimement décevant pour Orton, étant donné que ç’aurait fait une belle histoire en éliminatoires.

Du côté des Eagles, l’entraîneur-chef Chip Kelly participera aux éliminatoires à sa première saison à la barre de l’équipe. Malgré tout, les Eagles sont imprévisibles et il est difficile de savoir de quoi ils auront l’air en éliminatoires. Un parcours qui s’annonce intéressant à suivre.

Du grand Rodgers

Les Lions s’étant sortis eux-mêmes de la course aux éliminatoires, les Packers et les Bears s’affrontaient pour le titre de la division Nord de l’Association Nationale.

Les Bears avaient raté une belle occasion la semaine précédente contre les Eagles, tandis que les Packers pouvaient compter sur le retour de leur quart Aaron Rodgers. En son absence, les Packers avaient présenté un dossier de 2-4-1 et de 2-5-1 en ajoutant le match où il s’est blessé.

Et avec Randall Cobb, les Packers formaient pour une des rares fois cette saison un semblant d’équipe en santé. Quand un club mise sur un quart de la trempe de Tom Brady, Peyton Manning ou Rodgers, tout, mais vraiment tout est possible. Nous l’avons encore vu dimanche.

En fin de rencontre, Rodgers a étiré un jeu avec ses jambes comme il sait si bien le faire, puis a repéré Cobb dans les zones profondes. Bref, les deux joueurs qui revenaient au jeu ont procuré la victoire aux Packers.

Cette situation est évidemment très décevante pour l’entraîneur-chef des Bears Marc Trestman. Décimée par les blessures, son unité défensive a été incapable de tenir le coup. Reste que cette première saison est une réussite pour Trestman.

L’attaque a été grandement améliorée, le quart Jay Cutler connaissant une meilleure saison à tous les niveaux : statistique, confiance, personnalité et attitude. Le système a prouvé qu’il était fort lorsque Josh McCown a remplacé Cutler pendant la saison et avec l’émergence d’Alshon Jeffrey, les Bears peuvent maintenant compter sur deux receveurs de passes de premier plan.

Sauf que la défense n’est plus ce qu’elle était. Dire qu’elle a justement été une des grandes forces de cette équipe pendant des années…

Mais la grande question demeure : est-ce que Cutler sera de retour la saison prochaine? Le principal intéressé le souhaite, alors que le directeur général Phil Emery a indiqué que l’étiquette de joueur de concession pourrait lui être attribuée.

La NFL est résolument devenue une ligue de passeurs et ces derniers sont une denrée rare. Se débarrasser de Cutler peut être une option, mais pour le remplacer par qui? Est-ce que les Bears voient quelque chose en McCown pour les cinq ou six prochaines années? Préparent-ils une transaction? Chose certaine, si Cutler est libre, plusieurs clubs seront intéressés à ses services.

Les Browns rapides sur la gâchette

Les Browns n’ont pas perdu de temps avant d’annoncer le congédiement de leur entraîneur-chef Rob Chudzinski. Les dirigeants ont justifié leur décision en expliquant que l’équipe n’avait pas progressé pendant la saison, qu’elle avait même régressé.

Mais Chudzinski pouvait-il faire autrement? Pour faire une analogie de poker, c’est comme s’il avait un 2 et un 7 dépareillés entre les mains. Et ce n’est pas évident pour les joueurs non plus. Chaque année, les gens en place changent. Il est impossible d’établir une continuité.

Chudzinski avait été la première embauche de Joe Banner et Michael Lombardi, et ils le congédient déjà? Chudzinski avait été un des premiers entraîneurs embauchés l’année dernière, ce qui signifie qu’il n’était pas un choix par défaut.

Qui plus est, le premier choix Trent Richardson a été échangé en cours de saison, ce qui voulait dire que l’équipe bâtissait déjà en vue de la prochaine campagne. Mais Chudzinski était condamné à gagner? Cette décision me rend vraiment perplexe.

Une suggestion intéressante

Les partisans des Steelers de Pittsburgh ne peuvent qu’être déçus à la suite de la mauvaise décision des arbitres pendant le match entre les Chargers de San Diego et les Chiefs de Kansas City. En raison d’une pénalité qui n’a pas été donnée, les Steelers ont été éliminés.

À juste titre, l’entraîneur-chef des Steelers Mike Tomlin ne veut pas ruminer cette histoire trop longtemps et propose de faire des arbitres des employés à temps plein de la ligue. Une idée que je partage, étant donné que la NFL est une industrie de 10 milliards de dollars.

Les arbitres pourraient suivre des formations et effectuer des camps d’évaluation lorsqu’ils ne travailleraient pas dans un match. Mais au final, les arbitres ne sont pas responsables de l’élimination des Steelers. Comme Tomlin l’a dit, son équipe a connu sa part de problèmes qu’elle ne commencera pas à discuter de ceux des autres.

*Propos recueillis par Francis Paquin