Ce n’est pas évidemment pas la première fois que cela arrive, mais il semble y avoir quelqu’un qui s’assure qu’il y ait un duel au sommet entre Peyton Manning et Tom Brady chaque année!

Cela donne un match qui est toujours attendu par tous les amateurs de football et celui de dimanche entre les Broncos de Denver (6-1) et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (6-2) ne fera pas exception à la règle. Place au jeu d’échecs qui opposera Manning à Bill Belichick.

D’ailleurs, l’entraîneur-chef des Patriots ne tarit pas d’éloges à l’endroit de Manning, jugeant qu’il est - de loin - le meilleur quart-arrière qu’il a eu la « chance » d’affronter pendant toute sa carrière. Belichik a rappelé à quel point il devra être préparé. Il s’agit de tout un compliment!

Cela dit, comment les Patriots parviendront-ils à ralentir la grosse machine offensive des Broncos? Assisterons-nous à un copier-coller du scénario de la rencontre disputée l’année dernière à Foxborough, alors que les Patriots étaient revenus de l’arrière pour l’emporter 34-31 en prolongation, alors qu’ils perdaient pourtant 24-0 à la demie?

Cette fois, je me demande comment les Patriots relèveront le défi, tellement l’attaque des Broncos est complète. L’histoire prouve que Belichick cherche toujours à priver le quart adverse de sa meilleure arme. Mais dans le cas de Manning, c’est pratiquement impossible, car ses cibles peuvent être énumérées de la sorte : 1A, 1B, 1C et 1D au lieu de 1, 2, 3 et 4!

Par exemple, le receveur de passes Demaryius Thomas a récolté des gains de 626 verges à ses quatre derniers matchs, une moyenne de 157 verges par rencontre. Est-ce que Darrelle Revis sera celui qui le surveillera? L’année dernière, Thomas avait été limité à 4 attrapés pour 31 verges en jouant contre Aqib Talib à Foxborough. En éliminatoires, Thomas s’était repris en captant 7 passes pour 133 verges, alors que Talib brillait par son absence.

Mais même si Revis surveille étroitement Thomas, il restera toujours l’ailier rapproché Julius Thomas, le meneur de l’équipe au chapitre des touchés. Si je me fie à la semaine dernière, Belichick a envoyé le demi de coin Brandon Browner contre l’ailier rapproché des Bears de Chicago Martellus Bennett. Sauf que malgré tout cela, il reste encore Emmanuel Sanders, Wes Welker et le porteur de ballon Ronnie Hillman.

Pendant la rencontre disputée la 12e semaine d’activités en 2013, les Patriots avaient clairement concédé le jeu au sol aux Broncos, testant ainsi la patience de Manning. Et si ce dernier s’obstinait à lancer le ballon, il jouerait avec le feu en raison des surnombres en couverture de passe. Cette formule avait permis aux Patriots de gagner, même si les Broncos avaient porté le ballon 48 fois pour 280 verges. Le demi Knowshon Moreno avait effectué 37 courses pour 224 verges, tandis que Manning n’avait récolté que 150 verges par la voie des airs.

Brady et Manning se sont affrontés 15 fois depuis le début de leur carrière et le premier a nettement l’avantage avec 10 victoires contre 5 défaites. Brady a également gagné 3 de leurs 4 derniers rendez-vous, et ces 3 victoires ont été enregistrées à Foxborough. Cela dit, Manning n’a pas été mauvaise avec 11 passes de touché et 4 interceptions, mais Brady a été meilleur avec 7 passes de touché et aucune interception. La clé sera peut-être ainsi la défense des Broncos.

Cette dernière sera-t-elle en mesure de provoquer au moins un revirement afin de voler une possession, chose qu’elle n’a pas réussie à ses quatre derniers matchs contre les Patriots. Par contre, il sera intéressant de voir comment Belichick contrera Von Miller et DeMarcus Ware. Utilisera-t-il des formations à deux ailiers rapprochés pour contenir ce duo? Ou encore, enverra-t-il certains joueurs afin que Miller s’installe comme secondeur extérieur plutôt que comme ailier défensif où il pourrait attaquer le quart à chaque jeu.

À l’opposé, ce ne sera pas évident pour la défense des Patriots en raison des blessures. L’histoire se répète pour les Patriots, mais il faut savoir que cette défense va peut-être plier, mais elle ne cassera pas. Elle est opportuniste comme en témoigne son ratio de plus-11 au chapitre des revirements et elle a toujours le don de réussir le gros jeu au bon moment.

Et dire qu’après la défaite de 41-14 devant les Chiefs de Kansas City à la fin septembre, plusieurs se demandaient si c’était la fin du football en Nouvelle-Angleterre. Depuis ce fameux match, Brady roule à fond de train avec ses 14 passes de touché et aucune interception. Il joue son meilleur football.

La recette des Redskins inspirera-t-elle les Cardinals?

L’autre match de la fin de semaine à surveiller sera celui qui opposera les Cardinals de l’Arizona aux Cowboys de Dallas. Avec les Lions de Detroit (6-2), les Cardinals (6-1) et les Cowboys (6-2) présentent les meilleurs dossiers de l’Association nationale.

Mais une question demeure : comment les Cowboys réagiront après leur défaite crève-cœur subie la semaine dernière contre les Redskins de Washington? Le quart-arrière Tony Romo jouera-t-il? J’ai tendance à croire que lui, car les blessures ne l’ont jamais arrêté depuis le début de sa carrière. Il est même parfois au sommet de sa forme dans de telles circonstances!

La semaine dernière, les Redskins ont battu les Cowboys en étant intraitables défensivement. Ils ont utilisé le blitz à outrance, comme si le coordonnateur défensif Jim Haslett s’était dit qu’il arrêterait le jeu au sol des Cowboys avec un surnombre parce que ces derniers ne pourraient pas bloquer tout le monde. Et en contrant le demi DeMarco Murray, Romo serait obligé d’opter pour la passe, et comme il y aurait surnombre à la ligne d’engagement, il devrait se débarrasser rapidement du ballon.

Cela a été un succès sur toute la ligne! Les Cowboys n’ont jamais trouvé de solutions aux blitz des Redskins. Les Cardinals devaient saliver en voyant cela, étant donné que le blitz, c’est leur mode d’opération depuis le début de la saison. Bref, les Cowboys seront-ils en mesure de résoudre le « blitz du jour » comme je l’appelle. Les Cowboys devront démontrer dès les premiers instants de la rencontre qu’ils ont la réponse, sans quoi l’après-midi sera long!

Par contre, les receveurs de passes des Cowboys devront aider Romo en effectuant des tracés courts ajustés. La semaine dernière, Romo était souvent prêt à lancer le ballon, mais ses cibles courraient encore dans les zones profondes. Et puisque blitz signifie défense à un contre un, les Dez Bryant et Terrance Williams de ce monde devront gagner impérativement leurs batailles.

Cela dit, les Cardinals sont équipés pour aller à la guerre avec des demis de coin de la trempe d’Antonio Cromartie et Patrick Peterson. Le brio de ces deux joueurs-là permet aux Cardinals d’être excellents contre l’attaque au sol, puisqu’ils pointent au 3e rang de la ligue avec une moyenne de 77,9 verges par match. Ils sont même à égalité en 1re position avec une moyenne de 3,3 verges par course. Bref, ils bouchent tous les corridors et peuvent ainsi être agressifs.

Il s’agira donc d’un défi de taille pour Murray, lui qui a porté le ballon 19 fois pour 141 verges la semaine dernière contre les Redskins. J’imagine d’ailleurs la frustration des partisans des Cowboys de ne pas voir Murray courir une seule fois en prolongation après avoir gagné 8 verges sur le 1er essai. Mais comme si les astres étaient alignés, les Cowboys présentent un dossier de 17-1 lorsque Murray court 20 fois et de 6-19 quand il court 19 fois ou moins.

En conclusion, ce match vaut le détour, car les Cowboys aiment contrôler le temps de possession en portant le ballon, tandis que les Cardinals aiment les longs jeux de passes. Face aux Eagles de Philadelphie la semaine dernière, Carson Palmer a lancé des passes de touché de 80 et 75 verges. Autre élément à surveiller, la ligne à l’attaque des Cardinals n’a donné que 11 sacs depuis le début de la campagne, alors que celle défensive des Cowboys n’en a obtenu que 10.

*Propos recueillis par RDS.ca