GREEN BAY, États-Unis - Bien qu'il soit rare que l'on voit une recrue se conduire avec la confiance tranquille qu'affiche Randall Cobb depuis son arrivée avec les Packers de Green Bay, Aaron Rodgers dit avoir déjà vu ça avant.

Depuis les premiers jours du camp d'entraînement, Rodgers dit que Cobb lui rappelle un autre jeune receveur de passes qui a eu un impact immédiat : Greg Jennings. C'est pour ça que Rodgers ne croit pas que Cobb laissera sa performance de deux touchés à son premier lui monter à la tête.

«Dès son arrivée ici, il y avait quelque chose de différent autour de ce type, a indiqué le quart des Packers. Comme quand Greg Jennings est arrivé ici en 2006. Il y avait un petit quelque chose de différent chez lui. C'était une recrue, il montrait beaucoup de respect, mais il marchait et se conduisait comme un vétéran, sans être le genre de recrue que vous souhaitez voir prendre de la maturité. Il a déjà cette classe, cette maturité.»

Cobb, un choix de deuxième tour, a capté sa première passe de touché en carrière au premier quart du match de jeudi dernier, une spectaculaire passe et course de 32 verges, qui s'est terminée par un plongeon dans la zone des buts.

Il a ajouté un autre touché au troisième quart, ramenant un botté d'envoi sur 108 verges pour un touché, égalant un record de la NFL. Il s'agit aussi du premier touché des Packers sur un botté d'envoi depuis 2000.

Cette grosse soirée de Cobb se veut la continuité des succès qu'il a connus au camp d'entraînement et en matchs préparatoires, juste avant qu'il ne soit tenu à l'écart par des meurtrissures au genou. Il tente de demeure humble, tout en admettant que l'humilité ne soit pas le trait de caractère que l'on retrouve le plus souvent chez les receveurs étoiles.

«Oui, c'est de cette façon que sont plusieurs des gars, a dit Cobb. Mais comme j'ai déjà dit, je suis différent. Je tente de rester moi-même.»

Déjà, jeudi dernier, Cobb a admis que ses deux touchés étaient le résultat d'erreurs. Il a couru le mauvais tracé sur le premier et il estime qu'il aurait dû mettre un genou au sol dans sa zone de buts sur le botté d'envoi. Il s'attendait d'ailleurs à ce que son entraîneur lui en parle.

«Je n'ai pas reçu d'aussi mauvais commentaires que ce à quoi je m'attendais, a-t-il dit en souriant. Mais en même temps, je sais que j'ai fait des erreurs. À des moments cruciaux de la rencontre, si je commets ces erreurs et que je ne suis pas découvert, je fais rater le jeu au complet. Alors c'est très important que je travaille afin de m'améliorer et de poursuivre mon apprentissage.»

Quand on lui a demandé plus tôt cette semaine ce qu'il avait pensé de la décision prise par Cobb sur le botté qu'il a récupéré huit verges à l'intérieur de sa zone des buts, l'entraîneur-chef des Packers, Mike McCarthy, a indiqué que les joueurs étaient notés selon leurs assignations, leurs décisions et leur technique.

Pour la décision, il a échoué. Même chose pour l'assignation. Et la technique?

«C'était toute une technique», a dit McCarthy.

Les entraîneurs des Packers veulent généralement que les spécialistes des retours de bottés mettent un genou au sol si le ballon se retrouve plus de cinq verges à l'intérieur de la zone des buts. Cobb en a d'ailleurs fait sourciller plus d'un avec sa réponse quand on lui a demandé d'expliquer sa décision après le match.

«J'ai fait confiance à Dieu, a dit Cobb. Il m'a dit de sortir ce ballon.»

Quand on lui a reparlé de ce commentaire, mercredi, Cobb a de nouveau indiqué que sa décision avait été prise en fonction de sa foi.

«Il y a plusieurs choses illogiques dont Dieu s'occupe, a dit Cobb. Ce n'était pas une très bonne décision que de tenter de sortir ce ballon. Mais je fais assez confiance à Dieu pour croire qu'il me mettra en bonne position, en position d'effectuer un bon jeu.»

Est-ce que Cobb aura du mal à balancer ses moments d'inspirations religieuses avec les désirs de ses entraîneurs?

«Ma priorité est dans ma foi en Dieu, a-t-il répondu. Je veux dire, ça passera toujours avant toute chose. Mais en même temps, je dois respecter le plan de match et prendre des décisions intelligentes.»

Le coordonnateur des unités spéciales des Packers, Shawn Slocum, n'entrevoit pas de problème de son côté.

«C'est plutôt une bonne façon de voir les choses, a indiqué Slocum. C'est un facteur de prise de décision plutôt puissant.»

Bien que ses erreurs aient mené à de brillants résultats jeudi dernier, Cobb sait qu'il doit maîtriser davantage le plan de match s'il veut obtenir plus de temps de jeu.

«Je fais encore des erreur, a-t-il admis. Oui, je veux être sur le terrain, mais les entraîneurs ne me feront pas jouer si je ne sais pas ce que je fais.»

Erreurs ou pas, Cobb a déjà gagné le respect de Rodgers.

«Pour un jeune — il vient d'avoir 21 ans — il comprend vraiment où se trouve sa place au sein de cette équipe et comment agir en professionnel, a dit Rodgers. Nous ne nous inquiétons pas à son sujet. Nous devons seulement lui donner le ballon plus souvent.»

« Vous savez que je ne peux pas arrêter de jouer au hockey.