Voici cinq éléments qui ont retenu mon attention au cours de la dernière semaine dans la NFL, à commencer par le travail de Russell Wilson.

Wilson connaît une saison absolument spectaculaire et ça s’est poursuivi en fin de semaine face aux Browns de Cleveland. On parle beaucoup de la magie de Patrick Mahomes et des qualités d’improvisation d’Aaron Rodgers, mais au final, celui qui est capable de mettre tout ça ensemble pour aller chercher des victoires et être aussi productif chaque match, c’est probablement Russell Wilson.

Depuis le début de la saison, il a complété plus de 72 % de ses passes et a lancé 14 passes de touché contre aucune interception, donc il prend également de très bonnes décisions. Il est très mobile, ajoutant à peu près six courses en moyenne par match, et il va chercher une vingtaine de verges juste pour garder les défenses adverses sur un pied d’alerte. Il est capable de courir et d’ailleurs il a réussi un touché face aux Browns. C’est un excellent leader et on sait qu’il va bien se préparer tous les matchs. Lors de la dernière rencontre face aux Browns, même quand son équipe tirait de l’arrière par deux possessions, on n’a jamais senti la panique ou senti que le match était terminé pour les Seahawks, si bien qu’ils sont revenus de l’arrière grâce au brio de Wilson. Même qu’à un certain moment au troisième quart, Wilson a perdu la communication dans son casque alors que les entraîneurs s'en servent pour donner des instructions qui sont ensuite relayées par le quart-arrière. Il a donc dû lui-même sélectionner les jeux pendant une séquence, ce qui a mené à un touché des Seahawks qui leur a permis de prendre les devants 25-20. Bref, Wilson est capable de tout faire. C’est une saison exceptionnelle pour lui et selon moi, c’est peut-être le meilleur quart-arrière de la NFL après six semaines d’activités.

Les Cowboys doivent se reprendre en main, et vite

Est-ce que c’est la panique chez les Cowboys de Dallas? Après un début de saison où tout le monde vantait leurs mérites et disait que c’était une des meilleures équipes de la NFL, ils viennent tout d’un coup de perdre trois matchs de suite et affichent un dossier de 3-3. Il y a différentes choses qui expliquent cela.

ContentId(3.1341942):NFL : Cowboys 22 - Jets 24 (football)
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Tout d’abord, ils ont commencé la saison contre les Redskins de Washington, les Giants de New York et les Dolphins de Miami, trois des pires formations de la ligue. C’est normal d’avoir été aussi productifs et d’avoir inscrit pas moins de 97 points durant cette période. Mais ensuite, on a rencontré une opposition plus forte face aux Packers de Green Bay. Ce qui fait surtout en sorte qu’on pourrait se mettre à paniquer un peu plus, c’est cette toute dernière défaite contre les Jets de New York. On n’était pas censé perdre contre une équipe qui n'avait pas encore de victoire en poche cette saison au moment de les affronter. Même si c’était le retour de Sam Darnold et que les Jets ont une bonne défense, une équipe qui aspire à accéder au Super Bowl ne peut se permettre de perdre contre une équipe qui est à 0-4 à la semaine 6.

Qu’est-ce qui explique la défaite? On a eu des blessures tout au long de la saison, mais cette fois-ci, deux bloqueurs sont tombés au combat en Tyron Smith et La’el Collins. On a perdu les services d’Amari Cooper, mais encore une fois, on aurait dû être en mesure de surmonter ces blessures et on n’a pas été capable de le faire. Offensivement, on a beaucoup vanté le sélectionneur de jeu Kellen Moore et je l'ai moi-même fait. On disait que le quart Dak Prescott est plus créatif et qu’il peut ouvrir son jeu, donc on avait un cahier de jeux plus dynamique, mais peut-être que les autres équipes ont commencé à déceler comment le nouveau coordonnateur offensif opérait et quelle sorte de système il avait. Après six semaines, on a maintenant plus de visuels et de statistiques en banque, en plus d'une meilleure idée de ses tendances, donc les autres clubs semblent s’être ajustés à ce que Moore fait.

Ce n’est pas encore la fin du monde pour les Cowboys parce qu’il reste encore beaucoup de football à jouer, mais en même temps, il faut commencer à se poser des questions et à renverser la situation si on espère remporter notre section. Une section qui cette année ne produit pas beaucoup et qui n’est pas très forte, donc tout est encore possible. Mais si ça continue comme ça, malgré la loyauté qu’on a démontrée envers Jason Garrett après 10 ans à la barre de l’équipe, je ne peux m’imaginer qu’il ne sera pas congédié si le club ne participe pas aux éliminatoires ou s'il connaît une fin de saison difficile.

Je m’inquiète aussi pour les Chiefs

Une autre équipe pour laquelle on s’inquiète, ce sont les Chiefs de Kansas City. Après un départ canon de cette formation, voilà qu'elle a encaissé deux revers consécutifs et avec un peu la même formule. Hier, les Texans de Houston ont établi l’attaque au sol avec 192 verges de gains et ils ont contrôlé le temps de possession grâce à 83 jeux réalisés et 40 minutes passées avec le ballon en main. C’est également la formule qui a profité aux Colts d’Indianapolis la semaine dernière. On a gagné la guerre des tranchées et on a gardé Pat Mahomes sur le banc.

ContentId(3.1341907):NFL : Texans 31 - Chiefs 24 (football)
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Un des éléments qui amènent des difficultés aux Chiefs, c’est la blessure à Mahomes. À cause d'une blessure à une cheville, il est clairement moins mobile, il peut moins improviser et moins créer de choses, ce qui fait habituellement de lui un joueur aussi spécial. On lui a enlevé ces facultés-là et ça paraît. Ça change le type de quart-arrière qu’il est et le type de menace qu’il présente pour les autres équipes.

J’imagine que tout va se remettre dans l’ordre quand il va revenir en forme, mais le problème qui est le plus visible et inquiétant à long terme, c’est la défense. On a fait beaucoup de choses pour changer cette unité défensive, on a amené beaucoup de nouveaux joueurs et on a changé notre coordonnateur défensif. Malgré tout, on est présentement incapable de quitter le terrain et incapable d’empêcher l’adversaire d’établir l’attaque au sol. C’est inquiétant parce qu’on n’a pas vraiment vu de bons résultats après six semaines d’action, KC est même l’une des pires équipes du circuit pour contrer les équipes adverses. On comprend qu’avec un nouveau coordonnateur et de nouveaux joueurs, ça peut prendre du temps à se mettre en branle, mais après six semaines on devrait commencer à voir des résultats et ce n’est pas encore le cas. Il faut trouver une solution rapidement pour réajuster le tir. C’est une équipe qui a l’attaque pour se rendre au Super Bowl, mais une défense qui ne devrait même pas se rendre en éliminatoires.

Zach Brown, ou comment se tirer dans le pied

On accuse souvent les athlètes d’avoir la langue de bois et de ne pas dire grand-chose. Des fois, quand on entend une bonne déclaration, les médias sont contents parce que ça donne du matériel qui fait jaser, mais il faut quand même faire attention à ce qu’on dit. On ne veut pas donner à l’autre équipe ce qu’on appelle du « bulletin board material », c’est-à-dire quelque chose qui donne matière aux joueurs pour se motiver.

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Zach Brown, des Eagles de Philadelphie, l’a appris à ses dépens quand il a dit que Kirk Cousins était le maillon faible des Vikings du Minnesota. Il a dit qu’ils ont une bonne ligne à l’attaque, de bons receveurs et de bons porteurs de ballon, mais que le point faible est vraiment Kirk Cousins. C’est peut-être vrai, pour être honnête, mais tu ne peux pas dire une telle chose. Ça semble d'ailleurs avoir bien motivé Cousins, qui a complété 76 % de ses passes et lancé pour 333 verges et trois touchés dans la victoire de 38-20 des siens. Il lui a fait ravaler ses paroles assez vite.

En plus de ça, Brown a été libéré par les Eagles lundi. On peut s’imaginer que ce n’est pas juste à cause de sa déclaration et probablement plus à cause de son jeu, mais en même temps, il s’est placé sous les projecteurs et il a eu l’air d’un fou.

Il faut faire attention comme athlète de ne pas dire n’importe quoi ou attaquer gratuitement les autres équipes parce que ça peut se revirer contre nous comme c’est arrivé à Brown.

L’arbitrage est pire que jamais

J’en ai déjà parlé cette année, mais je n’ai pas le choix de revenir là-dessus parce que le problème de l'arbitrage a été mis en évidence plus que jamais hier. L'arbitrage dans la NFL fait vraiment défaut et il va falloir trouver des solutions.

ContentId(3.1342153):NFL : Lions 22 - Packers 23
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Hier, à la fin du match entre les Lions et les Packers, ces derniers avaient le ballon et tentaient de remonter le terrain pour essayer de prendre les devants. C’est alors que Trey Flowers des Lions a écopé deux fois de pénalités pour avoir porté ses mains au visage du joueur de ligne qui se trouvait devant lui, David Bakhtiari. Pénalités qui n’en étaient pourtant pas et c’était clair à la reprise vidéo, alors que Flowers avait plutôt la main au niveau du collet. Ces deux pénalités ont fait très mal aux Lions. La première est survenue sur l’avant-dernière séquence du match : en troisième et 10, il y a eu un sac du quart et on aurait forcé un dégagement, mais les Packers ont continué la séquence et ç’a mené à un touché qui leur a permis de s'approcher à 22-20. L’autre pénalité est survenue en troisième et 4 sur la dernière séquence du match : les Lions ont arrêté les Packers mais on a décerné une pénalité, ce qui a permis aux locaux de continuer leur séquence et d’écouler toutes les secondes avant de faire le placement victorieux.

C’est assez fou de voir que dans une industrie qui se vante d’être la meilleure ligue au monde avec de l’argent qui lui sort par les oreilles, on ne peut pas avoir un meilleur arbitrage que ça ou un système qui permet de corriger des erreurs flagrantes comme celle d’hier.

Il faut trouver une solution parce que ça affecte le produit et ça affecte les rencontres. Il y a plus de pénalités par match que dans les 5-6 dernières années. On a essayé de demander la reprise vidéo pour les obstructions de passe, mais quand on va à la reprise, le centre de commande refuse obstinément de renverser la décision. D’ailleurs, je pense qu’on n’en a renversé aucune depuis le début de la saison malgré plusieurs demandes de contestation. Même si c’est flagrant. Ce n’est donc peut-être la meilleure solution pour ce genre de pénalité non plus.

Je ne sais pas trop comment on va en arriver à une solution mais il faut clairement qu’on aborde ce problème. Ça affecte le produit, ça cause des matchs parfois plus longs et ça affecte le résultat. La NFL a vraiment une patate chaude entre les mains. C’est malheureusement l’histoire de la saison jusqu’à maintenant et on ne veut jamais que l’arbitrage soit le sujet no 1 dans une ligue.

* Propos recueillis par Audrey Roy