C’est la période des Fêtes, et qui dit Noël dit fin de la saison régulière au football américain. Les enjeux des dernières parties avant le calendrier éliminatoires sont immenses!

Nous avons eu beau déployer un effort honnête contre les Steelers de Pittsburgh il y a deux jours, nous avons tout de même essuyé un revers de 20-12 au Heinz Field. Au final, malgré la belle combativité que nous avons affichée, les Steelers ont simplement mieux exécuté leur plan de match que nous, et c’est ce que l’entraîneur Andy Reid s’affairera à corriger.

Andy Reid et Mike TomlinComme c’est le cas chaque semaine, plusieurs statistiques peuvent être épluchées afin d’expliquer le résultat de la partie, mais je crois que celles qui ressortent du lot pour ce duel sont le nombre de sacs du quart réalisés et le différentiel des revirements. Ce sont là deux batailles quit ont été remportées haut la main par Pittsburgh. Nos adversaires ont réussi six sacs aux dépens d’Alex Smith et nous ont soutiré le ballon avec de beaux jeux défensifs à des moments clés.

Notre vétéran quart ne s’est pas fait prier pour élaborer à ce sujet en entrevue d’après-match : le quatrième essai et une verge à franchir que leur front défensif a réussi à arrêter en fin de deuxième quart a insufflé aux Steelers une bonne dose d’énergie. Le pointage était alors de 10-6 en leur faveur et nous avions atteint la zone payante, prêts à inscrire au moins trois points supplémentaires au tableau et ainsi resserrer la marque. Qu’on le veuille ou non, un tel dénouement mène souvent un changement drastique dans la dynamique d’une rencontre.

Dans un affrontement à si bas pointage, ce genre de revirement de situation peut faire tout basculer. À ces quelques jeux cruciaux s’ajoutent plusieurs pertes de terrain qui ont reculé notre attaque alors qu’elle était bien positionnée en territoire ennemi. Les jeux négatifs, lorsqu'ils se produisent en zone offensive comme ce fut le cas dimanche dernier, font en sorte qu’on doit se contenter de bottés de placement au lieu de touchés.

Le refrain reste le même

Il serait facile de paniquer et de s’entêter à répéter qu’un miracle doit se produire pour nous qualifier aux éliminatoires. C’est peut-être vrai que les Chiefs auront besoin d’un bon coup de main pour espérer fouler le terrain en janvier. Mais comme je l’ai écrit plus tôt cette saison, ce n’est pas dans la philosophie de Coach Reid de surveiller ce qui passe ailleurs au classement.

Autrement dit, nous n’avons pas le moindre contrôle sur les résultats du dernier match des Texans de Houston et des Ravens de Baltimore, deux autres formations bataillant pour leur place en éliminatoires dans l’AFC. En revanche, nous savons pertinemment qu’advenant une défaite aux mains des Chargers de San Diego, nos espoirs de poursuivre l’aventure seront anéantis. Ce sera carrément un match éliminatoire avant le temps, et c’est ainsi que nous allons aborder cette confrontation. En plus, la rivalité qui anime ces deux équipes est bien vivante, donc l’intensité sera au rendez-vous devant nos partisans à l’Arrowhead Stadium.

La motivation ne sera pas difficile à trouver. Même si nous nous sommes compliqué la tâche pour prendre part à l’après-saison, ça devient une question de fierté. Nous avons la conviction d’être une meilleure équipe que le reflète notre dossier de 8-7, et ce sera peut-être la dernière chance d’en faire la preuve.

Cela signifie de se dévouer sans perdre un instant à notre préparation, même si c’est Noël et que la plupart des gars de l’équipe se sont arrangés pour avoir leur famille près d’eux. Une fois notre partie de la mission remplie, on pourra se tourner vers les autres rencontres et espérer que la chance nous sourira.

Les instructeurs ont choisi de modifier l’horaire habituel d’entraînement afin de nous offrir un congé le 25 décembre. Habituellement, le jeudi est une journée capitale du processus de préparation chez les Chiefs. La grande majorité des joueurs en profiteront pour passer du temps avec leurs proches. Ce ne sera pas mon cas puisque l’entreprise familiale – mes parents sont propriétaires d’une boulangerie à Mont-Saint-Hilaire – connaît l’une de ses périodes de grand achalandage dans l’année!

J’essaie de ne pas trop y songer, car le plus important pour moi est de voir les Chiefs se rendre le plus loin possible, mais je sais déjà qu’advenant une fin prématurée de notre saison, je reprendrai les cours dès le début de la session hivernale. En principe, je retournerais sur les bancs d’école pour mon cours en psychiatrie à Montréal à compter du 12 janvier. Si à ce moment, il se joue encore du football à Kansas City, je serai un homme comblé, mais je le serai tout autant si je dois troquer mes épaulettes et mes crampons pour un stylo et un stéthoscope!

Sur ce, je vous souhaite un très beau temps des Fêtes!

* Propos recueillis par Maxime Desroches