GREEN BAY, Wisconsin - Al Harris aurait probablement dû répondre "non" lorsqu'on lui a posé la question, même s'il n'y croyait pas vraiment.

Le demi de coin des Packers de Green Bay a plutôt choisi de reconnaître l'évidence: oui, l'expérience acquise par les joueurs des Seahawks de Seattle dans les séries leur donne un avantage important en vue du match éliminatoire qui sera disputé samedi à Lambeau Field.

"Il y a une grande différence et je pense que ça jouera un rôle, a affirmé Harris. Les équipes qui participent régulièrement aux séries et les joueurs qui ont connu ce genre de situation jouent bien et peuvent réaliser de gros jeux. Alors je pense qu'il y aura une bonne différence."

Les 53 joueurs qui font partie de la formation officielle des Seahawks ont disputé un grand total de 240 matchs à vie dans les séries. Chez les Packers, l'équipe la plus jeune dans la NFL, le cumulatif est de 94 rencontres d'expérience.

Samedi, 10 joueurs des Seahawks qui ont amorcé le match du Super Bowl, il y a 23 mois, se retrouveront au sein de la formation partante. Parmi eux, le botteur Josh Brown est ses culottes chauffantes. Bobby Engram augmentera ce chiffre à 11 si le receveur D.J. Hackett n'est pas en mesure de jouer après avoir aggravé une blessure à la cheville cette semaine.

Pas moins de 12 joueurs partants des Packers, dont le botteur de précision Mason Crosby et le botteur de dégagement Jon Ryan, prendront part à leur tout premier match éliminatoire.

Sauf que les Seahawks ne sont pas certains que c'est là un avantage marqué compte tenu que les Packers misent sur un vieux renard comme Brett Favre. Sans oublier que Green Bay jouera à Lambeau après une semaine de congé.

"Même s'ils n'ont pas beaucoup de joueurs qui ont l'expérience des séries, le fait demeure que nous jouerons à Lambeau Field. Contre Brett Favre," a souligné le demi offensif Shaun Alexander, qui a ri de bon coeur en pensant rien qu'aux années d'expérience emmagasinées par le quart des Packers.

Et selon Favre, qui en sera à son 21e départ dans un match des séries, les raisons des succès des Packers cette saison sont en bonne partie attribuables au fait que leurs jeunes joueurs ne cherchent pas à produire au-delà de leurs capacités.

"La naïveté a parfois joué en notre faveur, en ce sens que les joueurs ne réalisaient pas, parfois, que les chances n'étaient pas de notre côté, a noté Favre. Quand tu as une équipe de vétérans, les joueurs peuvent avoir tendance à dire, 'Je ne sais pas, nous n'avons aucune chance'. Une équipe plus jeune dira, elle, 'Amenez-en, on est capable d'en prendre'. Nous avons parfois commis des erreurs qui trahissaient notre manque d'expérience, mais nous avons également été coriaces."

L'entraîneur des Seahawks Mike Holmgren a dirigé 33 matchs éliminatoires. Il a remporté le Super Bowl à la barre des Packers à l'issue de la saison 1996, et il a participé à deux autres matchs de championnat de la NFL.

Il a vu quel effet l'atmosphère des séries peut avoir sur les joueurs néophytes.

"J'ai vu des gars qui avaient les yeux grands ouverts pendant quelques minutes, puis ils se calmaient et se concentraient sur le football, a indiqué Holmgren. Le niveau d'intensité des matchs des séries peut t'affecter, et plus tu te rends loin, plus c'est le cas. Reste que c'est à l'entraîneur de calmer ses joueurs, de les amener à réaliser que c'est un match de football - un match important, mais un match de football comme un autre."