Place enfin au premier week-end éliminatoire dans la NFL. Je vous ai concocté une analyse en deux temps pour ces rencontres. Voici mon texte sur les formations de l’Association américaine. Vous pouvez lire également mon texte sur l’Association nationale avec les duels Vikings-Saints et Seahawks-Eagles.

Les Texans muselés par les Bills? (Samedi 16 h 30 à RDS et RDS Direct)
Avant-match

Dans la confrontation entre les Bills de Buffalo et les Texans de Houston, ce qui va surtout retenir mon attention, c’est la tenue de l’attaque texane. C’est évident que Deshaun Watson n’a qu’un match éliminatoire derrière la cravate, donc l’échantillon est mince, mais sous Bill O’Brien, l’unité offensive semble incapable de produire en éliminatoire.

L’an passé, c’était un maigre sept points devant les Colts d’Indianapolis. Auparavant, ils avaient seulement enregistré 16 points contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et il y avait eu un jeu blanc contre les Chiefs de Kansas City.

Même si ce sont des saisons différentes, le point commun est que l’attaque peine après la saison.

L’an dernier, Watson avait seulement complété 59 % de ses passes pour une passe de touché et une interception. Je sais qu’il n’était pas seul dans un revers de 21 à 7, mais la statistique est là. Il faut dire qu’en éliminatoires, c’est souvent du football plus serré en défense, donc il n’est pas rare de voir les attaques éprouver des ennuis.  

Les Texans doivent souhaiter revoir le Deshaun Watson de Clemson, alors qu’il a connu ses meilleures prestations lorsque l’enjeu était important. On se souviendra du match de championnat contre Alabama notamment et c’est ce genre de sortie qu’il devra avoir devant les Bills.

Pour l’épauler, ses receveurs devront connaître un bon après-midi. Le premier nom qui vient en tête est évidemment DeAndre Hopkins. Il est sans contredit le meilleur receveur de cette formation, mais j’ai hâte de voir si Will Fuller pourra contribuer.

Il est toujours un cas incertain et son absence se fait sentir alors que lorsqu’il est sur le terrain, son quart semble fort productif. Si on met de côté les cinq matchs ratés par Fuller, Watson a lancé en moyenne près de 300 verges et l’attaque a inscrit 26 points environ, tandis que lorsqu’il n’est pas en uniforme, on chute à 158 verges et 19,5 points par match.

Fuller est une réelle menace dans les zones profondes, donc il étire la défense adverse. C’est un marchand de vitesse qui peut frapper le coup de circuit, donc les ajustements sont nécessaires pour l’unité défensive adverse. On voit parfois moins de pression appliquée sur le quart et c’est Watson qui en bénéficie.

Une autre nouvelle de l’infirmerie qui est à surveiller est la présence et surtout l’utilisation de J.J. Watt.

Lorsque vient le temps de mettre la pression sur le quart adverse, c’est le jour et la nuit chez les Texans avec ou sans leur meneur dans la formation. Ils étaient une équipe en milieu de peloton avant sa déchirure à un muscle pectoral et pendant qu’il était sur la touche, l’équipe a chuté dans les bas-fonds pour ce qui est d’appliquer la pression sur les quarts adverses.

Je me demande toutefois à quel point il est rétabli de cette blessure et si celle-ci va lui nuire au cours du match. J’aurais tendance à croire qu’il sera sur le terrain dans les situations évidentes de passe afin de mettre de la pression sur le quart. Imaginez sur un premier essai et qu’un porteur de ballon passe près de lui, je me demande si son corps pourrait tenir s’il devait étirer le bras pour arrêter le porteur tout en se débarrassant d’un bloc. C’est une pression énorme pour son muscle et je me demande à quel point il est en santé.

J’espère que c’est le cas, car en éliminatoires, il est certain que l’on veut voir les meilleurs éléments de chacune des formations dans la mêlée. C’est tout un tour de force s’il peut prendre part à toutes les séquences.

De leur côté, les Bills ne seront pas intimidés, car ils ont une meilleure fiche sur la route et il faut dire que leur style de jeu se prête à tous les environnements.

On parle d’une bonne défense avec une bonne attaque au sol. On jumèle le tout avec une unité offensive qui est victime de peu de revirements et on a une équation qui peut très bien faire à l’étranger.

Sur le plan défensif, cette unité est la deuxième meilleure au chapitre des points accordés (16,2 pts/match), l’attaque est huitième pour le jeu au sol et l’équipe n’a été victime que de 19 revirements. C’est une recette gagnante, peu importe où elle est cuisinée.

La clé sera donc Josh Allen. Il a connu une bonne saison, mais il ne devra pas vouloir trop en faire pour mener son équipe à la victoire.  

L’identité des Bills demeure le jeu au sol et les Texans sont vulnérables à ce niveau. Lors de leurs cinq derniers matchs, ils ont alloué environ 170 verges au sol à l’équipe adverse avec une moyenne de 5,4 verges par course. On sait que Buffalo est un monstre à trois têtes avec Devin Singletary, Frank Gore et Allen comme quart qui n’hésite pas à courir.

Un autre point intéressant au fil de mes recherches m’ont mené à cette note. Je regardais le calendrier des Texans et à la quatrième semaine d’activités, ils ont perdu 16 à 10 devant les Panthers de la Caroline. On parle de l’ancienne équipe de l’actuel entraîneur-chef des Bills, Sean McDermott qui a appris sous Ron Rivera. Je ne serais donc pas étonné qu’il y ait eu un coup de fil cette semaine entre les deux hommes pour avoir quelques conseils.

On tente d’aller chercher toutes les informations disponibles et il faudra voir si les Bills auront copié des éléments du cahier de jeux des Panthers.

Les Pats feront-ils mentir? (Samedi 20h à RDS et RDS Direct)
Avant-match

Je vais peut-être tomber dans le panneau ici, mais à la lumière de ce qu’ils nous ont montré sur le terrain lors des dernières semaines, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre me paraissent vulnérables à l’aube de leur affrontement sans lendemain contre les Titans du Tennessee.

C’est à se demander si ce sont les Pats qui ont affronté les Bills ou ceux qui ont encaissé un revers surprenant devant les Dolphins qui seront sur le terrain à Foxborough.

Les deux équipes qui croiseront le fer samedi soir vont dans des directions opposées. Alors que le navire peine à voguer en Nouvelle-Angleterre, celui des Titans a le vent dans les voiles. Ils ont remporté sept de leurs 10 derniers matchs depuis que Ryan Tannehill a pris les rênes de l’attaque. 

Les Pats ont quant à eux perdu deux de leurs trois derniers matchs à domicile. Historiquement, ils étaient forts intimidants et surtout à domicile. J’avais même l’impression qu’ils gagnaient certains de leur match dès la période d’échauffement. On sentait certaines formations intimidées au moment de voir Tom Brady sur le terrain, mais cette année, je ne crois pas que cette aura sera présente.

Les Titans devraient donc arriver sans complexe. Ces deux équipes s’étaient affrontées au Tennessee et les Titans avaient eu le meilleur 34 à 10 grâce à la guerre des tranchées.

Les Patriots s’étaient fait brasser dans cette facette du jeu et même si Bill Belichick est un fin stratège défensif, si son équipe ne peut rivaliser sur le plan robustesse, cette rencontre appartiendra aux visiteurs.

Je ne surprends personne en parlant de l’attaque des Titans qui est l’une des plus dynamiques du circuit depuis que Tannehill est en poste. Les jeux spectaculaires se succèdent et on mise évidemment sur le porteur de ballon le plus productif au sol en Derrick Henry.

Tannehill a déjà affronté les Patriots par le passé, mais on ne peut réellement évaluer sa fiche, car les Dolphins n’avaient pas réellement la formation pour rivaliser avec celle des Patriots à cette période.

Ce n’est pas un secret, les Pats vont mettre l’énergie pour freiner Henry, mais ceci fait en sorte que les receveurs se retrouveront en des confrontations un contre un. A.J. Brown connaît une saison recrue du tonnerre et il pourrait ennuyer la défense adverse. Est-ce Stephon Gilmore qui aura la tâche de le freiner? Saura-t-il le faire? Ce sera une confrontation intéressante à suivre.

Si les Patriots se doivent d’être solides sur leurs plaqués, ce sera bien samedi. C’est toujours important, mais les Titans sont des spécialistes pour les verges après le premier contact. De ses 1540 verges amassées au sol, Henry en a obtenu 979 après le premier contact. Donc si jamais les Pats ne peuvent le rabattre rapidement, je plains les demi-défensifs dans la tertiaire qui verront arriver le train Henry.

Il a été en mesure de percer des défenses avec sept et huit joueurs dans la boîte, donc ne croyez pas qu’il n’est pas capable de se frayer un chemin.

Chez Brown, il a récolté 1051 verges et de ce nombre, 465 ont été enregistrés après l’attrapé. Il peut donc courir et éventuellement briser un plaqué pour filer.

Si j’ajoute l’ailier rapproché Jonnu Smith avec 439 verges et 273 après avoir saisi le ballon, on a tout un casse-tête si on rate les plaqués dans le clan de la Nouvelle-Angleterre.

Cette attaque peut réussir des coups de circuit, mais aussi être méthodique avec un petit terrain à parcourir. Lorsqu’elle arrive dans la zone payante, elle est la plus efficace depuis que Tannehill est derrière le centre. Elle marque un touché lors de 87 % de ses présences dans cette zone.

Le défi est de taille pour la défense des Pats, d’autant plus que l’attaque des Patriots a peiné à prendre son rythme. En comparaison, elle est 26e dans la zone payante avec un touché sur deux lorsque vient le temps d’arriver à cette portion du terrain. C’est un endroit sur le terrain qui pourrait faire la différence.

S’il y a une faiblesse chez les Titans, c’est de contrer le jeu aérien de l’adversaire. Par contre, les Pats peinent à ce niveau, alors que seul Julian Edelman et James White ont fait des dommages par cette voie.

Le scénario idéal pour les Patriots serait de marquer tôt afin d’éliminer rapidement Henry de l’équation. Si Tannehill est forcé de décocher des passes sans une feinte de jeu au sol, ce sera plus compliqué. Sinon, encore une fois, les Pats pourraient en avoir plein les bras.

Certaines statistiques sont frappantes en ce qui concerne une unité offensive. Par exemple, le nombre de verges obtenues, s’il est au-dessus de 8,5 verges par jeu, se traduira en une attaque explosive. Dans le cas des Titans, depuis que Tannehill est en poste, c’est une question de 13,5 verges par passe à la suite d’une feinte de jeu au sol.

Donc si les Patriots enlèvent la menace de jeu au sol, cette feinte n’aura plus autant d’impact. Si jamais Henry prend son élan, il ouvrira la porte à de gros morceaux de terrain pour son quart par la passe.

On assistera aussi à un affrontement avec un ancien de l’organisation, Mike Vrabel. Je ne sais pas si c’est une tendance, mais les Patriots ont perdu leurs quatre derniers matchs contre d’anciens membres de l’équipage.

La semaine dernière, Belichick s’est incliné devant Brian Flores (entraîneur des Dolphins) et auparavant Bill O’Brien (entraîneur des Texans) qui étaient dans le groupe d’entraîneurs des Pats. En 2018, l’ancien joueur, Vrabel, avait vaincu les Patriots et on se souvient de Matt Patricia qui a aussi eu le dessus sur son ancien mentor. Donc les élèves rattrapent-ils le maître? Je ne saurais dire, mais c’est un élément de plus à surveiller dans une confrontation qui s’annonce enlevante.  

*Propos recueillis par Maxime Tousignant