Tout ou rien
NFL samedi, 31 août 2013. 07:00 vendredi, 13 déc. 2024. 04:50Dix-sept – le chiffre magique qui martèle encore les souvenirs des Falcons d’Atlanta.
Lors de la finale de la NFC l’hiver dernier, ils ont regardé les 49ers combler un écart de 17 points, un record dans les circonstances, en route vers une triomphante victoire et un périple vers le Super Bowl.
Un Super Bowl qui avait lieu à La Nouvelle-Orléans, point d’exclamation festif au purgatoire des Saints qui ont vécu dans l’ombre des mesures disciplinaires exemplaires imposées par Roger Goodell à leur entraîneur-chef Sean Payton et à plusieurs joueurs impliqués dans un scandale que l’équipe tentera de laisser derrière à partir de maintenant.
Une saison 2013 qui se nourrira dans l’amertume d’hier, sauf que l’horizon est clair dans la NFC Sud et les histoires palpitantes ne manqueront pas cette saison, au contraire.
Ce qui a changé dans la division
En 2012, les Falcons rêvaient au Super Bowl.
Avant de croiser les 49ers lors de la finale de la NFC, Atlanta avait le vent dans les voiles et Matt Ryan endossait pleinement son surnom, « Matty Ice », pour la première fois en éliminatoires. Tous les éléments étaient en place, jusqu’à ce que la petite poussée supplémentaire vers le triomphe se fasse indéfiniment attendre.
Puis les Falcons ont regardé les Ravens célébrer avec une seule idée en tête : être à leur place en 2013.
Entrent en scène le vétéran Steven Jackson derrière Matt Ryan et Osi Umenyiora sur la ligne défensive, deux ajouts de taille durant la saison morte pour offrir aux Falcons cette poussée supplémentaire qui fera peut-être la différence entre des aspirants et des champions. L’acquisition des deux vétérans, doublée d’un repêchage axé sur la tertiaire de l’équipe, répond aux besoins primaires d’une formation qui a connu une étincelante saison en 2012. La continuité, pour les Falcons, sera le plus efficace des changements.
À La Nouvelle-Orléans, c’est le jour et la nuit entre 2012 et 2013.
Sean Payton, suspendu toute la saison dernière en conséquence de son implication dans le scandale des têtes mises à prix (Bountygate), est de retour à la barre de l’équipe et à ses côtés siègera le coloré Rob Ryan, qui a été remercié par les Cowboys et qui tentera de faire revivre une défensive qui a connu, statistiquement parlant, l’une des pires saisons de l’histoire de la NFL en 2012. En accordant 7042 verges aux équipes adverses, les Saints de 2012 affichent le pire total de l’histoire à ce chapitre, un record que le volubile Ryan utilisera comme motivation pour instaurer sa défensive 3-4 en Louisiane.
Pour faciliter cette transition défensive, les Saints ont rapatrié le demi de coin Keenan Lewis, originaire de la région et très convoité sur le marché des joueurs autonomes le printemps dernier. Lewis, en plus du choix de première ronde Kenny Vaccaro, viendra supporter la tertiaire des Saints qui sera vitale au système de Ryan. La ligne offensive sera aussi appelée à se rajeunir avec le départ de Jermon Bushrod. Mais Payton a la réputation de former des perles à ce niveau et la rapidité d’exécution de Drew Brees compense pour beaucoup des lacunes sur le premier palier de l’offensive. Sur une note moins réjouissante, le vétéran Will Smith ratera la saison en raison d’une blessure, lui qui devait faire la transition de la ligne défensive vers le poste de secondeur extérieur. Pour le remplacer, La Nouvelle-Orléans a conclu une transaction avec San Francisco pour faire l’acquisition du secondeur Parys Harlason.
Les changements chez les Saints s’articulent plus autour d’un retour vers le futur, d’une certaine façon, alliant les charmes du passé avant tous les scandales et les promesses de l’avenir avec les effectifs en place. Bref, tout pour oublier 2012 dans la ville croissant.
À Tampa Bay, Greg Schiano façonne de plus en plus l’équipe à son goût pour sa deuxième saison à la barre des Bucs et avec l’objectif de relancer ses troupes vers les sommets de la division, il s’est trouvé une nouvelle source d’inspiration : l’île de Darrelle Revis.
Le demi de coin étoile a été acquis des Jets au printemps et sa remise en forme se déroule très bien pour les Bucs qui sont en droit d’espérer une revitalisation complète de leur tertiaire, particulièrement au lendemain de la retraite du monument Ronde Barber. Revis, au sommet de son art, est un pôle magnétique en défensive que les quarts adverses évitent comme la peste, un avantage notoire pour les Bucs dans une division comptant sur trois des très bons bras de la NFL (Matt Ryan, Drew Brees et Cam Newton). En attaquant ses problèmes de front, Schiano s’est offert une latitude très intéressante afin d’ajouter des éléments complémentaires autour de Revis tels que Dashon Goldson et le choix de deuxième ronde Johnthan Banks.
De plus, les Bucs ont sélectionné l’intrigant Mike Glennon avec leur choix de troisième ronde du repêchage. L’ancien quart de l’Université North Carolina State viendra chauffer le siège de Josh Freeman, lui qui a rencontré plusieurs difficultés en 2012. Glennon n’est pas un projet incontournable pour les Bucs, mais un peu de profondeur à une position aussi cruciale que celle de quart arrière ne s’est jamais avérée comme étant une mauvaise idée. Reste à connaître les intentions de Schiano envers Freeman. Si LeGarrette Blount s’est fait pointer la porte de façon limite cavalière, on se doute bien que le poste de Freeman ne sera jamais assuré tant et aussi longtemps qu’il ne stabilisera pas la constance de ses performances.
Du côté des Panthers, l’organisation croit que les principaux éléments sont déjà en place et que la continuité est de mise, et ce malgré une saison en deçà des attentes en 2012 avec seulement sept victoires.
Bénéficiant de plusieurs jeunes prometteurs à des positions clés, la Caroline s’est surtout tournée vers des joueurs de soutien afin d’épauler le projet de relance de l’équipe qui amorce la troisième saison du partenariat entre Cam Newton et l’entraîneur Ron Rivera. On espère aussi que le choix de première ronde Star Lotulelei s’impose rapidement comme une force de frappe au centre de la ligne défensive, un aspect qui manquait cruellement de mordant chez les Panthers en 2012.
À quoi s’attendre en 2013
En amorçant la saison avec huit victoires consécutives en 2012, les Falcons étaient seuls au monde au sommet de la division, chose qui ne devrait pas se répéter en 2013.
Premièrement, les Saints célèbrent le retour de Sean Payton et ils ne sont jamais bien loin d’une place en éliminatoires avec Drew Brees derrière le centre et son arsenal en santé autour de lui. Même avec une saison de seulement sept victoires en 2012, comme les Panthers et les Buccaneers, les Saints peuvent rebondir rapidement en raison de l’explosive attaque de la formation et du mystère entourant la nouvelle défensive. Les Falcons, malgré qu’ils soient en contrôle de leur destinée, ne pourront pas s’asseoir sur les lauriers récoltés après 13 victoires en 2012. Surtout qu’historiquement, les Saints rebondissent bien après une mauvaise saison depuis l’arrivée de Brees en Louisiane, chose que les Falcons devront contenir en répétant une saison égale ou supérieure à celle de l’an dernier. Un pari salé en raison de la division qui s’est améliorée au cours du printemps.
De ce fait, les Bucs et les Panthers ne seront pas à écarter systématiquement non plus.
Cam Newton, à sa troisième saison dans la NFL, est de plus en plus confortable derrière le centre, même si sa saison 2012 ne représentait pas forcément une progression à la suite d’une spectaculaire saison recrue. Bien que l’on surveille de près Newton, c’est surtout la défensive des Panthers qui fera du bruit en 2013, particulièrement au niveau des secondeurs. Luke Kuechly (photo), à sa deuxième saison dans la NFL, patrouillera le centre épaulé par Jon Beason et Thomas Davis, ce qui constitue un trio très imposant au cœur de la défensive des Panthers. Avec un noyau aussi solide, la Caroline pourra se permettre un peu de fantaisie au niveau de la pression, ce qui résulte généralement en une augmentation du nombre de revirements. La défensive des Panthers a fait des bonds de géant en 2012, particulièrement grâce à Kuechly et son flair pour trouver la trajectoire du ballon, en plus de la courbe progressive qui pourrait atteindre un plateau d’excellence en 2013. Si la tertiaire gagne en stabilité avec l’ajout de Drayton Florence, l’unité défensive des Panthers pourrait être la meilleure de la division à court, moyen et long terme.
Chez les Bucs, c’est maintenant ou jamais pour Josh Freeman qui possède le meilleur arsenal de sa carrière, en plus d’une stabilité au niveau des entraîneurs et d’une défensive fortement inspirée par le style très agressif de l’entraîneur Schiano. Freeman, en 2013, aura tous les éléments pour réussir et ce sera à lui de prendre le contrôle du navire pour son équipe.
Derrière lui, Doug Martin démontrera qu’une taille moins favorable n’est pas un obstacle quand le talent est présent. À sa deuxième saison dans la NFL, le demi offensif, produit de l’Université Boise State, s’est imposé comme étant l’homme de la situation à Tampa, écartant le vétéran LeGarette Blount au passage. Il a amassé près de 1500 verges au sol en 2012, une marque qu’il s’est promis d’améliorer pour son deuxième tour de piste. De quoi ravir les partisans à Tampa. Qui plus est, le front défensif des Bucs a développé une excellente chimie lors de la deuxième moitié de la saison 2012 et pour la suite des choses, ils se feront certainement remarquer. Gerald McCoy, troisième choix global du repêchage de 2010, commence à justifier sa sélection par les Bucs et s’ils conservent sa santé pour une première fois lors d’une saison complète, les dividendes seront immédiats à Tampa.
Les détails qui feront la différence
Aux côtés de Matt Ryan, Julio Jones devra s’imposer comme une cible d’élite afin de permettre aux Falcons de s’élever à un niveau supérieur.
Très bon au cours de ses deux premières saisons, le rapide receveur sera appelé à progressivement prendre la place de Roddy White dans la hiérarchie de l’équipe et sa réaction à cette pression supplémentaire sera cruciale à Atlanta. Avec la tournée d’adieu de Tony Gonzalez et l’âge qui rattrape White, Jones représente le présent et l’avenir des Falcons, et entre ses mains résidera peut-être les points de la victoire vers une participation au Super Bowl. Rien de moins.
Au pays des Cajuns, Jimmy Graham écoulera la dernière année de son contrat et avant de passer à la banque, Sean Payton en demandera plus de son projet très fructueux qu’il a pris sous son aile sur la foi de son instinct envers le transfuge du basketball.
Graham, un cauchemar en couverture pour les défensives adverses, est devenu la cible de choix de Drew Brees et s’il augmente sa production, qui est déjà imposante, l’offensive des Saints sera très difficile à contenir. Voire impossible à contenir. Les Saints vont miser gros sur Graham, un pari qui donnera le ton à la saison, particulièrement contre des défensives adverses qui ont misé beaucoup au niveau de la tertiaire tandis que Graham s’impose surtout contre les secondeurs qui ne sont pas en mesure d’altérer les trajectoires de l’imposant ailier rapproché.
En Caroline, le joueur de deuxième année Luke Kuechly sera le cœur et l’inspiration de la défensive, mais c’est au niveau de la ligne défensive que les choses se détermineront, particulièrement en raison du travail sur les extrémités de celle-ci.
Charles Johnson et Greg Hardy ont combiné leurs efforts en 2012 vers une récolte de 23,5 sacs du quart, brisant constamment le rythme et la cadence offensive de l’adversaire. Avec la recrue Star Lotulelei au centre de ces deux piliers, la ligne défensive des Panthers pourrait provoquer beaucoup de revirements en 2013, un coup de pouce qui sera le bienvenue pour les hommes de Rivera.
À Tampa Bay, Josh Freeman devra recevoir de l’aide autour de lui afin d’éviter de connaître une saison en dents de scie comme en 2012.
Doug Martin sera là pour l’épauler et prendre le gros du fardeau offensif, mais Freeman regardera souvent devant lui dans l’espoir de voir des gros jeux se construire. Vincent Jackson et Mike Williams sont deux belles grosses cibles à l’extérieur pour le jeune Freeman, mais le quart sera appelé à trouver d’autres alternatives devant l’abondance des doubles couvertures sur ses receveurs.
C’est ici que l’on regardera scrupuleusement l’apport de Tiquan Underwood et de Kevin Ogletree. Les deux receveurs ne sont pas et ne seront probablement jamais des joueurs étoiles, sauf qu’une équipe qui aspire à de grandes choses se doit de miser sur une profondeur à toutes les positions, incluant les receveurs de passes. Comme les Bucs n’ont pas les effectifs pour opérer beaucoup de formations avec deux ailiers rapprochés, trois et même quatre receveurs seront souvent sur le terrain simultanément et les moins estimés seront souvent ceux devant qui les meilleures opportunités se présenteront. Dans un rôle similaire avec les Cowboys en 2012, Ogletree a récolté quatre touchés en plus de cumuler 436 verges. De son côté, Underwood a produit deux majeurs pour les Bucs en plus de 425 verges en 2012.
Ça se joue dans les détails à Tampa et l’éclosion sera bientôt une réalité, avec ou sans Josh Freeman.
En bref…
À moins d’embûches majeures, comme des blessures, les Falcons s’enlignent vers un deuxième titre de division consécutif et peut-être même un billet pour le prochain Super Bowl. Par contre, la marge d’erreur sera très mince en fonction des améliorations notoires du côté des trois autres équipes de la division. Les Bucs, en particulier, seront très dangereux si Josh Freeman retrouve sa touche magique et son flair pour les victoires dramatiques.
NFC Sud en 2012 | V | D | Prédictions pour 2013 | V | D |
Falcons d'Atlanta | 13 | 3 | Falcons d'Atlanta | 12 | 4 |
Panthers de la Caroline | 7 | 9 | Saints de La Nouvelle-Orléans | 9 | 7 |
Saints de La Nouvelle-Orléans | 7 | 9 | Buccaneers de Tampa Bay | 9 | 7 |
Buccaneers de Tampa Bay | 7 | 9 | Panthers de la Caroline | 8 | 8 |