MONTRÉAL - Le 14 septembre dernier, Laurent Duvernay-Tardif est passé à deux doigts de revêtir l’uniforme des Chiefs de Kansas City lors d'un match de saison régulière face aux Broncos de Denver.

En raison de l’absence des bloqueurs Jeff Allen (blessure) et Donald Stephenson (suspension), les entraîneurs ont annoncé au garde québécois qu’il allait être de l’alignement des 46 joueurs qui prendrait part au match. Quatre-vingt-dix minutes avant la rencontre, la direction a changé d’avis et a décidé d’y aller avec un autre joueur repoussant la première partie dans la NFL de l’ancien Redmen.

« C’est sûr que ça m’a fait un petit choc. Tu te prépares. Tu places tes épaulettes dans ta case. Tu t’étires. Tu effectues ton échauffement et ils te disent finalement qu’ils ont activé un autre joueur », a relaté le numéro 76 des Chiefs dans un entretien téléphonique.

Le choix de sixième ronde au dernier repêchage ajoute cette expérience à son bagage et poursuit son apprentissage alors que la saison de la NFL en est maintenant à sa cinquième semaine d'activités. Figurant parmi la formation de 53 joueurs des Chiefs, Duvernay-Tardif voyage avec l’équipe ce qui lui permet de se préparer pour un éventuel match.

Le Québécois n’a peut-être pas encore joué une rencontre dans la NFL, mais il peut tout de même se vanter d’avoir la plus belle vue pour voir la partie. Il regarde les matchs des lignes de côtés et est dans le feu de l’action sur le banc de son équipe.

Après deux défaites pour commencer la campagne, les Chiefs se sont repris de belles manières en remportant leurs deux matchs suivants, dont le dernier lors du mythique Monday Night Football. Duvernay-Tardif a pu vivre ce premier match du lundi soir à domicile.

« Je ne savais pas à quoi m’attendre lors du premier match (de la saison). Je trouvais que l’intensité était élevée. Au bout du compte, ç’a tellement monté d’un cran entre la première et la deuxième partie. Lundi dernier à Kansas City, c’était encore plus gros. Il y a eu le record Guinness du stade le plus bruyant au monde et par beaucoup même. L’ambiance était vraiment quelque chose », a-t-il raconté encore ébloui par cette atmosphère.

Mais lorsqu’il est sur les lignes de côtés, il ne chôme pas. Il doit toujours savoir les jeux appelés et il visualise alors ce que le garde à gauche doit faire.

« Je joue la partie dans ma tête. Ça va m’aider quand ce sera à mon tour d’être dans le feu de l’action. »

La formation continue

Duvernay-Tardif profite de l’opportunité qui lui est offerte pour poursuivre son développement. Il est conscient que son tour viendra et continue d’être patient.

« Ça va venir un jour, que ce soit en raison des blessures ou que je m’améliore au point que les entraîneurs jugent que j’ai le niveau de jeu pour être en uniforme », a-t-il lancé lui qui est très content pour le bloqueur québécois David Foucault qui voit de l'action avec les Panthers de la Caroline.

L’étudiant en médecine, qui reprendra les cours cet hiver à la conclusion de la saison, garde la même approche méthodique qui lui a permis de se rendre où il est aujourd’hui. Le joueur de ligne offensive se fixe des points à améliorer chaque semaine en compagnie de son entraîneur de position.

Il tente d’ajouter des cordes à son arc en pratiquant comme garde à droite pour augmenter ses chances de jouer.

« J’essaie de prendre autant de répétitions à gauche et à droite. Pour l’instant, je me débrouille bien à gauche, mais à droite, j’ai encore beaucoup de travail à faire. Pour une équipe, d’avoir un remplaçant sur la ligne offensive qui ne peut jouer qu’une des cinq positions, ce n’est pas avantageux », a affirmé le joueur de six pieds cinq pouces.

« Je commence à prendre le rythme. Je comprends comment ça marche les entraînements selon les journées de la semaine. Je commence à avoir une routine. Ça me permet de savoir ce qui s’en vient et de me préparer en conséquence », a-t-il fait savoir en spécifiant que le mercredi est la plus grosse journée de la semaine.

Laurent Duvernay-TardifUne ville où il fait bon vivre

Laurent Duvernay-Tardif est maintenant bien installé à Kansas City. Il habite dans un appartement situé un peu en banlieue de la ville.

« Plus je reste à Kansas City, plus je trouve que c’est une belle ville. Il y a beaucoup de choses à faire. Je m’y plais vraiment », a-t-il reconnu.

Sa copine fait régulièrement le voyage au Missouri pour aller le voir. Lors des deux matchs locaux des siens, il a reçu la visite d’amis qui étaient venus pour voir la partie. Le samedi étant une journée moins occupée, le natif de Mont-St-Hilaire a du temps libre pour pouvoir passer l’après-midi avec eux.

Lorsqu’il n’est pas avec sa douce moitié ou ses amis, le sympathique homme de 23 ans essaie aussi de rencontrer des gens qui n’ont pas de liens avec le football.

« J’essaie de connaître des gens en dehors du football. J’ai ma petite tradition d’aller faire du yoga le mardi. Alors je rencontre des gens à cet endroit. Je pense que c’est important de diversifier son cercle. Lorsque ça va mal au football, tu as des gens avec qui parler de d’autres choses », fait-il remarquer.

Les Chiefs affronteront les 49ers à San Francisco dimanche avant d’entreprendre leur semaine de congé. Duvernay-Tardif en profitera pour venir voir sa famille au Québec.