Matthieu Proulx revient sur cinq points qui ont retenu son attention au football au cours des sept derniers jours.

Le congédiement de Mike McCarthy par les Packers de Green Bay n'a pris personne par surprise.

Les deux dernières saisons ont été difficiles pour lui. Il est vrai qu'Aaron Rogers n'a disputé que sept parties l'an passé, mais les choses ne vont guère mieux cette saison. D'ailleurs plusieurs histoires sont sorties que les relations entre l'entraîneur et Rogers n'étaient pas au beau fixe. On a même entendu le quart arrière remettre en question certains plans de match.

On sent que les Packers ne forment assurément pas une équipe unie. Alors, imaginez ce qui devait se passer à l'interne. C'est en partie pourquoi les Packers ont décidé de mettre fin au règne de Mike McCarthy  après douze ans et demi. Généralement, on ne congédie pas un entraîneur de cette envergure en pleine saison. Par respect pour leurs accomplissements, on attend la fin de la campagne pour procéder à un changement de pilote, mais dans ce cas, trois raisons ont motivé cette décision.

Je pense qu'on voulait briser la mauvaise relation entre Rodgers et McCarthy avec encore quatre parties à écouler à la saison. La récente défaite à la maison devant les Cards de l'Arizona était impardonnable pour la communauté. Se faire battre par une des pires équipes de la NFL et par un quart recrue, ça ne passe pas au pays des Packers. La direction a expliqué également qu'elle voulait prendre de l'avance pour la recherche d'un nouvel entraineur-chef.

Pour le moment, l'équipe est confiée à Joe Philbin, qui sera également évalué pour le poste, qui sera très convoité. Les Packers demeurent une équipe prestigieuse, avec beaucoup de stabilité et un programme riche en histoire. Celui qui dirigera le club aura Aaron Rodgers comme quart, ce qui est loin d'être négligeable.

La négligence de la NFL

Tous les amateurs de football ont pris connaissance de cette vidéo d'une altercation entre Kareem Hunt des Chiefs de Kansas City et une femme dans un hôtel de Cleveland. Cette vidéo a mené au congédiement du porteur de ballon. On a bien vu Hunt pousser et donner un coup de pied à la dame.

C'est une autre tache au dossier de la NFL en matière de gestion de violence conjugale et de mauvais comportements. Ce n'est pas la première fois que Hunt est impliqué dans des histoires semblables.

C'est très curieux que la NFL n'ait pas interviewé Hunt dans ce dossier alors qu'il y avait des accusations de voies de fait sur une femme. Il y a eu d'autres dossiers comme celui de Ray Rice par le passé et je suis déçu que la NFL ne soit pas allée plus loin et qu'elle n'ait pas été en mesure de mettre la main sur la vidéo. Je comprends qu'il y a un contexte policier, mais cette ligue est tellement puissante, qu'elle aurait dû être en mesure d'en obtenir une copie. La NFL a été négligente.

De leur côté, les Chiefs disent que Hunt leur a menti. Toute cette histoire fait mal paraître l'équipe et la ligue. La morale de cette histoire est que si une vidéo existe, le joueur est vraiment dans l'eau chaude. Dans le cas contraire, il a plus de chance de s'en sortir. Reuben Foster avait été libéré par les 49ers de San Francisco et il a été rapidement embauché par les Redskins de Washington malgré des accusations identiques, voire même pires. Foster s'en est sauvé parce qu'il n'y avait pas de vidéo. Au pire, les joueurs reçoivent une tape sur les doigts s'il aucune preuve vidéo n’existe.

Rice n'a plus joué dans la NFL par la suite. Quant à Hunt, il est encore jeune et j'imagine qu'on va éventuellement le revoir dans le circuit.

La belle séquence des Seahawks

Seattle vient de signer trois victoires de suite et ses précédentes défaites l'avaient été de façon honorable. Les Seahawks avaient subi un revers de 36-31 devant les puissants Rams de Los Angeles et une défaite de 25-17 face aux Chargers de San Diego. Deux équipes de premier plan.

Les Seahawks jouent vraiment très bien et ils pourraient causer des surprises lors des éliminatoires. En plus, ils ont un calendrier favorable pour terminer la saison avec des rencontres contre le Minnesota qui ne joue pas bien par les temps qui courent, San Francisco, Kansas City qui sera le plus gros défi et Arizona. Si la saison prenait fin aujourd'hui, les Seahawks se retrouveraient dans le siège d'équipe repêchée.

La formule des Seahawks est simple pour avoir du succès. D'abord, on établit le jeu au sol avec Rashaad Penny et Chris Carson. Même dans la défaite face aux Rams, on avait amassé 273 verges au sol. Le quart Russell Wilson aussi joue très bien avec 29 passes pour des touchés contre seulement cinq interceptions. À ses quatre derniers matchs, il a complété onze passes de touché sans être intercepté. On protège bien le ballon avec un ratio de plus 8 au niveau des revirements. On garde le ballon et on contrôle le tempo du match avec le jeu au sol.

On a assisté à une belle progression d'une jeune tertiaire pendant l'année. Le dernier droit de la saison des Seahawks sera vraiment intéressant à suivre.

La victoire signature des Chargers

Los Angeles est allé arracher une victoire au Heinz Field au compte de 33-30 dimanche. Une grosse victoire pour une équipe qui avait gagné huit parties cette saison et qui jouait très bien. Les Chargers avaient toutefois besoin d'aller chercher cette victoire signature contre un gros club. Le défi était donc gros pour eux.

Les Chargers avaient beau tirer de l'arrière 23-7 à la mi-temps, ils n'ont jamais lâché le morceau.  On pourrait dire bien de choses contre l'arbitrage qui a été déficiente et qui en fin de compte a  profité à Los Angeles. On pourrait aussi parler d'un mauvais plan de jeu défensif des Steelers, mais au final, les Chargers ont fait les jeux quand ça comptait.

Le quart Philip Rivers a connu tout un match. En l'absence de son porteur de ballon Melvin Gordon, il a tout pris sur ses épaules. Il a connu une deuxième demie du tonnerre en menant les siens vers une production de 26 points pour se sauver avec la victoire.

On va peut-être commencer à prendre cette équipe au sérieux. On ne croyait jamais qu'elle avait le potentiel pour se rendre loin.

Le phénomène Donald

Aaron Donald  des Rams est l'un des joueurs les plus impressionnants de la NFL à un point tel que des gens sont partis en campagne pour faire de lui, le joueur par excellence de la ligue cette saison. Historiquement, cet honneur est décerné à un quart-arrière ou à un porteur de ballon. Ce n'est pas un trophée qu'on remet à un plaqueur défensif.

Donald est extraordinaire et le meilleur à sa position, toutes positions confondues, sans aucun doute.

Il mène la NFL avec 16,5 sacs du quart, soit quatre de plus que Von Miller. Encore plus impressionnant, il évolue au poste de plaqueur défensif et il joue à l'intérieur. Ce n'est pas le type de joueur que l'on considère comme un chasseur de quarts. Il n'est pas censé mériter son salaire pour réaliser des sacs. Il est payé pour réaliser des plaqués contre le jeu terrestre. Il mène la NFL malgré le fait que dans 70% des jeux, il est doublé par l'adversaire.

Il est l'un des rares plaqueurs qui vaut le billet d'entrée. Il est mu par un moteur qui n'arrête jamais. Au-delà de ses statistiques, je vous dirais que c'est le moment dans la partie où il réalise ses gros jeux qui m'impressionne. C'est exactement ce qui s'est produit en fin de semaine contre les Lions de Detroit alors que les Rams avaient une avance de trois points sans être convaincant. C'est le moment choisi par Donald pour un gros jeu. Il a réalisé un sac et son équipe a recouvré le ballon pour ensuite marquer un touché.

Donald fait les gros jeux au bon moment. 7,5 de ses sacs et 21 de ses pressions sur le quart sont arrivés au quatrième quart. Ça veut dire que plus le match avance et plus il est dominant.

En défense, il sera de nouveau le joueur par excellence comme l'an dernier.

*propos recueillis par Robert Latendresse