Peyton Manning paraissait ému dans les premiers instants du match entre les Broncos de Denver et les Colts d’Indianapolis.

Pour la plupart des gens, Manning est un robot dans tous les gestes qu’il pose. Mais c’est probablement la meilleure façon de réussir comme quart-arrière dans la Ligue nationale de football.

Sauf que pour une très rare fois, Manning a paru humain quand la foule l’a ovationné. Il a même avoué après le match qu’il était content que tout cela soit fini. Et cela l’a probablement affecté plus que tout le monde l’imaginait. Cela a été difficile pour lui en début de rencontre.

Dans l’ensemble, c’est l’unité défensive des Colts qui s’est la plus signalée pendant cette partie. Elle a défié Manning et est parvenue à se rendre à lui à plus d’une reprise. C’est d’ailleurs le touché de sûreté réussi au deuxième quart qui a changé l’allure du match.

De son côté, Andrew Luck n’a pas été électrisant, mais a été efficace en gagnant les premiers essais.

Sans cautionner les propos du propriétaire des Colts Jim Irsay, force est d’admettre que c’est lui qui a eu le dernier mot. Il disait que ce n’est pas les statistiques qui étaient importantes, mais les championnats. Dimanche, Manning a eu les meilleures statistiques, sauf que Luck a gagné.

Évidemment, tout le monde espère que les deux équipes se retrouveront en éliminatoires, ce qui est fort possible.

Si c’était le cas, les Colts ne pourraient pas compter sur le receveur Reggie Wayne, blessé gravement à un genou pendant la rencontre. Ce n’est pas certain qu’il sera en mesure de se remettre d’une déchirure du ligament croisé antérieur à ce stade-ci de sa carrière.

Pour le remplacer, les Colts effectueront-ils une autre transaction? Sont-ils prêts à échanger d’autre choix au repêchage comme ils l’ont fait pour Trent Richardson? La perte de Wayne est dommage, car il formait un bon trio avec T.Y. Hilton et Darrius Heyward-Bay.

Les infirmeries débordent

Les nombreuses blessures subies à des joueurs importants ont également retenu toute l’attention pendant la septième semaine d’activités dans la NFL. C’est le sujet de l’heure.

Les Bears de Chicago ont été les plus durement touchés avec les pertes du quart Jay Cutler et du secondeur Lance Briggs. L’équipe était déjà privée des plaqueurs défensifs Nate Collins et Henry Melton ainsi que du secondeur D.J. Williams. Et il ne faut pas non plus oublier que le demi de coin Charles Tillman n’a pas terminé le match.

Pour une équipe qui prêche le jeu défensif, cela devient pratiquement impossible d’arrêter les attaques adverses avec la formation B sur le terrain. Heureusement, la semaine de congé s’en vient, ce qui donnera le temps à l’entraîneur-chef Marc Trestman et ses hommes de plancher sur de nouvelles stratégies et un nouveau plan de match.

Cutler absent, les Bears s’en remettront au vétéran Josh McCown, qui a néanmoins bien fait contre les Redskins de Washington dimanche en permettant à l’attaque d’inscrire 31 points. McCown a déjà joué avec les Cardinals de l’Arizona, les Lions de Detroit, les Raiders d’Oakland et les Panthers de la Caroline, mais c’est loin d’être le quart qui peut mener une équipe à la terre promise. Il ne serait pas surprenant de voir les Bears embaucher quelqu’un sur le marché des joueurs autonomes, étant donné qu’il n’y a présentement personne d’autre dans l’alignement.

Les Rams de Saint Louis ont également perdu les services de leur quart numéro un Sam Bradford pour le reste de la saison. Les Rams connaissaient déjà des difficultés et cela ne risque guère d’aller mieux avec Kellen Clemens.

Les noms de Matt Leinhart, John Skelton et Tyler Thipgen - les mêmes qui reviennent tout le temps - risquent d’être évoqués comme remplaçants potentiels, mais ce n’est jamais facile de se remettre de la perte de son pivot, d’autant plus s’il est là depuis plusieurs années.

Reste que Bradford est un quart difficile à évaluer. Est-il bon ou pas? Après quatre saisons dans la NFL, il est encore impossible de répondre à cette question!

Cushing, Martin et Finley sur la touche

Brian Cushing voit encore sa saison prendre fin prématurément. L’an dernier, c’était en raison du ligament croisé antérieur, cette fois c’est à cause du ligament collatéral fibulaire et d’une jambe fracturée. Les Texans devraient s’en remettre, puisqu’ils avaient très bien fait sans lui la saison dernière. Mais cela demeure frustrant pour Cushing, un joueur dominant qui est censé être un des meilleurs secondeurs de la ligue.

Doug Martin s’est déchiré le bourrelet marginal d’une épaule et pourrait manquer le reste de la campagne. Il s’agit d’une mauvaise pour les Buccaneers de Tampa Bay, eux qui essaient de former le jeune Mike Glennon au poste de quart.

Dans ces circonstances précises, les équipes aiment bien compter sur un bon porteur de ballon pour enlever de la pression sur les épaules du quart. Martin avait profité de la situation pour récolter 456 verges au sol depuis le début de la saison.

Après les receveurs de passes Randall Cobb et James Jones, les Packers de Green Bay devront faire sans l’ailier rapproché Jermichael Finley. La blessure qu’il a subie au cou semblait très sérieuse, mais il serait apparemment correct maintenant.

En son absence, Jarrett Boykin et Eddie Lacy ont levé leur jeu d’un cran. Et grâce à Lacy, les Packers misent maintenant sur une attaque au sol dynamique.

Toujours plus gros avec les Patriots

La pénalité qui a permis à Nick Fold de reprendre son botté victorieux en prolongation a fait beaucoup jaser, essentiellement parce que c’est arrivé aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

Le règlement qui empêche un joueur défensif de pousser un de ses coéquipiers a été adopté cette année pour protéger les joueurs de ligne offensive qui croisent les jambes pour former une chaîne quand leur équipe effectue une tentative de placement.

Est-ce la ligue qui a mal expliqué le règlement ou encore les Patriots qui l’ont mal compris? Chose certaine, c’est dommage de voir leur résultat d’un match être influencé de la sorte.

Mais au final, les Patriots ne peuvent pas blâmer les arbitres pour leur défaite. Une interception a été ramenée pour un touché et les receveurs ont échappé plusieurs tentatives de passes.

En terminant, comment ne pas signaler le travail des receveurs de passes A.J. Green et Calvin Johnson pendant le match entre les Bengals de Cincinnati et les Lions? Ce n’est pas le fruit du hasard s’ils sont considérés comme deux des meilleurs de leur profession.

Green a commencé le match et une passe et course de 82 verges, tandis que Johnson a effectué un attrapé spectaculaire alors qu’il était surveillé de près par trois joueurs.

Fait intéressant à noter, la série de matchs sans accorder plus de 300 verges par la passe des Bengals s’est arrêtée à 20.

*Propos recueillis par Francis Paquin