Suivez le Super Bowl 54 entre les Chiefs et 49ers ainsi que l'avant-match de Blitz, dimanche dès 17 h sur RDS et RDS Direct.

L'avant-match

 

MIAMI – Un Super Bowl, ce n’est pas banal dans un curriculum vitae et Laurent Duvernay-Tardif le sait très bien. Dans son cas, il s’agira de son premier match de championnat dans son parcours au football et il réalise que ça pourrait changer sa vie.

 

« Je pense que c’est honnêtement un match qui pourrait définir mes 10, 20 ou 30 prochaines années personnellement en tant que sportif et à l’extérieur du football aussi. C’est également très important pour l’équipe. De pouvoir le gagner pour la ville de Kansas City et pour Coach Reid, c’est dans nos pensées et ça nous donne beaucoup d’énergie », a mentionné le garde à droite des Chiefs qui ne veut pas minimiser l’objectif qui est à sa portée.  

 

Parlant de son entraîneur-chef, il a été questionné de nouveau à propos de l'ancien des Pirates du Richelieu, des Phénix d'André-Grasset et de McGill. Il a trouvé un nouvel angle pour offrir une réponse savoureuse aux journalistes sur le joueur qu’il apprécie grandement.  

 

« L'anglais est sa deuxième langue et il ne comprend pas tout en anglais encore. Les autres gars rient parfois, mais je leur dis de ne pas le faire parce qu’il va peut-être vous opérer un jour et c’est lui qui aura le dernier mot ! C'est un joueur très intelligent et on est chanceux de l'avoir », a raconté Reid qui a vanté sa progression plus d’une fois.

 

En atteignant le match ultime de la NFL, Duvernay-Tardif a inévitablement repensé à son parcours atypique et les sacrifices avec lesquels il a dû composer.

 

« Quand j’ai rencontré la faculté de médecine de McGill, c’était clair que je devais être en mesure de combiner la médecine avec le football. Sinon, je ne pense pas que j’aurais essayé de poursuivre mon rêve NFL », a confié le Québécois de 28 ans dans le cadre de la dernière journée de disponibilité médiatique des joueurs et des entraîneurs.

 

En décidant de continuer ses deux exigeantes passions parallèlement, Duvernay-Tardif a dû s’astreindre à un horaire plutôt insensé. Après avoir attiré l’attention devant une multitude de dépisteurs à la Classique Shrine, son Pro Day devenait l’étape cruciale pour la suite des choses.

 

Il avait donc choisi de s’expatrier pendant six semaines au Tennessee pour effectuer une préparation optimale, mais ses obligations académiques l’ont ramené au Québec.

 

« Toute ma préparation avait été faite pour que j’atteigne mon sommet à la journée des tests physiques. Il fallait que je continue par moi-même pendant un mois tout en faisant ma médecine. Ç’a été quand même un rodéo. Quand j’ai vu les résultats au Pro Day, je me suis dit ‘Ouf, enfin !’ », s’est-il souvenu.

 

Le tout s’est poursuivi avec des visites auprès de quelques organisations qui désiraient le connaître davantage. Par une coïncidence intéressante, les 49ers de San Francisco étaient d’ailleurs du lot.  

 

Il avoue que « c’était un peu fou » comme période et c’est le moins que l’on puisse dire.  

 

« Je me rappelle d’avoir eu un million de pensées divergentes à ce moment du style ‘Qu’est –ce que je suis en train de faire’. Je faisais l’urgence dans les semaines avant le Pro Day et tout ce que je voyais en mars, c’était des jeunes avec des grippes et tous les virus contagieux. Je me lavais les mains comme un malade mental parce qu’il ne fallait pas que je tombe malade ! », a-t-il raconté avec le sourire.

 

Super Bowl 54 : une histoire de fin de disette

Duvernay-Tardif a traversé le tout avec brio. Puisqu’il a complété son doctorat, il dispose maintenant d’une latitude de quelques années avant de devoir se replonger dans son expertise médicale.

 

Les Chiefs ont reconnu son potentiel et ils étaient prêts à afficher une certaine patience à son endroit quant à son développement. Duvernay-Tardif l’a apprécié au plus haut point.

 

« Ils ont décidé de prendre une chance (en le repêchant) et je suis extrêmement reconnaissant. Ma première année, je ne jouais pas nécessairement du bon football. Je jouais du football agressif et je montrais que j’avais envie de jouer, mais mon niveau de jeu n’était vraiment pas élevé. Peut-être que si je n’avais pas été un choix de repêchage, ils n’auraient pas eu cette patience. On dit tout le temps qu’on fait sa chance et que les gens travaillants arrivent au sommet, mais je crois qu’il y a beaucoup une question de timing et d’opportunité. C’est dur de dire comment ça se serait passé s’ils ne m’avaient pas repêché », a humblement statué le numéro 76.

 

Le moment était bien choisi pour que le collègue Didier Orméjuste l’invite à lancer un message aux partisans du Québec. Après tout, ce n’est pas si commun d’un voir un tel appui envers un joueur de ligne offensive. En voici un petit extrait pour ne pas vendre le punch.  

 

« Ça fait vraiment du bien, ça fait toute la différence. Je suis fier de vous représenter ici au Super Bowl. Je suis fier de le faire pour tout le monde et vous serez dans mes pensées », a-t-il conclu.

 

« Le Québec sera dans mes pensées dimanche »