Les Seahawks de Seattle ont beau affiché une fiche parfaite de 4-0 depuis le début de la campagne, cela ne les empêche pas de montrer deux visages, un à domicile et l’autre à l’étranger.

Dans le confort de leur CenturyLink Field, les Seahawks ont signé des victoires de 29-3 contre les 49ers de San Francisco et de 45-17 face aux Jaguars de Jacksonville. Mais loin de leur terrain, ils ont eu besoin de tout leur petit change pour vaincre 12-7 les Panthers de la Caroline et arracher un gain de 23-20 aux Texans de Houston en prolongation la semaine dernière.

Toutes les équipes sont meilleures sur leur terrain qu’à l’étranger, mais disons que c’est plus flagrant pour les Seahawks tellement leur avantage du terrain est considérable en raison du stade très bruyant dans lequel ils évoluent. On peut pratiquement leur donner une fiche de 8-0 à domicile dès le départ!

Après une visite à Houston, les Seahawks disputeront un troisième match consécutif sur la route dimanche alors qu’ils feront escale à Indianapolis pour y affronter les Colts, qui promettent d’être une proie coriace.

Ce qui m’impressionne le plus de ces derniers n’est pas seulement la progression du jeune quart-arrière Andrew Luck. Les Colts affichent en effet une attitude qui n’est pas sans rappeler celle des Ravens de Baltimore.

L’entraîneur-chef Chuck Pagano, qui a déjà œuvré dans l’organisation des Ravens, y est sans doute pour quelque chose. Il est en effet parvenu à inculquer une identité robuste et physique à son équipe.

 Tant mieux, car pour rivaliser avec les Seahawks, c’est justement ce qu’il faut. Avoir le dessus sur le plan physique demeure la clé. Les Colts ont démontré depuis le début de la saison qu’ils sont capables de le faire en battant notamment les 49ers à leur propre jeu. C’est-à-dire freiner le jeu au sol de San Francisco tout en imposant le leur.

Mine de rien, les Colts ont donc dominé leurs deux derniers adversaires 64-10 au chapitre des points. Ajoutez à cela une bonne défense qui accorde en moyenne moins de 13 points par match et qui a provoqué huit revirements de même que 13 sacs du quart et vous obtenez une équipe capable de surprendre les Seahawks.

Le problème pour ces derniers c’est qu’ils risquent de se présenter à Indianapolis sans leurs deux bloqueurs offensifs partants, eux qui ont déjà accordé 13 sacs du quart sur Russell Wilson. Bref, une mauvaise combinaison.

Peyton ManningManning freiné?

Je ne parierais pas là-dessus.

Les Cowboys de Dallas risquent en effet d’être les plus récentes victimes du rythme infernal imposé cette saison par Peyton Manning, qui a complété 16 passes de touché jusqu’à maintenant sans lancer la moindre interception, un record de la NFL.

La formation du Texas accorde en moyenne 306 verges par la passe par match, ce qui leur confère le 27e rang du circuit à ce chapitre. En quatre rencontres, les Cowboys ont affronté deux quarts élite en Eli Manning et Philip Rivers.

Ce dernier a amassé 401 verges contre les Cowboys dimanche, alors que Manning en a glané 450 le 8 septembre dernier. Imaginez ce que ce sera face à Peyton Manning, un quart super élite!

D’une part, il sera intéressant de voir comment Manning s’adaptera à la défensive des Cowboys, dirigée par Monte Kiffin. Rappelons-nous que ce dernier a longtemps été le coordonnateur défensif des Buccaneers de Tampa Bay dans leurs grosses années. Il répondait alors aux ordres d’un certain Tony Dungy. Vous me voyez venir?

Dungy a ensuite dirigé les Colts, qui ont également privilégié un système défensif à la Kiffin. Chaque jour pendant sept ans, Manning, alors quart-arrière des Colts, a donc fait face à l’entraînement à une défense semblable à celle que Kiffin et les Cowboys lui proposeront dimanche.

Le jeu a peut-être évolué et les tendances changé, mais Manning risque encore de faire des dommages.

Pour l’arrêter, les Cowboys devront espérer que leur ligne défensive exerce une forte pression à quatre joueurs afin d’assurer une bonne couverture contre le jeu aérien et mélanger quelque peu Manning.

Le problème c’est que Manning a une mémoire photographique tellement incroyable que lorsqu’il voit un jeu, il le prend en photo et le met dans son disque dur. Je ne serais même pas surpris qu’on apprenne que cette semaine, il a visionné des bandes vidéos des Buccaneers de 2000-2001 pour voir commet Kiffin réagissait dans certaines situations.

Bref, du grand Peyton Manning.

Matt ForteAux Bears de dicter le ton

Finalement, le troisième affrontement qui suscitera mon intérêt en fin de semaine est celui qui opposera les Bears de Chicago aux Saints de La Nouvelle-Orléans.

Cette fois, les Bears espèrent sans doute ne pas être contraints de jouer du football de rattrapage, ce qui a été leur défaut depuis le début de la saison malgré un dossier de 3-1. S’ils s’en sont bien sorti lors de leurs trois premiers matchs, ça n’a pas été le cas dimanche dernier face aux Lions de Detroit.

Contre la défense des Saints, les Bears pourraient renverser cette tendance. Malgré quelques améliorations statistiques, notamment la moyenne de verges et de points alloués par match, l’unité défensive de La Nouvelle-Orléans n’est pas sans reproche.  

Le coordonnateur défensif des Saints Rob Ryan serait d’ailleurs le premier à le dire, il est toujours plus facile de diriger une unité défensive quand l’équipe mise sur une attaque aussi dévastatrice.

Ainsi, quand l’adversaire est forcé de jouer du football de rattrapage, tu sais qu’il  va passer et tu peux donc te permettre d’attaquer. Mais quand on décortique davantage les chiffres, on remarque que les Saints allouent en moyenne 5,5 verges par course, la pire du circuit.

Courir, là est la clé de la victoire pour les Bears. Sur une surface naturelle comme celle du Soldier Field, je m’attends donc à ce que l’attaque au sol et Matt Forte connaissent un fort match. Cela aurait pour effet de soulager le quart-arrière Jay Cutler d’une certaine pression.

Dans les trois victoires des Bears cette saison, Cutler a tenté en moyenne 33 passes. Dans la défaite contre Detroit, il en a tenté 47 et a été intercepté à trois reprises en plus de commettre un échappé que les Lions ont transformé en touché.

Plus que jamais, le jeu au sol des Bears se doit donc de revenir à l’avant-plan. Pour soustraire Cutler d’une certaine pression, oui, mais surtout pour garder Drew Brees et sa bande sur les lignes de côté.

*Propos recueillis par Mikaël Filion