Une bonne décision
NFL lundi, 4 nov. 2013. 21:44 mercredi, 11 déc. 2024. 13:27Le joueur de ligne offensive des Dolphins de Miami Richie Incognito n’en est pas à ses premières frasques depuis le début de sa carrière.
Dès les rangs universitaires, il avait été suspendu à deux ou trois reprises par l’Université du Nebraska en raison de son comportement. Il avait ensuite tenté d’être transféré à l’Université de l’Oregon et avait été mis à l’écart avant même le commencement de la saison.
À son arrivée dans la Ligue nationale de football, Incognito a connu des problèmes d’alcool, de drogues et d’agressivité alors qu’il évoluait avec les Rams de Saint Louis. Il a par la suite eu des démêlés avec l’ailier défensif des Texans de Houston Antonio Smith pendant le calendrier préparatoire plus tôt cette année.
Il faut se rappeler qu’Incognito avait été choisi joueur le plus salaud de la NFL en 2009. Ce gars-là a visiblement un problème d’attitude. Et ce n’est jamais bon d’avoir ce genre d’individu dans un vestiaire de football. Le vestiaire est à l’image de la société, c’est-à-dire qu’il y a plein de personnalités. Il faut que tout le monde accepte et respecte tout le monde pour que ça marche.
À plusieurs reprises pendant ma carrière, j’ai vu des gens qui donnaient de la difficulté à d’autres, particulièrement aux recrues. Ç’a toujours été comme ça. Dans les faits, il y a bien des choses qui se passent dans un vestiaire qui ne seraient jamais tolérées dans la société. Mais parce que ça se passe dans un vestiaire, tout le monde ferme les yeux là-dessus.
Mais les messages textes et vocaux qui auraient été envoyés au joueur de ligne offensive de deuxième année Jonathan Martin, ça ne passe pas. Il est impossible de bâtir une culture gagnante lorsqu’une atmosphère de la sorte règne dans le vestiaire. Ce qu’Incognito a fait, c’est de l’intimidation dans sa forme la plus pure. Les joueurs de ligne offensive forment un groupe très particulier, très tissé serré. Ce que Martin a dû vivre, c’est très difficile.
Bref, les Dolphins ont pris la bonne décision en décidant de suspendre Incognito. Il s’agissait néanmoins d’une décision difficile, étant donné que leur ligne offensive connaissait des problèmes cette année. Mais ils ont au moins réglé un important problème dans le vestiaire.
J’espère sincèrement qu’Incognito tirera une leçon de tout ça, qu’il changera d’attitude dans l’avenir, même s’il ne semble pas avoir appris de ses erreurs du passé…
Le stress des entraîneurs-chefs
Décidément, le métier d’entraîneur-chef dans la NFL n’est pas de tout repos. Après John Fox, c’est au tour de Gary Kubiak d’être tenu à l’écart des lignes de côtés en raison d’un malaise.
Si Fox semblait avoir des prédispositions à la maladie, c’est tout le contraire de Kubiak. Le pilote des Texans n’est âgé que de 52 ans et courrait tous les jours. Je ne prétends pas que c’est la raison principale, mais les problèmes cardiaques sont souvent liés au stress.
La pression sur les entraîneurs-chefs de la NFL est immense, si ce n’est pas immonde. Ces gars-là travaillent comme de forcenés. Je n’ai jamais vu personne travailler plus fort que les entraîneurs-chefs pendant ma carrière de joueur.
Marc Trestman rentrait au bureau vers 5 ou 6 h et ne partait jamais avant 22 h. Et c’est encore pire dans la NFL. Il n’y a jamais de journée de congé, même pendant la saison morte. Ces hommes gagnent des millions de dollars, mais ils s’exposent à beaucoup de stress.
Et c’est la même chose dans les rangs collégiaux ou universitaires. C’est d’ailleurs pour ça que je ne suis pas devenu entraîneur après ma retraite. Les heures travaillées n’ont aucun bon sens. Ça me surprend un peu qu’il n’y ait pas davantage d’entraîneurs qui tombent au combat en cours de saison.
Un exploit digne de mention pour Foles
Sur une note nettement plus réjouissante, il faut souligner les sept passes de touché lancées par le quart-arrière des Eagles de Philadelphie Nick Foles contre les Raiders d’Oakland.
Foles a réussi cette prestation, après avoir vécu toutes sortes d’émotions depuis le début de la saison. Il faut se rappeler qu’il avait perdu le poste de partant à Michael Vick pendant le camp d’entraînement, mais qu’il avait finalement eu sa chance à la suite d’une blessure à Vick.
Sauf que Foles s’est blessé à son tour, si bien que les Eagles étaient désespérément à la recherche de quelqu’un capable de faire le travail. L’attaque des Eagles n’avait généré que trois points à ses deux derniers matchs et Foles est arrivé en sauveur.
Pourtant, Foles est beaucoup moins spectaculaire que Vick, mais il protège le ballon. Il a ainsi lancé 13 passes de touché depuis le début de la saison contre aucune interception. Avec sa prestation face aux Raiders, il s’est au moins assuré de quelques départs supplémentaires.
Maintenant, l’important pour Foles est d’être constant. C’est d’ailleurs le défi de tous les quarts-arrières de la NFL. La suite des choses s’annonce plutôt intéressante dans son cas.
Brady a brillamment rebondi
Un autre quart qui a retenu l’attention cette fin de semaine est Tom Brady. Avec des gains de 432 verges par la voie des airs, il a été solide, présent et précis. Du jamais vu cette saison.
Brady n’avait complété que 34 pour cent de ses tentatives de passes de plus de 15 verges avant le match contre les Steelers de Pittsburgh, et ce pourcentage a été de 64 dimanche. Il s’agissait d’une facette du jeu qui manquait à son arsenal et il l’a enfin retrouvée.
Brady avait connu l’une de ses pires performances la semaine précédente face aux Dolphins et a rebondi comme seuls les meilleurs sont en mesure de la faire.
Les Steelers ont quant à eux prouvé qu’ils ne sont plus l’ombre de ce qu’ils étaient. Ils ont tout simplement perdu leur identité. Ils sont dans les pires équipes pour la moyenne de verges au sol par match. Le’Veon Bell est une belle surprise, mais les Steelers ne sont pas capables d’établir le jeu au sol pour contrôler la rencontre.
Il va falloir tranquillement penser à rebâtir cette équipe-là. Les Bengals sont déjà très loin devant et je ne vois pas les Steelers se tailler une place en éliminatoires. Le quart Ben Roethlisberger joue toujours bien, mais il n’est plus du tout entouré comme jadis.
*Propos recueillis par Francis Paquin