Tout le monde déteste les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et ce n'est pas une surprise si cette équipe est encore invaincue après quatre matchs. Ce sont les rois de la montagne parvenant toujours à se hisser au sommet malgré la tourmente qui vient régulièrement les toucher.

Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, les Patriots demeurent une équipe référence dans la NFL depuis au moins dix ans. Ce club nage facilement en eaux troubles parce qu'on le sent rarement ébranlé par la controverse. Il faut dire qu'à la tête de l'équipe on retrouve deux personnalités fortes avec l'entraîneur Bill Belichick et le quart Tom Brady. Ce sont probablement les deux personnes les plus compétitives de la NFL.

La controverse ne fait que nourrir leur désir de compétition. Brady a marqué un touché au sol il y a quelques jours et on a senti toute sa frustration dont il a été nourri durant la saison morte quand il a lancé le ballon au sol en guise de célébrations.

Ce n'est pas un hasard si cette formation montre un dossier de 4-0 parce qu'elle mise aussi sur une bonne défense malgré la perte d'éléments importants comme Brandon Browner et Darrelle Revis. La direction arrive toujours à dénicher des joueurs et à les entrer dans le système de Belichick et en attaque, Tom fait rouler la machine. La recette des Patriots est simple. S'ils trouvent un jeune joueur qui correspond à leurs besoins comme le porteur de ballon Dion Lewis. On le met sous contrat et on lui offre un salaire raisonnable en lui donnant la chance d'entrer dans le système. Les Pats respectent cette philosophie à plusieurs autres positions. En élevant et en endoctrinant les joueurs dans leur système, les Patriots s'assurent d'un taux de rétention important dans les années qui suivent parce que le club gagne. Cette recette fonctionne à travers les années.

Il y a six équipes invaincues cette saison dans la NFL et je dirais que du lot, les Panthers de la Caroline (4-0) constituent la plus grande surprise. Il n'y a personne qui va s'étonner de retrouver les Patriots ou les Packers de Green Bay (5-0) sans défaite. Denver (5-0) a gagné deux parties en début de saison grâce à des jeux clés qui ont fait la différence. Contre Kansas City, Aqib Talib a réussi une interception qui a mené au touché de la victoire. Cette semaine contre les Raiders d'Oakland, Chris Harris a ramené une interception sur 74 verges pour un touché qui a fait la différence.

Denver gagne grâce à sa défense parce que le jeu au sol est ordinaire et que Peyton Manning n'est plus le grand quart qu'il a été. La formule et les succès du club sont basés sur la défense et ce sera la raison des succès des Broncos cette saison.

J'ai bien aimé le commentaire du secondeur des Bengals, Chris Carter qui a déclaré que dans le fond, le football c'est un peu comme le golf où le but est de mettre la balle dans le trou avec le moins de coups possible. On se fout de la façon qu'on arrive à le faire tant qu'on le fait. C'est le résultat qui compte et c'est la même chose au football, tant que l'équipe gagne, ce n'est pas le comment qui est important, mais les résultats.

Je pense qu'il faut prendre au sérieux les Bengals, une équipe qui même si elle a du succès en saison, n'arrive pas à se démarquer en éliminatoires. Cincinnati montre un visage sérieux et je pense que cette équipe a gagné en maturité. On l'a vu dans sa victoire contre Seattle en effaçant un déficit de 17 points au quatrième quart. C'est le signe que cette équipe est passée à l'étape suivante.

Le quart Andy Dalton joue de belle façon et il affiche un grand calme. On voit qu'il a du plaisir sur le terrain et c'est selon moi, un autre signe que ce club a atteint un autre niveau, qu'il a progressé et qu'il est plus mature. Dalton a vécu un événement cet été qui a fait grimper sa détermination quand il a été hué lors d'un match de baseball. Il a encaissé difficilement le coup et selon plusieurs, cette affaire lui a servi de motivation. On le sent plus déterminé que jamais.

En revanche, je m'attendais à mieux des Lions de Detroit (0-5). Il y a des parties que cette équipe aurait pu gagner notamment contre Seattle lors de la quatrième semaine, car si Kam Chancellor n'avait pas rabattu une passe en direction de Calvin Johnson à la porte des buts, les Lions auraient gagné contre les finalistes du dernier Super Bowl. Il y a d'autres rencontres serrées qui ont été perdues. Ce qui est le plus inquiétant chez les Lions, c'est la régression du quart Matthew Stafford et de voir que Calvin Johnson, qui était considéré parmi les trois meilleurs receveurs de passes, ne figure même pas dans le top-10 de la NFL cette saison.

Les Lions n'ont pas réussi à colmater la perte de certains joueurs de la ligne défensive, qui était première contre le jeu au sol l'an dernier. On voit que cette équipe a perdu son identité et que son quart qui était considéré comme une étoile montante n'est plus qu'un point d'interrogation. Dans le dernier match, Stafford a été remplacé par Dan Orlovsky, ce qui en dit long.

À Pittsburgh, les Steelers montrent un dossier de 3-2 malgré la perte de Ben Roethlisberger. Ce n'est sûrement pas grâce à Michael Vick, qui est un quart imprécis, s'ils montrent cette fiche. Il faut toutefois lui donner un peu de crédit, car il arrive à faire certains gros jeux. Face aux Chargers de San Diego lundi, il a réussi une longue course en fin de partie ainsi qu'une bombe de 72 verges pour un touché.

Vick est un quart qui peut réussir de gros jeux, mais il n'est plus le quart sur lequel une équipe doit reposer. Il n'est plus ce qu'il était et c'est pour cette raison que le Steelers se tournent vers Le'Veon Bell. Pour avoir du succès, Pittsburgh doit garder les choses simples avec des passes courtes. À un certain moment, le coordonnateur à l'attaque semblait tellement frustré qu'il n'a pas demandé de passe de Vick pendant environ 15 minutes parce qu'il mettait son équipe en péril.

On croyait que la défense des Steelers était finie, mais elle joue vraiment très bien malgré la perte de plusieurs joueurs. C'est ce qui a permis à Pittsburgh de battre San Diego lundi. Antwon Blake a même réussi un touché défensif en ramenant une interception sur 70 verges pour un majeur. Si les Steelers peuvent être en bonne position lors du retour au jeu de Roethlisberger, cette équipe sera dangereuse.

Les Steelers ont fait l'erreur de concentrer l'attaque entre les mains de Vick lors de la seule victoire des Ravens de Baltimore. Face aux Chargers lundi, on n'a pas couru de risque sur le dernier jeu du match en donnant le ballon à Bell. On lui a même demandé de prendre la position de quart avec cinq secondes à jouer pour que le centre lui remette le ballon directement. Les entraîneurs ont compris et se sont ajustés.

De façon globale, les Ravens constituent une déception. Cette équipe est une référence dans la NFL sous les ordres de John Harbaugh et on s'attend à ce qu'elle soit à la hauteur chaque saison. Ce club n'arrive pas établir le jeu au sol avec régularité.

Les Eagles de Philadelphie sont décevants aussi. Certains me diront que les Eagles ont amassé 519 verges contre les Saints de La Nouvelle-Orléans, mais ce n'est pas un exploit contre une formation comme celle-là. L'entraîneur Chip Kelly semble avoir frappé un premier mur professionnel. Il croyait que son système relevait du génie, mais ce n'est pas le cas.

*propos recueillis par Robert Latendresse