La pression est de plus en plus forte sur le commissaire Roger Goodell et la Ligue nationale de football. Et cette fois ce sont les commanditaires qui s'y mettent. Au Minnesota, ils ont forcé les Vikings à se raviser et à suspendre Adrian Peterson des activités régulières de l'équipe. La Brasserie Anheuser Busch qui a un contrat de 6 ans d'une valeur de 1,2 milliard de dollars avec la NFL s'est dite déçue et préoccupée par la façon dont on traitait les dossiers de violence. C'est généralement un mauvais signe et la meilleure façon de faire bouger les choses.

Mais il y a peut-être une autre solution. Au Canada, Mark Cohon a déjà annoncé qu'il allait quitter son poste de commissaire de la CFL. Et le National Post rapporte que parmi les candidats susceptibles de lui succéder, il y a Karen Stintz. Détentrice d'une maîtrise de l'université Queen's, elle a siégé longtemps au conseil municipal de Toronto où elle a présidé la Commission du transport en commun de Toronto, la troisième plus importante en Amérique derrière New York et Los Angeles. Grande fan de football, elle serait intéressée par le poste de commissaire de la CFL.

Si les pressions venaient à bout de Roger Goodell, la NFL serait-elle tentée d'emprunter cette voie? Une femme pourrait-elle faire sa place au sein de ce « boys club » et enrayer cette culture de violence qui ronge la NFL? On dit qu'aux États-Unis, le nom de Condolezza Rice commence à circuler...

Tout le monde en parlait

Il y a eu 10 ans mardi, 16 septembre 2004, Gary Bettman mettait en lock-out les joueurs de la Ligue nationale de hockey. Au coeur du litige, l'imposition d'un plafond salarial. À l'époque, le commissaire prétendait qu'il n'y avait que 11 franchises qui faisaient de l'argent et que la ligue avait subi des pertes de 273M$ en 2002-2003.

On connaît la suite, le 16 février 2005, Gary Bettman annulait la saison, une première dans l'histoire des 4 plus importants circuits de sport professionnel en Amérique.

Finalement, le 21 juillet 2005, les 2 parties signaient une nouvelle convention collective. 10 ans plus tard, Sports Illustrated publie un relevé de ce qui a changé dans la Ligue nationale depuis cet arrêt de travail et se demande si tout cela en valait la peine.

D'abord les revenus. Ils sont passés de 2,24 milliards en 2003-2004 à 3,7 milliards la saison dernière. Et ils vont augmenter encore grâce au nouveau contrat de télévision au Canada. Cela a permis de hausser la valeur des équipes. Les Maple Leafs de Toronto valent 1,15 milliard, selon le magazine Forbes, devant les Rangers à 850M$ et le Canadien à 775M$.

Ce faisant, les salaires ont suivi cette tendance à la hausse avec un bond de 1,83M$ à 2,4M$ 10 ans plus tard. Peter Forsberg et Jaromir Jagr étaient les joueurs les mieux payés à 11M$ par année. Aujourd'hui, cet honneur revient à Shea Weber qui touche 14M$.

Malgré tout ce qu'on a pu lire et entendre durant ce lock-out et celui de 2012, les fans n'ont pas tourné le dos au hockey. Au contraire. La saison dernière, 21,758,902 personnes ont franchi les tourniquets des amphithéâtres de la LNH, une hausse de 1,4 million par rapport à 2003-2004, pour une moyenne de 17,690 spectateurs par match ( 16,549 il y a 10 ans ). Et ce, même si le prix moyen d'un billet a augmenté de près de 20 dollars, de 43,57$ à 61,62$. C'est à Detroit où ça coûtait le plus cher pour assister à un match, 57,11$; aujourd'hui, il faut payer en moyenne 122,20$ pour voir les Maple Leafs.

Sur la glace maintenant. Il y a un peu plus de buts marqués aujourd'hui, 5,34 en moyenne par partie, contre 5,13 au moment du déclenchement du lock-out.
Par contre, il y a eu 469 combats l'an dernier, une baisse de 320 par rapport à 2003-2004.

Sports Illustrated parle aussi des grands disparus depuis la fin du lock-out: les Trashers d'Atlanta et la ligne rouge entre autres. Ils ont été remplacés par les Jets de Winnipeg, la fusillade, de nouvelles divisions, l'interdiction pour une équipe de procéder à un changement de joueurs après un dégagement refusé, la visière obligatoire, la Classique hivernale et la série des stades.

Avant le lock-out, les meilleures équipes de la LNH étaient les Red Wings de Detroit et l'Avalanche du Colorado. Aujourd'hui, on parle plutôt des Kings de Los Angeles et des Blackhawks de Chicago.

Enfin, Sports Illustrated rappelle comment les joueurs ont passé le temps durant ce lock-out. Plusieurs ont pris la direction de l'Europe. Vincent Lecavalier et Brad Richards avaient joint les rangs du AK Bars Kazan de la KHL. Les Suédois et les Finlandais étaient retournés jouer dans leur pays.

Ici, Joel Bouchard avait organisé une tournée de 16 villes du Québec mettant en vedette des joueurs de la LNH, Simon Gagné, Mike Ribeiro, Vincent Damphousse, Pascal Dupuis, José Théodore, dans des confrontations à 4 contre 4. RDS avait diffusé quelques-uns de ces matchs.

TSN avait profité de la présence de Roberto Luongo pour présenter Les Séries mondiales de poker. L'arbitre Bill McCreary était devenu installateur de cuisine et le juge de ligne Stéphane Provost peintre en bâtiment.

Dix ans plus tard, est-ce que tout ça en valait la peine?