La saison de la NFL s'amorcera le jeudi 5 septembre alors que les Ravens de Baltimore visiteront les Broncos, à Denver. Du 28 août au 4 septembre, le RDS.ca vous présente une série d'articles afin de mettre la table pour la saison 2013, une division à la fois.

À quelques détails d’être aspergés d'une pluie de confettis à La Nouvelle-Orléans en février dernier, les 49ers amorceront la saison 2013 avec un couteau entre les dents et de décevants souvenirs en guise d’inspiration.

Les champions en titre de la division tenteront non seulement de conquérir un sixième championnat de la NFL, mais ils devront aussi tenir à distance les dangereux aspirants en provenance de Seattle qui tenteront de renverser le régime californien en place depuis 2011 dans la NFC Ouest.

Cette guerre, en plus des aspirations légitimes des Rams et des Cardinals, dictera l’allure de ce qui pourrait être la compétition la plus féroce dans la NFL en 2013.

Ce qui a changé dans la division

Au lendemain d’un Super Bowl amer, les 49ers n’ont pas changé la formule du tout au tout à l’approche de la nouvelle saison, car une formule gagnante n’est habituellement pas sujette à de nombreuses perturbations.

Colin Kaepernick et Jim HarbaughJim Harbaugh, qui a regardé son frère ainé John soulever le trophée Vince-Lombardi en février dernier, a actualisé son vote de confiance envers son quart Colin Kaepernick (photo) et les 49ers tenteront de renouveler leur billet pour le Super Bowl en 2013 derrière une formule éprouvée qui a rencontré énormément de succès en 2012. Changement dans la continuation, Kaepernick amorcera la saison à titre de partant et l’offensive sera complètement modelée autour de ses forces, à la différence d’un ajustement forcé l’an dernier à la suite d’une vilaine commotion cérébrale qui a cloué Alex Smith au banc. Au lieu de réagir, les Niners auront le luxe de l’action en 2013 et les modifications apportées à la formation vont dans ce sens.

Anquan Boldin a quitté le nid des Ravens pour rejoindre les 49ers et prendre la place de Randy Moss, d’une certaine façon, même si les deux receveurs partagent peu de similitudes de styles sur le terrain. Boldin est un demi espacé qui gagne à être utilisé souvent et dans la circulation, contrairement à Moss qui a fait son pain et son beurre dans la NFL en capitalisant sur sa vitesse qui lui permettait de se détacher aisément de sa couverture. Boldin, qui a brillé lors des éliminatoires l’an dernier, est une autre espèce de receveur et il sera sollicité rapidement par le jeune Kaepernick qui devra se trouver de nouveaux repères en attendant le retour en forme de Michael Crabtree, au cours de la saison si la réadaptation va bon train.

Si les Niners sont demeurés plutôt calmes au niveau des changements, ils devront tout de même contenir les Seahawks de Seattle. Ils ont surgi en 2012 comme de sérieux aspirants au titre de la division et ils ont utilisé le printemps pour faire le plein de munitions afin d’amorcer une attaque en règle à la suprématie des Niners, assaut qui ne se fera pas sans artifice.

Pour sa deuxième saison derrière le centre, le surprenant Russell Wilson aura l’heureux problème de s’acclimater avec un nouveau frère d’arme qui était convoité par plusieurs formations, le polyvalent receveur Percy Harvin. L’arsenal d’Harvin vient grandement bonifier le spectre des possibles pour l’offensive des Seahawks qui reposait un peu trop lourdement sur les épaules de Marshawn Lynch au cours des dernières saisons. Harvin viendra ouvrir le livre de jeu de Pete Carrol lorsqu’il effectuera son retour sur le terrain au cours de la saison (pour le septième match) et sans prétendre qu’un seul joueur peut changer une culture de façon aussi drastique, disons qu’Harvin sera le combustible aspergé sur un feu allumé en 2012 pour l’inspirante éclosion de Wilson et des Seahawks.

Seattle a aussi ajouté d’intéressantes pièces complémentaires à une unité défensive particulièrement efficace en 2012. Cliff Avril sera un remplaçant de luxe sur la ligne défensive tandis que les vétérans Antoine Winfield et Marcus Trufant viendront supporter le travail de la tertiaire qui a fait beaucoup parler d’elle la saison dernière, particulièrement à cause du volubile demi de coin Richard Sherman qui affirme à qui veut bien l’entendre qu’il est le meilleur à sa position dans la NFL présentement.

Tous ces changements à Seattle surviennent sans réellement perdre de plumes au passage. Les Seahawks n’ont laissé filer que quelques pièces complémentaires lors de la saison morte et se présenteront en 2013 avec une version améliorée, tant en expérience qu’en effectif, de l’an passé. De quoi inquiéter le reste de la division.

Du côté de St Louis, c’est en 2013 que l’organisation poussera tous ses jetons au centre de la table au cours de l’expérience Sam Bradford. Pour la première fois depuis sa sélection au premier rang du repêchage de 2010, Bradford pourra compter sur de la stabilité autour de lui au niveau des entraîneurs alors que Jeff Fisher amorcera sa deuxième campagne à la barre de l’équipe avec sensiblement le même entourage d’assistants.

Fisher et ses hommes tenteront de capitaliser sur la meilleure saison en carrière de Bradford pour établir une marche à suivre efficace à long terme afin de remettre la formation sur les rails en route vers les éliminatoires. Ce printemps, les Rams ont d’ailleurs travaillé autour de Bradford en offrant un lucratif contrat au plaqueur Jake Long afin de protéger le côté gauche du jeune quart. De plus, Jared Cook viendra offrir ses mains à Bradford qui bénéficiera grandement d’une cible grand format dans ses zones courtes.

St Louis s’est aussi tourné vers le repêchage afin de dénicher de nouvelles options à Bradford, notamment en sélectionnant le rapide receveur Tavon Austin de l’Université West Virginia en première ronde (8e choix global). Ce virage « Bradford-centrique » ponctue aussi la fin de l’association entre les Rams et Steven Jackson qui a déménagé ses crampons à Atlanta durant la fonte des neiges. C’est donc un nouveau chapitre dans l’histoire des Rams, une étape charnière dans la carrière de Bradford et l’occasion pour plusieurs jeunes joueurs de tirer leur épingle du jeu au sein d’une formation en pleine quête identitaire.

De l’autre côté du spectre, les Cards de l’Arizona ont tiré un gros trait sur l’hydre à trois têtes derrière le centre en 2012 afin d’offrir le contrôle de l’offensive, du moins pour l’instant, au vétéran Carson Palmer acquis des Raiders d’Oakland.

Palmer, qui en sera à sa troisième formation dans la NFL, aura le mandat de stabiliser une offensive qui était anémique au mieux en 2012. Derrière lui, le nouvel entraîneur-chef Bruce Arians tentera de reproduire la magie de l’an dernier alors qu’il remplaça à pied levé Chuck Pagano à la barre des Colts d’Indianapolis, ce qui lui a valu le titre d’entraîneur de l’année décerné par l’Associated Press. Arians, fort de son succès, arrive dans le désert de l’Arizona avec une carte blanche à la suite de la désastreuse saison 2012 de l’équipe.

Les Cards ont fait l’acquisition d’un heureux mélange de vétérans et de jeunes joueurs sous-utilisé afin de remplacer au maximum les effectifs de l’an dernier qui n’ont pas rencontré le succès espéré par l’équipe. Parmi ceux-ci, Rashard Mendenhall tentera de relancer sa carrière après un passage à vide plutôt douloureux à Pittsburgh au cours des deux dernières saisons.

De plus, l’énigmatique « Honey Badger », Tyrann Mathieu, fait tourner plusieurs têtes lors du camp d’entraînement de l’équipe et le choix risqué du dernier repêchage, en raison de ses nombreux problèmes personnels qui lui ont valu une expulsion du programme de football de l’Université de la Louisiane (LSU), pourrait devenir un contributeur immédiat dans la nouvelle mouture de la défensive des Cards. Malgré sa petite taille, Mathieu possède un instinct très au-dessus de la moyenne sur le terrain et son flair lui offre de nombreuses possibilités de gros jeu, autant en défensive que sur les unités spéciales. Parlant des unités spéciales, Arians jongle avec l’idée d’utiliser l’excellent demi de coin Patrick Peterson en offensive au sein de quelques formations spécifiques. Peterson, qui a électrisé la NFL avec ses retour de bottés en 2012, pourrait grandir dans le rôle assez récent d'« arme offensive » exploité de plus en plus par les formations. L’exemple récent de Percy Harvin vient en tête, mais aussi celui de l’ancien quart des Wolverines du Michigan Denard Robinson qui sera utilisé à Jacksonville à titre de catalyseur au sein de l’offensive, un peu comme souhaiterait faire Arians avec son demi de coin étoile.

Sur papier, toutes les équipes de la NFC Ouest se sont améliorées et ce qui était déjà l’une des divisions les plus compétitives de la NFL pourrait vite devenir un incontournable à chaque semaine en 2013.

À quoi s’attendre en 2013

Les Niners et les Seahawks se livreront une lutte acharnée pour la suprématie de la division. L’an dernier, les deux équipes ont cumulé 11 victoires, mais San Francisco s’est mérité la division en vertu d’un match nul contre les Rams de St Louis. Une contre l’autre, les deux équipes se sont partagé les honneurs des affrontements et tous les paris sont ouverts pour la saison à venir.

Avec aucune régression en vue d’un côté comme de l’autre, le tango en deux temps de 2012 est anticipé pour la saison à venir, même qu’une version bonifiée est plus que probable. Les deux formations partagent énormément de similitudes, particulièrement du côté de l’attaque, et les différences fondamentales se rejoignent tout de même sur le fond et la forme.

Avec deux jeunes quarts mobiles, une offensive exploitant la course en puissance et des entraîneurs qui ont fait leurs classes dans la NCAA, les Seahawks et les Niners partagent cette notion qu’un système outrepasse la force de ses éléments individuelles et que l’addition ou la soustraction d’un de ceux-ci ne devrait pas empêcher la machine de tourner à plein régime. Un système élaboré d’engrenages qui ne sont pas codépendants, mais plutôt collectivement autonomes.

Richard ShermanC’est au niveau de la défensive que les deux équipes se démarqueront dans la division, et c’est par le biais de cette dernière que les victoires se remporteront plus souvent qu’autrement. Les Niners préconisent un style à l’ancienne, très physique et très punitif sur les deux premiers niveaux. Une ligne défensive athlétique qui applique beaucoup de pression, doublé d’un groupe de secondeurs armé d’une force de frappe impardonnable. Le trio formé par Patrick Willis, NaVorro Bowman et Aldon Smith est une constante distraction pour l’offensive adverse et l’excellence des trois amplifie l’excellent travail des éléments autour d’eux. Les Seahawks, aussi doté d’un groupe efficace sur les deux premiers niveaux, se démarquent surtout par l’agressivité d’une tertiaire qui transforme le terrain en zone aérienne contrôlée, un calvaire pour les quarts adverses. Richard Sherman (photo) et Earl Thomas patrouillent les zones profondes et le jeu aérien contre les Seahawks se transforme vite en arme à double tranchant, un petit jeu qui avantage grandement les hommes de Pete Carroll.

Deux défensives intransigeantes pour une course des plus excitantes vers le trône de la division.

Du côté des Cards et des Rams, il y a encore beaucoup d’incertitude à régler avant d’aspirer aux éliminatoires et le gros du travail se fera derrière le centre.

Les Rams testeront Sam Bradford cette année et détermineront si oui ou non le jeune quart représente l’avenir de la formation ou un mauvais épisode à oublier. Comme la formation a déjà investi beaucoup avec Bradford, il s’agit d’un choix judicieux que de lui offrir les meilleures chances de réussir et la saison 2013 sera visiblement celle avec les meilleures conditions pour Bradford. Reste à voir s’il sera en mesure de briller sous de bonnes circonstances. Sans être dans la course, les Rams peuvent venir brouiller les cartes, un peu comme en 2012.

Les Cards, eux, devront attendre de voir l’état des choses sur le terrain avant d’entreprendre un parcours précis. Tout est à recommencer à la suite de la saison 2012 et Carson Palmer est une solution temporaire afin de calmer l’hémorragie. L’Arizona misera sur ses forces, particulièrement en défensive, afin de se créer une identité propre et d’amorcer l’avenir dès aujourd’hui. Peu d’étincelles à prévoir dans le désert cette saison, mais les victoires ne seront pas faciles à obtenir contre cette défensive jeune, physique et prometteuse. Les Cards, malgré tout, offriront un test honnête aux équipes aspirant aux grands honneurs en 2013.

Les détails qui feront la différence

À San Francisco, les faiblesses sont plutôt rares au niveau de l’alignement. Les éléments sont en place et ce qui pourrait vraiment les ralentir en 2013 est définitivement ce qui les a coulé en 2012 : les blessures.

Justin Smith, le héros dans l’ombre d’une défensive émérite, était salement amoché lors du Super Bowl contre les Ravens et sa présence réduite a grandement compliqué le travail des secondeurs derrière lui. De plus, la saison s’amorcera sans Micheal Crabtree qui s’est vite établi comme la cible favorite du jeune Colin Kaepernick. Pour soulever un trophée de championnat cette saison, les Niners devront éviter les blessures. C’est aussi simple que cela, ou presque, car les Seahawks ne seront pas très loin.

Larry FitzgeraldÀ Seattle, la contribution de Percy Harvin sera une couche de sucre sur un gâteau déjà savoureux. En réclamant l’éclectique receveur, les Seahawks ajoutent un as dans leur manche qui pourrait faire la différence lors d’un ou deux matchs cruciaux en fin de saison. Harvin ne sera pas très sollicité en début de saison, en raison de sa blessure, mais les mois d’hiver seront une toute autre histoire. Considérons le receveur comme une mine bien enfouie sous le terrain des Seahawks et la détonation, imprévisible, sera spectaculaire.

Chez les Rams, la recrue Alec Ogletree a très vite pris le rythme de la NFL lors de la présaison et sa présence aux côtés de l’excellent James Laurinatis et de l’efficace Jo-Lonn Dunbar revitalisera un groupe de secondeurs qui n’était pas particulièrement imposant en 2012. En solidifiant le deuxième niveau de la défensive, Ogletree permettra à l’explosif Janoris Jenkins de faire des jeux cruciaux derrière lui au niveau de la tertiaire. Le secondeur recrue devient donc de ce fait un rouage déterminant au sein de l’unité défensive des Rams, une contribution que l’on espérait pas aussi tôt dans sa carrière.

En Arizona, tout le monde espère le retour d’un Larry Fitzgerald (photo) inspiré et en pleine forme. L’an dernier, pris dans les remous d’une situation déprimante au poste de quart, Fitzgerald n’était pas la force qu’il a déjà été, même si le talent était encore palpable. Avec un peu de stabilité, Fitzgerald pourrait retrouver l’envie de jouer et de s’imposer une fois de plus comme étant l’un des meilleurs receveurs de la NFL.

En bref…

Il y a une guerre ouverte entre les 49ers et les Seahawks, deux formations talentueuses dirigées par des entraîneurs qui sont volubiles et expressifs sur les lignes de côté, de quoi alimenter la compétition entre les deux. Les Rams feront de grands pas vers l’avant si Bradford relève le défi et les Cards, vraiment, n’ont rien à perdre en tentant de surprendre tout le monde avec une approche sortant un peu de l’ordinaire de la part de Bruces Arians et de son entourage.

NFC Ouest en 2012 V D Prédictions pour 2013 V D
49ers de San Francisco 11 4 (1 nul) Seahawks de Seattle 12 4
Seahawks de Seattle 11 5 49ers de San Francisco 11 5
Rams de St Louis 7 8 (1 nul) Rams de St Louis 7 9
Cardinals de l'Arizona 5 11 Cardinals de l'Arizona 6 10