C’est sous la pluie que nous avons savouré une cinquième victoire de suite alors que nous avons défait les Bills de Buffalo à Kansas City.

Il faisait un peu froid alors j’ai donc revêtu des manches longues pour être au chaud. Même lorsqu’il ne pleut pas, je grelotte quelque peu au quatrième quart. Évidemment, cela m’a attiré des petites taquineries surtout qu’en tant que joueur canadien, je devrais être encore plus résistant au froid.

Les analystes semblaient dire que notre attaque nous avait permis de remporter la partie. Je crois plutôt que c’était encore une victoire d’équipe.

Dû aux conditions météorologiques, les unités spéciales ont pris une grande importance. Chaque botté d’envoi pouvait être retourné. Commencer une série offensive de la ligne de 20 ou de la ligne de 30, cela fait une grande différence. Lorsqu’on regarde les statistiques sur une année, les chances de compter des points en partant de la ligne de 30 au lieu de celle de 20 sont vraiment plus grandes.

Il ne faut pas sous-estimer les retours de botté d’envoi qui vont au-delà de la ligne de 20 parce que cela nous aide grandement en attaque pour inscrire des points.

L’unité défensive a créé deux revirements, dont celui provoqué par Tamba Hali qui a fait perdre le ballon à Tyrod Taylor en le plaquant pour un sac. Cela nous a donné une bonne position sur le terrain parce que nous avons récupéré le ballon.

Ce fut donc une victoire d’équipe, mais c’est vrai que l’accent a peut-être été un peu plus sur l’attaque puisque nous avons été en mesure de bien établir notre attaque au sol contre une bonne défense. Et nous avons été capables de le faire malgré les blessures que nous avons subies sur notre ligne offensive.

Nous étions contents parce que nous avons excellé dans les situations critiques, notamment lors des deux dernières minutes avant la fin de la première demie.   

Lorsque l’attaque embarque sur le terrain à ce moment, il faut aller marquer des points. Alors il faut compléter des passes avec des tracés vers les lignes de côté pour arrêter le temps.

C’est la troisième partie de suite où nous allons mettre des points au tableau dans une situation de deux minutes à jouer avant la mi-temps. C’est vraiment important parce que ça démoralise la défense adverse.  

En fin de partie, nous avons aussi été capables de gagner des premiers jeux par la course pour écouler le temps. Après que notre défense ait arrêté Taylor et les Bills, nous avons pu reprendre le ballon et terminer le match.

Plusieurs blessures sur la ligne offensive

Ça n’a pas été un match facile pour mes coéquipiers qui défendent Alex Smith comme moi.

Sur la ligne offensive, le bloqueur à droite Jeff Allen, le centre Mitch Morse et le bloqueur à gauche Eric Fisher sont tombés au combat à un moment ou un autre de la rencontre.

Tout le monde est resté confiant. On dirait que c’était comme en entraînement. On embarquait quelqu’un pour quelques répétitions et on continuait où on avait laissé. Une des raisons qui a expliqué notre habileté à être en mesure de continuer à produire, c’est que chaque joueur qui était en uniforme comme joueur de ligne offensive a été partant à au moins une reprise cette saison.

Ça en dit long sur notre profondeur. Ça met tout le monde en confiance que les sept joueurs soient pleinement capables de faire le travail. C’est une bonne nouvelle pour notre unité offensive, mais aussi pour toute notre équipe. Malgré nos blessures, nous avons des joueurs de qualité à toutes les positions.

Jeff Allen est un joueur de caractère qui ne laisse pas tomber son équipe parce qu’il est revenu dans le match même s’il n’était pas à 100 %. C’est toujours la crainte qu’un troisième joueur de ligne se blesse puisqu’il faut alors y aller avec un joueur d’une autre position.

Une autre position où nous avons été éprouvés par les blessures cette saison est du côté des porteurs de ballon. Notre quatrième demi offensif était le partant cette semaine, soit Spencer Ware.

Il est un joueur remarquable. Il fait très bien depuis son arrivée dans l’équipe. C’est un tout en fait. On place Spencer dans de bonnes situations alors qu’on lui ouvre de bonnes brèches. C’est un porteur de ballon exceptionnel et il fait son travail pour nous permettre d’aller encore une fois chercher plus de 100 verges au sol, ce qui est impressionnant selon moi étant donné les circonstances.

Le jeu aérien a également bien fonctionné face aux Bills. Nous avons été en mesure de bien protéger Alex Smith alors que nous n’avons pas accordé de sac.

Je ne sais pas si la température a diminué l’explosion initiale des joueurs de ligne défensive de Buffalo ou si c’est que nous étions très alertes quant aux différentes pressions qu’ils amenaient. Mais le résultat, c’est que tout s’est bien déroulé.

Les entraîneurs avaient fait un excellent boulot pour nous préparer. Nous avions regardé en profondeur leurs six derniers matchs. Nous savions quel type de pression ils allaient utiliser et nous avions des indicateurs précis. Nous étions prêts pour tout ce qu’ils nous ont montrés.

Venger la défaite de 2014

Nos prochains adversaires seront les Raiders d’Oakland, une équipe qui nous a vaincus l’an dernier. Ce revers subi lors de la 12^e semaine d’activités avait sonné le début de la fin de notre saison.

Deux de nos cinq prochaines rencontres seront contre les Raiders, des rivaux de division pour nous. Ce sont deux parties que nous nous devons de gagner. Nous sommes encore un peu amers de la défaite de l’an dernier.

En même temps, nous sommes conscients que cet insuccès appartient au passé. Nous avons appris de nos erreurs. Les Raiders sont aussi une meilleure équipe que l’année dernière. Nous allons nous préparer en conséquence. Le jour du match, nous nous présenterons à Oakland avec toute l’intensité nécessaire.

Depuis maintenant quatre semaines, nous approchons chaque match comme si c’était une partie d’éliminatoires. Si on en perdait une, nous diminuions grandement nos chances d’accéder à la « vraie saison ».

Le sentiment d’urgence de performer est présent depuis quelques semaines. On essaie de bâtir avec cela pour devenir de meilleurs joueurs. D’être obligé de performer comme cela dans des matchs de saison régulière nous aide à bâtir un caractère pour les éliminatoires.

Mais, vous allez trouver que je me répète, nous prenons les semaines une à la fois parce qu’il reste encore beaucoup de football à jouer. Nous devons nous concentrer sur nos prochains adversaires. Il n’y a jamais rien de gagner d’avance.

Une belle histoire celle du Rouge et Noir

En terminant, je vous glisse un petit mot sur la Ligue canadienne de football. Je n’ai pas pu regarder la Coupe Grey dimanche, mais j’ai suivi le déroulement du match sur Twitter.

Je connais Antoine Pruneau chez le Rouge et Noir d’Ottawa et je lui ai envoyé un message avant la rencontre pour l’encourager. C’est celui que je connais le plus sur les deux équipes alors je lui souhaitais une victoire.

Je trouvais aussi que c’était une belle histoire puisque l’équipe était passée d’une fiche de 2-16 à sa première saison à une participation à la finale de la LCF.

Malgré la défaite, le Rouge et Noir a relevé le défi cette année. Ottawa a connu une très belle saison pour une franchise qui en est à sa deuxième campagne. C’est bon signe pour leur avenir.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne