La finale d'association entre les Chiefs et les Titans sera présentée dimanche dès 15 h sur RDS et RDS Direct.
AVANT-MATCH TITANS C. CHIEFS

Peu d’experts et de partisans avaient osé une telle prédiction, et pourtant, les Titans du Tennessee seront de la finale d’association dans l’Américaine, dimanche après-midi.

Historiquement, il est rare de voir une équipe classée 6e dans son association se rendre jusqu’au bout. Et lorsqu’on n’y pense, ce n’est pas sans raison, puisque ces formations doivent remporter trois matchs d’affilée sur la route pour se rendre au Super Bowl.

Sans doute que les Titans vont se présenter avec de l’attitude et sans ressentir le moindre complexe. Mais j’ai hâte de voir quel niveau d’énergie ils seront en mesure de déployer pour cette 3e confrontation dans un stade adverse en autant de semaines.

ContentId(3.1358007):Chiefs : Laurent Duvernay-Tardif savoure son expérience en éliminatoires (NFL)
bellmedia_rds.AxisVideo

Une grosse partie des chances de victoire des Titans passera, à mon avis, par la qualité de leur début de match. Ce n’est pas compliqué : ils doivent trouver un moyen de reproduire la façon dont ils avaient entamé le duel à Baltimore. Rappelons qu’ils avaient non seulement survécu au 1er quart contre les Ravens, mais qu’ils avaient les devants à 17-0 après 15 minutes de jeu. Les Ravens étaient pourtant une formation qui dominait un rival après l’autre dans le 1er quart cette saison.

Le Tennessee n’a pas une équipe bâtie pour jouer du football de rattrapage. C’est donc impératif de ne pas se faire ensevelir dès le départ par la marée rouge des Chiefs de Kansas City et leurs supporters en délire. Il y a une chaîne de réaction qui s’ensuit : de bien commencer permet de continuer de s’appuyer sur le porteur de ballon étoile Derrick Henry, de garder à un niveau raisonnable l’implication de Ryan Tannehill et de limiter les erreurs potentielles.

Pour les Titans, le scénario idéal serait de gagner le tirage au sort, de débuter à l’offensive et de connaître une longue et méthodique séquence de 15 jeux étalée sur 9 minutes et se concluant par un touché.

De l’autre côté, on est aussi curieux de voir comment les Chiefs entameront le match après le 1er quart catastrophique qu’ils ont connu face à un autre club de l’AFC Sud, les Texans de Houston, la fin de semaine dernière.

Forcément, les hommes d’Andy Reid auront tiré des leçons. Je vous rappelle que le score était de 24-0 pour les Texans tôt au 2e quart. On peut même remonter au match précédent que Kansas City a disputé en éliminatoires et constater que l’équipe a connu deux faux-départs de suite. En effet, lors de la finale d’association de 2019, les Chiefs tiraient de l’arrière 14-0 à la mi-temps face aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre, là aussi à domicile. Ils se sont mis en marche par la suite comme une équipe aussi explosive sait le faire, mais parions qu’ils veulent arrêter de se compliquer la vie en 1re mi-temps.

Je sais que les Titans ont remporté au compte de 35-32 le match de saison régulière entre les deux équipes plus tôt cette année. Il faut convenir cependant que beaucoup d’éléments étaient différents. C’était au Tennessee, Patrick Mahomes revenait tout juste d’une blessure assez sérieuse, et il manquait deux partants de la ligne offensive des Chiefs, soit Eric Fisher et le Québécois Laurent Duvernay-Tardif.

Néanmoins, Mahomes avait totalisé 446 verges de gains aériens. Il avait tenté 50 passes et n’avait pourtant encaissé que deux sacs. C’est surtout en raison de cafouillages sur les unités spéciales ainsi qu’un échappé de Damien Williams ramené pour un touché que les Titans l’avaient remporté. Depuis ce revers survenu le 10 novembre, les Chiefs sont véritablement en feu.

La recette des Titans en attaque passe par une bonne dose de Henry, évidemment. Du côté défensif, c’est l’opportunisme qui fait foi de tout. C’est une unité disciplinée qui accorde des verges mais qui force les clubs adverses à se contenter de récoltes de trois points. C’est aussi une unité qui a un flair pour provoquer des revirements.

La défense des Chiefs, elle, est conçue pour ennuyer le quart adverse. On veut enrayer le jeu aérien avant toute chose. Et si l’attaque menée par Mahomes lui fournit une avance, elle a ce qu’il faut pour être à son mieux. Ce n’est pas banal car les Titans sont bien plus vulnérables pour la protection du quart qu’ils ne le sont pour créer des brèches pour le jeu au sol. En fait, ils venaient au 30e rang cette saison pour le nombre de sacs du quart alloués, à 56.

Si toutefois on arrive au 4e quart et que les Chiefs ont encore besoin d’arrêter Derrick Henry, ça risque d’être plus problématique. Henry, c’est prouvé, est plus productif en 2e demie. C’est là qu’il totalise le plus de verges, et 14 de ses 16 touchés ont été marqués dans la dernière demi-heure de jeu.

Ça sera donc impératif pour l’offensive des Chiefs de gruger des minutes au cadran, donnant ainsi un sérieux coup de mains à la défense dans son mandat de stopper Henry.

Et sans manquer de respect aux autres unités, c’est surtout cette fameuse attaque des Chiefs que je serai intéressé à voir aller. D’entrée de jeu, on sait que l’effectif de leur ligne offensive est complet, chose qui n’était pas le cas il y a deux mois. En plus, cette fois, Mahomes et ses coéquipiers auront la chance de s’exécuter dans leur stade. Ça change la dynamique car grâce au silence, les joueurs peuvent mieux communiquer entre eux et s’ajuster à une défense des Titans qui fait plusieurs permutations à la ligne d’engagement. Ce sera un défi non seulement physique – car la défense du Tennessee est très robuste – mais aussi stratégique considérant que le front défensif est très actif avant la remise.

Mais on parle quand même d’une attaque des plus explosives. Pour mettre le tout en perspective, mentionnons que depuis le début de 2018, l’attaque compte un total ahurissant de 110 jeux de plus de 20 verges, et 31 touchés sur cette même distance. Assez solide merci!

L’envers de la médaille, et je le dis un peu à la blague, est que les Chiefs ont pris l’habitude de marquer leurs points à la vitesse de l’éclair. Ça fait de courtes présences sur le terrain malgré les sept points, donc des dommages collatéraux pour le niveau d’énergie de leur défense. Ça leur a coûté plus d’une fois. Oui, tu veux marquer des points, mais il est important d’être méthodique pour la bataille du temps de possession.

En terminant, bonne chance à la défense des Titans qui devra trouver un moyen de ralentir Travis Kelce, qui a connu un match sensationnel face aux Texans. En saison régulière, la formation de Mike Vrabel a été médiocre quand est venu le temps de défendre contre les ailiers rapprochés : ils ont terminé au 25e rang de la NFL, ayant permis 916 verges sur 80 réceptions. Pas nécessairement une bonne nouvelle avec l’ampleur du défi Kelce!

Et qu’ils optent pour de la couverture de zone ou pour une couverture homme à homme, le mandat sera imposant dans les deux cas. Avec de la « zone », tu t’exposes aux schémas exotiques d’Andy Reid. En « homme à homme », le danger est de te faire battre par la rapidité de Tyreek Hill et de Mecole Hardman. Et c’est sans compter les courses de Mahomes, une facette de son jeu sur laquelle il ne pouvait s’appuyer plus tôt cette saison.

Les Packers peuvent-ils prendre leur revanche?
(18 h 30 sur RDS et RDS Direct)
AVANT-MATCH PACKERS C. 49ERS

Dans la finale de l’association Nationale, on verra là aussi deux clubs qui se sont déjà affrontés durant la saison régulière, alors que les Packers de Green Bay rendront à nouveau visite aux 49ers de San Francisco.

Je serai curieux là aussi de voir le début de match que pourra connaître l’équipe négligée, parce qu’on sait que lors de la semaine no 12, Green Bay est allé se faire rosser par la marque de 37-8 au Levi’s Stadium. Le match était déjà hors de la portée des visiteurs avec un score de 23-0 à la mi-temps.

Si vous vous souvenez bien, dès la première séquence offensive, Aaron Rodgers s’était fait plaquer derrière la ligne de mêlée, avait perdu le ballon, et Nick Bosa l’avait recouvré, permettant aux Niners d’inscrire un court touché offensif quelques secondes plus tard. Ça avait donné le ton au match de façon spectaculaire.

Originaire de la Californie, Rodgers a un incitatif supplémentaire à performer contre les équipes de son état natal. D’autant plus que les Niners avaient levé le nez sur lui (je sais, c’était il y a presque 15 ans!) pour repêcher Alex Smith. Mais Rodgers est un gars fier, et il n’aura pas envie d’aller se faire humilier à San Francisco pour la 2e fois en peu de temps. C’est clair à mon sens qu’on aura droit à un match bien plus compétitif.

Je ne sais pas si l’entraîneur Matt LaFleur va changer la façon de faire à l’approche de ce duel, mais il est curieux de remarquer que les deux fois que les Packers ont voyagé vers la Californie cette saison, ils ont été déclassés. Une fois à San Francisco tel que mentionné, l’autre fois face aux Chargers de Los Angeles (26-11).

Ils auront joué la carte de l’équipe négligée pendant toute la semaine, à rappeler devant les micros à quel point les 49ers forment une excellente formation qui n’a pas volé sa place. Les Packers ont été bons cette année lorsqu’ils ont dû jouer ce rôle, donc ça pourrait leur convenir ce dimanche. Et de l’autre côté, les joueurs des Niners doivent éviter de s’enfler la tête. C’est un test de maturité pour eux, et c’est à Kyle Shanahan de leur rappeler.

Les Niners ont gagné des matchs de plusieurs façons en 2019. Sept fois, ils l’ont emporté en totalisant plus de 130 verges au sol. Six fois, ils l’ont fait en engrangeant plus de 250 verges aériennes. Il y a de la variété dans cette attaque.

Ça s’est vu dans leur 1er match éliminatoire contre le Minnesota. Sur la 1re série, qui s’est soldée par un touché, Jimmy Garoppolo a décoché six passes sur un total de sept jeux offensifs. L’adversaire s’attendait à ce que ce soit la course qui soit privilégiée. Ce n’est pas que par la suite que les hommes de Shanahan se sont concentrés sur l’attaque terrestre; 13 passes tentées contre 46 courses à partir de la 2e séquence offensive. Après l’interception de Garoppolo au 2e quart, le ratio fut même de 28 courses pour six passes. Il y a même eu une séquence de huit courses d’affilée, et le tout s’est concrétisé par le majeur!

Pour moi, la guerre des tranchées sera une donnée importante dans le résultat du match. Ceux qui ont regardé les matchs la semaine dernière sauront que San Francisco a absolument dominé les Vikings dans cette facette cruciale.

Dalvin Cook, qui est un porteur de ballon de grand talent, n’a pu faire mieux qu’une récolte de 18 verges sur neuf courses, tandis que Kirk Cousins a subi six sacs du quart. Ce sont des chiffres assez terrifiants à voir!

Quant à la défense des Packers, elle a intérêt à bien se tenir. C’était une bien belle performance au Lambeau Field pour gêner le travail de l’attaque des Seahawks de Seattle, mais n’oublions pas que le partant était Marshawn Lynch. Je ne veux rien enlever à la carrière qu’a connue le vétéran, mais ce n’est pas le même genre de défi que celui que posent Tevin Coleman, Raheem Mostert et Matt Breida. La journée va être longue si la défense de Green Bay ne peut arrêter le jeu au sol.

Si j’avais un conseil à offrir aux Packers, ça serait de couvrir le milieu du terrain contre San Francisco... Combien de courses se sont faites entre les bloqueurs? Combien de passes ont été en milieu de terrain? On a attaqué le milieu à profusion contre les Vikings.

Ça ne sera pas facile pour les visiteurs, mais le bon côté est qu’ils se voient offrir une belle chance de venger l’humiliation subie à leur dernier séjour. Aaron Jones avait obtenu 38 verges au sol; Aaron Rodgers en avait amassé 104 par la passe et Davante Adams 43 sur réceptions. Il ne devrait pas être difficile de surpasser ces chiffres, mais pour y parvenir, il faudra faire bien mieux sur 1er et 2e essai. Parce qu’en 3e essai, l’attaque de Rodgers a affiché une misérable efficacité de 1 en 15. Pas surprenant sachant que les Niners ont de redoutables chasseurs de tête qui n’attendent que des situations de 3e et long…

Finalement, un conseil amical aux 49ers aussi. Compte tenu du fait que les Packers nous ont habitués à remporter des matchs serrés toute l’année, il ne faudra pas donner une chance à Aaron Rodgers de toucher au ballon une dernière fois avec moins d’un touché d’écart. Si ça se poursuit, il y aura du piquant dans cette fin de match!

* propos recueillis par Maxime Desroches

Le sac du quart : nouvel état-major chez les Alouettes, remontée spectaculaire des Chiefs