J'ai beau fouiller dans ma mémoire, je ne trouve pas. Bien que nous nous retrouvons au sommet dans l'Est, nous n'avons pas dominé un seul match pendant quatre quarts cette saison. Disons qu'on est dû.

D'autant plus qu'une victoire contre les Argonauts de Toronto dimanche prochain est impérative pour notre organisation. C'est pratiquement un match de séries éliminatoires pour nous. Avec encore quatre rencontres disputer, nous n'avons que deux points de priorité sur les Argos.

Avec un gain, on se doterait d'une avance de quatre points et une victoire lors des trois derniers matchs nous assurerait le premier rang du classement dans l'Est. Un triomphe nous permettrait de plus de mettre un baume sur nos deux plus récentes défaites.

Face aux Tiger-Cats d'Hamilton d'abord, le 28 septembre dernier, la production offensive n'a pas été au rendez-vous. Quand on a eu la chance de conserver le ballon, on n'a pas su le faire. Notre défensive était constamment sur le terrain. Le quart des Tiger-Cats Henry Burris en a alors profité pour compléter 28 de ses 32 tentatives de passe.

De notre côté, c'était la panne sèche en attaque…

Puis, contre les Blue Bombers de Winnipeg lundi dernier, nous ne les prenions pas à la légère, soyez-en certains. Pendant la semaine de préparation précédant ce match que nous avons perdu 27-22, tout y était. Le sérieux, l'effort, tout. Mais ça ne garantit rien le jour d'un match.

Un élément penchait tout de même en notre faveur puisque les Bombers ont dû s'en remettre à Joey Elliott, un quart-arrière substitut. Techniquement, on aurait dû connaître un meilleur match de façon globale. Ce n'est toutefois pas ce qui s'est passé.

Depuis ce revers, nous n'avons pas analysé ce match dans son ensemble. On s'est surtout concentré sur les jeux clés pour constater à nouveau que les revirements et les pénalités nous ont coûté cher. Très chers.

Nous avons notamment commis deux revirements dans la zone payante, ce qui nous a amputés d'un minimum de six points au tableau. Le football c'est une affaire de timing et on a échappé des ballons à des moments clés. Ce fut véritablement un manque d'opportunisme de notre part dans les moments où on aurait au minimum dû réussir un premier essai.

À notre retour dans le vestiaire, l'atmosphère était affreuse. C'est comme si au lieu d'être une équipe de première position on était dans les souliers d'une formation revendiquant le pire dossier du circuit.

Notre entraîneur-chef Marc Trestman ne s'est d'ailleurs pas privé pour livrer ses états d'âme aux journalistes au terme de la défaite. N'allez toutefois pas croire qu'il s'est mis à lancer des chaises dans le vestiaire. Ce n'est pas son genre. Il croit en notre potentiel et notre talent.

Pas que du négatif

Certes, cette défaite a été difficile à avaler, mais on ne peut s'y attarder éternellement. Le prochain match approche à grands pas et nous ne profiterons que de deux séances d'entraînement avant l'affrontement contre les Argonauts, on se doit donc de bâtir sur le positif, et il y en a.

D'abord, face à la défensive des Bombers, qui revendiquaient le plus de sacs du quart dans la LCF, nous n'en avons accordé qu'un seul. Anthony Calvillo venait alors d'échapper une remise.

D'autre part, face aux Argos dimanche, nous pourrons peut-être compter sur les retours au jeu du receveur Brian Bratton et le joueur de ligne offensive Jeff Perrett. Or, nous devrions être de nouveau privés du receveur S.J. Green.

C'est loin d'être mon genre de me servir d'excuses, mais il est évident qu'au poste de receveurs, nous sommes un peu plus amochés qu'en début de saison. Un S.J. Green sur les lignes de côté, ce n'est pas un S.J. Green sur le terrain. Heureusement, Brandon London est de retour parmi nous sur le terrain,

Le retour de quelques éclopés ne nous assure cependant pas la victoire. Face à Toronto, on se devra de garder le momentum de notre côté, ce que nous ne sommes pas parvenus à réussir cette saison.

À un moment ou à un autre, que ce soit au premier, au deuxième, au troisième ou au quatrième quart, on connaît inévitablement un relâchement qui permet à l'équipe adverse de revenir dans le match.

Il est plus que temps de rompre avec cette mauvaise habitude.

*Propos recueillis par Thierry Bourdeau