Partisans, soyez alertes!
Football jeudi, 15 nov. 2012. 19:24 samedi, 14 déc. 2024. 13:54
Les spectateurs présents au Stade olympique dimanche auront un impact majeur sur le dénouement de la finale de l'Est. L'avantage du terrain n'est toutefois pas gage de succès et les partisans devront se montrer disciplinés.
La foule devient un atout seulement lorsqu'elle se manifeste au bon moment. Avec 50 000 personnes, c'est très difficile d'avoir le silence dans un endroit comme le Stade olympique. Il y a tellement d'échos, que 10 000 personnes peuvent provoquer assez de vacarme pour nuire au déroulement des jeux. Imaginez quand il y en a cinq fois plus!
Les matchs les plus bruyants où j'ai joué, c'est au Stade olympique. Je me souviens d'un duel face aux Eskimos, il y a quelques années, où l'on ne s'entendait même pas parler dans le « caucus » en défense. Autant le bruit est impressionnant, autant il peut être dérangeant.
Si la foule s'y met dimanche, ce sera très compliqué pour les unités offensives de communiquer. D'ailleurs, par expérience, c'est quasiment impossible de se comprendre oralement, il faut opter pour des signaux. Évidemment, un tel scénario nous rend la tâche beaucoup plus difficile.
À cet effet, l'attaque des Argonauts, qui effectue plusieurs ajustements, beaucoup de lecture, et qui requiert beaucoup de communications avant d'amorcer ses jeux, pourrait avoir de gros problèmes sur le plan de l'exécution. Ce sera assurément un défi de plus pour l'unité offensive.
Quand je parle de discipline chez les spectateurs, c'est dans le but de ne pas donner du fil à retordre aux deux formations. Les partisans pourraient aussi nuire au travail d'Anthony Calvillo. Il s'agit donc de hurler aux bons moments. Pour être clair, si les partisans font du bruit lorsque la défense des Alouettes est sur le terrain, je pourrai confirmer que Montréal possède un net avantage.
Une partie d'échecs
Les deux équipes ont beau miser sur un quart d'expérience en Calvillo et Ricky Ray, ce sont toutefois les unités défensives qui dicteront l'allure de ce match.
Tout reposera donc sur les lignes à l'attaque. C'est peut-être un cliché, mais si Calvillo a le temps de passer le ballon, il fera des dommages. S'il doit composer sans ce luxe et qu'il est constamment sous pression, ce pourrait être un long dimanche pour le vétéran.
C'est la même chose pour Ricky Ray. On parle d'un quart du même type que Calvillo. Si on lui donne le temps, il parviendra à déplumer la défense des Moineaux.
Chose certaine, Calvillo a l'avantage de jouer dans un système qu'il connaît depuis belle lurette. Il joue également avec une pression bien moindre qu'auparavant, puisqu'il a fait ses preuves, et il a déjà gagné la Coupe Grey. Outre sa feuille de route, il mise sur un arsenal bien huilé. A.C. possède beaucoup plus d'armes avec lesquelles travailler que Ray n'en dispose. Certes, il y a un Chad Owens de l'autre côté, mais Toronto ne peut se vanter d'avoir la qualité et la diversité de receveurs des Alouettes. C'est possible d'arrêter un joueur, mais pas une unité offensive au complet.
Les Alouettes devront aussi s'adapter face un quart-arrière de premier plan qu'ils n'ont pas vu souvent cette saison. Ray n'a disputé que quatre quarts complets contre Montréal. Logiquement, plus on joue contre un adversaire, plus on est en mesure de connaître ses tendances et son comportement sur le terrain. Mais dans le cas de Ray, il figure dans la Ligue canadienne depuis bien longtemps. Plusieurs joueurs des Alouettes l'ont vu à maintes reprises lorsqu'il portait l'uniforme des Eskimos d'Edmonton. L'effet de surprise n'y sera pas, surtout que le système offensif des Argos ressemble étrangement à celui que préconise Marc Trestman. Les deux belligérants seront tentés de pousser leurs analyses, ce qui devrait donner une partie d'échecs extraordinaire.
Soyez certain d'une chose. Ce ne sera pas un match donné tout cuit dans le bec pour les Alouettes. Dans le passé, il est arrivé que l'opposition soit moins féroce. On sentait déjà la victoire avant même la présentation du match. Cette fois-ci, il n'y a pas une équipe meilleure que l'autre. Les deux camps se ressemblent beaucoup, chaque formation compte sur des joueurs d'impact, ainsi qu'une défense capable de provoquer des revirements. C'est peut-être là où l'on connaîtra l'issue du match.
Somme toute, je m'attends à un duel offensif. Les plans de match seront construits en fonction de l'attaque. Nous assisterons certainement à du jeu très ouvert.
Dernier match pour A.C. à Montréal?
Avec la finale de l'Est à l'horizon, c'est le retour du jeu des spéculations. Est-ce que l'heure de la retraite a finalement sonné pour Calvillo?
Le quart des Alouettes a tout accompli ce qu'il pouvait accomplir dans sa carrière. Une chose est sûre, jamais l'organisation ne lui demandera de quitter. À 40 ans, il offre un niveau de jeu encore très relevé. Il connaît d'ailleurs sa meilleure saison sous le règne de Marc Trestman.
Malgré toutes les blessures qui ont provoqué le jeu de la chaise musicale chez les receveurs de passes, Calvillo a tout de même réussi à cumuler plus de 5000 verges par la voie des airs. Il a été sans l'ombre d'un doute le joueur le plus utile chez les Alouettes... encore!
S'il le désire, Calvillo a les capacités de jouer quelques saisons additionnelles. Son corps pourrait lui dire d'arrêter, le vétéran a essuyé beaucoup de coups cette année. Peut-être voudra-t-il enfin tourner la page?
Sa décision sera probablement plus éclairée s'il gagne la Coupe Grey. Je vous le confirme, l'ayant vécu moi-même, finir sa carrière avec une coupe au bout des bras, c'est une belle façon de prendre sa retraite.
Je prévois une finale
Si la finale de l'Est est difficile à prédire, le match dans l'Ouest sera tout aussi captivant. Il ne faudrait pas se fier au dernier duel entre les Stampeders et les Lions, puisqu'il n'avait pas d'implication sur le classement en vue des éliminatoires. Rappelons que les Stamps avaient amorcé le match « en lion », pour finalement écraser la Colombie-Britannique 41-21. Ce n'est pas un reflet de ce que nous allons voir ce week-end.
Les vrais Lions seront en action ce dimanche, eux qui ont bénéficié d'une semaine de repos additionnelle pour se préparer. Je leur donne donc l'avantage pour gagner. De plus, ils évolueront à domicile, où ils ont présenté un dossier de 8-1 cette saison.
Pendant ce temps, les Stampeders ont souffert en demi-finale, face aux Roughriders. D'ailleurs, le quart Drew Tate ne sera pas de la finale de l'Ouest en raison d'une fracture à l'avant-bras droit. Rien de rassurant contre la meilleure défense au pays.
Je prévois donc, pour cette 100e Coupe Grey, une finale opposant les deux champions de division, les Alouettes face aux Lions.
Propos recueillis par Thierry Bourdeau
La foule devient un atout seulement lorsqu'elle se manifeste au bon moment. Avec 50 000 personnes, c'est très difficile d'avoir le silence dans un endroit comme le Stade olympique. Il y a tellement d'échos, que 10 000 personnes peuvent provoquer assez de vacarme pour nuire au déroulement des jeux. Imaginez quand il y en a cinq fois plus!
Les matchs les plus bruyants où j'ai joué, c'est au Stade olympique. Je me souviens d'un duel face aux Eskimos, il y a quelques années, où l'on ne s'entendait même pas parler dans le « caucus » en défense. Autant le bruit est impressionnant, autant il peut être dérangeant.
Si la foule s'y met dimanche, ce sera très compliqué pour les unités offensives de communiquer. D'ailleurs, par expérience, c'est quasiment impossible de se comprendre oralement, il faut opter pour des signaux. Évidemment, un tel scénario nous rend la tâche beaucoup plus difficile.
À cet effet, l'attaque des Argonauts, qui effectue plusieurs ajustements, beaucoup de lecture, et qui requiert beaucoup de communications avant d'amorcer ses jeux, pourrait avoir de gros problèmes sur le plan de l'exécution. Ce sera assurément un défi de plus pour l'unité offensive.
Quand je parle de discipline chez les spectateurs, c'est dans le but de ne pas donner du fil à retordre aux deux formations. Les partisans pourraient aussi nuire au travail d'Anthony Calvillo. Il s'agit donc de hurler aux bons moments. Pour être clair, si les partisans font du bruit lorsque la défense des Alouettes est sur le terrain, je pourrai confirmer que Montréal possède un net avantage.
Une partie d'échecs
Les deux équipes ont beau miser sur un quart d'expérience en Calvillo et Ricky Ray, ce sont toutefois les unités défensives qui dicteront l'allure de ce match.
Tout reposera donc sur les lignes à l'attaque. C'est peut-être un cliché, mais si Calvillo a le temps de passer le ballon, il fera des dommages. S'il doit composer sans ce luxe et qu'il est constamment sous pression, ce pourrait être un long dimanche pour le vétéran.
C'est la même chose pour Ricky Ray. On parle d'un quart du même type que Calvillo. Si on lui donne le temps, il parviendra à déplumer la défense des Moineaux.
Chose certaine, Calvillo a l'avantage de jouer dans un système qu'il connaît depuis belle lurette. Il joue également avec une pression bien moindre qu'auparavant, puisqu'il a fait ses preuves, et il a déjà gagné la Coupe Grey. Outre sa feuille de route, il mise sur un arsenal bien huilé. A.C. possède beaucoup plus d'armes avec lesquelles travailler que Ray n'en dispose. Certes, il y a un Chad Owens de l'autre côté, mais Toronto ne peut se vanter d'avoir la qualité et la diversité de receveurs des Alouettes. C'est possible d'arrêter un joueur, mais pas une unité offensive au complet.
Les Alouettes devront aussi s'adapter face un quart-arrière de premier plan qu'ils n'ont pas vu souvent cette saison. Ray n'a disputé que quatre quarts complets contre Montréal. Logiquement, plus on joue contre un adversaire, plus on est en mesure de connaître ses tendances et son comportement sur le terrain. Mais dans le cas de Ray, il figure dans la Ligue canadienne depuis bien longtemps. Plusieurs joueurs des Alouettes l'ont vu à maintes reprises lorsqu'il portait l'uniforme des Eskimos d'Edmonton. L'effet de surprise n'y sera pas, surtout que le système offensif des Argos ressemble étrangement à celui que préconise Marc Trestman. Les deux belligérants seront tentés de pousser leurs analyses, ce qui devrait donner une partie d'échecs extraordinaire.
Soyez certain d'une chose. Ce ne sera pas un match donné tout cuit dans le bec pour les Alouettes. Dans le passé, il est arrivé que l'opposition soit moins féroce. On sentait déjà la victoire avant même la présentation du match. Cette fois-ci, il n'y a pas une équipe meilleure que l'autre. Les deux camps se ressemblent beaucoup, chaque formation compte sur des joueurs d'impact, ainsi qu'une défense capable de provoquer des revirements. C'est peut-être là où l'on connaîtra l'issue du match.
Somme toute, je m'attends à un duel offensif. Les plans de match seront construits en fonction de l'attaque. Nous assisterons certainement à du jeu très ouvert.
Dernier match pour A.C. à Montréal?
Avec la finale de l'Est à l'horizon, c'est le retour du jeu des spéculations. Est-ce que l'heure de la retraite a finalement sonné pour Calvillo?
Le quart des Alouettes a tout accompli ce qu'il pouvait accomplir dans sa carrière. Une chose est sûre, jamais l'organisation ne lui demandera de quitter. À 40 ans, il offre un niveau de jeu encore très relevé. Il connaît d'ailleurs sa meilleure saison sous le règne de Marc Trestman.
Malgré toutes les blessures qui ont provoqué le jeu de la chaise musicale chez les receveurs de passes, Calvillo a tout de même réussi à cumuler plus de 5000 verges par la voie des airs. Il a été sans l'ombre d'un doute le joueur le plus utile chez les Alouettes... encore!
S'il le désire, Calvillo a les capacités de jouer quelques saisons additionnelles. Son corps pourrait lui dire d'arrêter, le vétéran a essuyé beaucoup de coups cette année. Peut-être voudra-t-il enfin tourner la page?
Sa décision sera probablement plus éclairée s'il gagne la Coupe Grey. Je vous le confirme, l'ayant vécu moi-même, finir sa carrière avec une coupe au bout des bras, c'est une belle façon de prendre sa retraite.
Je prévois une finale
Si la finale de l'Est est difficile à prédire, le match dans l'Ouest sera tout aussi captivant. Il ne faudrait pas se fier au dernier duel entre les Stampeders et les Lions, puisqu'il n'avait pas d'implication sur le classement en vue des éliminatoires. Rappelons que les Stamps avaient amorcé le match « en lion », pour finalement écraser la Colombie-Britannique 41-21. Ce n'est pas un reflet de ce que nous allons voir ce week-end.
Les vrais Lions seront en action ce dimanche, eux qui ont bénéficié d'une semaine de repos additionnelle pour se préparer. Je leur donne donc l'avantage pour gagner. De plus, ils évolueront à domicile, où ils ont présenté un dossier de 8-1 cette saison.
Pendant ce temps, les Stampeders ont souffert en demi-finale, face aux Roughriders. D'ailleurs, le quart Drew Tate ne sera pas de la finale de l'Ouest en raison d'une fracture à l'avant-bras droit. Rien de rassurant contre la meilleure défense au pays.
Je prévois donc, pour cette 100e Coupe Grey, une finale opposant les deux champions de division, les Alouettes face aux Lions.
Propos recueillis par Thierry Bourdeau