Il est faux de croire qu'il n'y a eu que des éléments négatifs dans la défaite de 16-7 devant les Roughriders de la Saskatchewan, vendredi dernier. Moi, qui étais un spectateur attentif sur les lignes de côtés, j'ai vu des belles choses.

Les unités spéciales ont fait du bon travail, particulièrement au niveau des verges accordées sur les retours et sur les verges que nous avons accumulées sur nos propres retours. Je pense que nous avons amassé de dix à 15 verges de plus que les Riders à chacun des retours. Ça veut dire que notre couverture a été efficace. Notre retourneur, Avon Cobourne, a pris les bonnes décisions, tout comme notre botteur Damon Duval, qui a très bien fait.

En défensive, il y a eu des belles choses aussi. Avec un peu de chance, on aurait pu réaliser deux ou trois interceptions qui auraient certes changé l'allure du match. La pression sur Kerry Joseph était excellente également.

À mes yeux, le camp d'entraînement n'est pas encore terminé et nous sommes toujours en évaluation. Il y aura encore des changements.


Pas uniquement la faute à Calvillo

La défaite de vendredi est celle de toute l'équipe et Anthony Calvillo n'est pas l'unique responsable. Je peux vous dire que Calvillo fait tout pour faire gagner l'équipe mais c'est souvent lui qui est pointé du doigt, parce qu'il est toujours en évidence sur le terrain. Il y a beaucoup de joueurs qui ont fait des erreurs et les membres de la ligne offensive ne lui ont pas offert la protection qui lui fallait.

Le nouveau système offensif de Marcel Bellefeuille n'est pas encore assimilé. Même si ce n'est pas une excuse pour expliquer la défaite, il est normal que ça demande un peu de temps avant que tout soit en place. Personnellement, c'est la première fois que j'assiste à un changement de système en attaque dans la LCF.

On ne peut pas simplement pointer du doigt le système de jeu pour justifier le revers sauf qu'il faut avouer que la chimie de notre attaque n'est pas encore au point. Ça demande du temps pour établir une cohésion. Il faut maintenant plonger dans nos livres de jeux pour éliminer le plus rapidement possible, les erreurs mentales.

J'ai trouvé dommage d'entendre la foule scander "Brady-Brady-Brady" quand Calvillo a eu des ennuis sur le terrain.

L'entraîneur Jim Popp ne s'est pas pris la tête après cette défaite. Il n'a pas fait de long discours non plus parce qu'il a vu suffisamment de belles choses dans la partie. Il n'y pas matière à s'affoler après le premier match. Un entraîneur qui ferait une crise après la première rencontre de la saison perdrait en crédibilité. Il faut choisir le bon moment pour élever le ton et nous sommes loin d'être dans une situation de crise. La saison dernière, on a subi six défaites de suite et ce n'est qu'après le cinquième revers que les choses ont commencé à brasser. Pour l'instant, il n'y a rien à capoter.


Retour retardé

Je n'ai pas pris la meilleure des décisions en tentant un retour à l'entraînement intense lundi dernier. Sans aggraver ma blessure à une jambe, j'ai retardé mon retour au jeu d'au moins une semaine, ce qui veut dire que je ne vais pas jouer jeudi à Winnipeg face aux Blue Bombers.

En fait, je suis au même point que j'étais lundi dernier. Je vais donc regarder la partie de jeudi sur les ondes de RDS puisque les joueurs blessés n'accompagnent pas l'équipe sur la route. Quand les parties sont disputées à Montréal, les blessés se trouvent sur les lignes de côté avec le chandail de l'équipe. On encourage les coéquipiers en plus de discuter avec les joueurs à notre position pour les aider. On agit un peu comme un assistant-entraîneur.

Ce n'est jamais facile de n'être que spectateur. J'ai été envahi par un mélange de tristesse et de frustration lors du match contre les Riders. J'étais très frustré de voir mes coéquipiers revêtir l'uniforme pendant que moi, je ne faisais que regarder la scène. Dans la victoire, on n'a pas l'impression de participer aux succès de l'équipe alors que dans la défaite, on a l'impression qu'on aurait pu faire une différence. Peu importe le résultat, c'est difficile d'être absent. On veut faire partie de l'équipe dans la joie comme dans la peine.


Éric Deslauriers

Le receveur de passes Éric Deslauriers vient de rejoindre l'équipe après un séjour avec les Steelers de Pittsburgh. Il ne faut pas lui mettre trop de pression. Je ne l'ai jamais vu jouer mais je sais qu'il est un très bon joueur. J'ai eu l'occasion de discuter avec lui une fois et je peux vous dire que c'est un bon gars. Je lui souhaite beaucoup de succès.

Avant de mettre de la pression sur une recrue comme lui, je pense que le noyau de vétérans se doit de faire sa part pour traîner l'équipe. Si ça marche, tant mieux parce qu'à 6'4", il sera une belle cible pour Calvillo. S'il peut capter des ballons profondément, ça va nous aider parce que ça fait défaut lors du premier match.

*propros recueillis par RDS.ca