Pendant sa carrière de 12 ans dans la NFL, Brentson Buckner a été un favori des médias. Un bon joueur, mais un grand parleur qui pouvait réaliser un gros jeu durant le match et faire éclater de rire les journalistes en leur racontant dans le vestiaire.

Mais depuis qu'il a été libéré par les Panthers de la Caroline le 1er mars, Buckner n'a reçu aucun appel d'une équipe prête à lui faire une offre contractuelle.

Comme plusieurs vétérans, Buckner nage dans l'inconnu.

Il s'est écoulé un peu plus de cinq ans depuis que Kerry Collins a mis la touche finale à une saison rédemptrice sur le plan personnel en amenant les Giants de New York au Super Bowl. C'était en 2000, mais Collins doit se sentir à des années lumières de cette saison, lui qui demeure sans contrat.

On a déjà dit du receveur de passes Kevin Johnson qu'il avait les meilleures mains dans la NFL, mais aucune formation n'a tendu la main pour le sortir de la file d'attente au bureau de chômage.

Même les équipes qui semblent avoir grand besoin de renfort sur la ligne tertiaire semblent avoir oublié qu'Ahmed Plummer a déjà été un choix de première ronde.

Le CV du garde Tom Nutten comprend 69 départs, deux présences au Super Bowl et une bague de champion, mais ces accomplissements semblent illisibles pour plusieurs.

La Ligue qui ne dort jamais entamera au cours des prochaines semaines sa période la plus tranquille de l'année. Et pour plusieurs vétérans toujours sans contrat qui ne sont toujours pas certains s'ils se rendront au camp d'entraînement ou au terrain de golf en juillet, c'est presque l'heure de paniquer.

On l'accorde, il y a déjà eu plus de vétérans sans emploi à cette période de l'année. Mais d'un autre côté, il n'y a pas beaucoup de travail pour les joueurs qui demeurent autonomes.

Bien sûr, tout ce que ça prend, c'est un coup de téléphone, non?

"C'est ce qu'on doit rappeler aux gars, dit Angelo Wright, l'agent qui représente le plaqueur de neuf ans d'expérience Grady Jackson, toujours sans contrat. Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas d'emploi qu'ils peuvent se permettre de ne pas être en forme. Le téléphone va sonner, et ils se doivent d'être prêts quand ça arrivera. Il y a encore des équipes qui ont des trous à boucher."

Peut-être, mais pas beaucoup. Et les équipes qui ont des ouvertures semblent de plus en plus portées à signer des joueurs plus jeunes. Même si le plafond salarial n'a jamais été si élevé à 102 M $ et que plus d'équipes ont plus d'argent à dépenser, la main d'œuvre bon marché est souvent privilégiée pour combler les places vacantes au camp.

À preuve : vétéran de cinq saisons dans la ligue, le plaqueur défensif James Reed a débuté tous les matchs à sa position avec les Jets de New York en 2005. Il a réussi 58 plaqués, soit quatre de plus que son coéquipier Dewayne Robertson, le quatrième choix du repêchage de 2003. Selon son statut, le salaire minimum auquel Reed a droit est 585 000$. Malgré cela, son agent Jimmy Sexton a besoin de tout son petit change pour attirer l'attention des dirigeants.

Pendant ce temps, dans les deux jours qui ont suivi le repêchage le mois dernier, près de deux douzaines de plaqueurs non repêchés ont trouvé preneur au salaire minimum de 275 000$.

Il est difficile de croire qu'avec un plafond salarial aussi élevé, un écart de 310 000$ entre une verte recrue et un vétéran qui a fait ses preuves soit significatif aux yeux des équipes.

Un directeur général a fait savoir la semaine dernière qu'il n'y avait probablement qu'un seul vétéran toujours sans contrat qui avait plusieurs options devant lui : Ty Law. Ce même directeur général m'a appelé cette semaine pour ajouter à cette liste le plaqueur défensif Dan Wilkinson, si évidemment "Big Daddy", libéré par les Lions de Detroit, désire encore jouer en 2006.